Evaluation conjointe de la coopération de la Commission ... - OECD
Evaluation conjointe de la coopération de la Commission ... - OECD
Evaluation conjointe de la coopération de la Commission ... - OECD
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
ÉVALUATION CONJOINTE DE LA COOPÉRATION<br />
AVEC LE NIGER 2000-2008<br />
Finalement, <strong>la</strong> situation observée en ce qui concerne l’ai<strong>de</strong> budgétaire est très éloignée <strong>de</strong> celle<br />
que l’on trouve dans les pays où cet instrument est suivi par <strong>de</strong>s PTF bien coordonnés et dans un<br />
climat <strong>de</strong> confiance. Quand il existe un comité <strong>de</strong> coordination <strong>de</strong>s bailleurs, il enregistre<br />
systématiquement les décaissements. Or au Niger, les PTF et le Gouvernement sont encore loin <strong>de</strong><br />
l'objectif poursuivi par <strong>la</strong> Déc<strong>la</strong>ration <strong>de</strong> Paris <strong>de</strong> disposer d'une base <strong>de</strong> données fiable et<br />
régulièrement actualisée sur les décaissements réalisés et projetés <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s budgétaires 132 .<br />
L’évolution <strong>de</strong>s champs <strong>de</strong> compétences <strong>de</strong>s Ministères nigériens complique <strong>la</strong> coordination. A<br />
titre illustratif, l’appui <strong>de</strong> <strong>la</strong> France aux 5èmes Jeux <strong>de</strong> <strong>la</strong> Francophonie s’inscrivait dans une<br />
volonté <strong>de</strong> synergie entre culture, sport, jeunesse et développement <strong>de</strong>s médias. Les appuis<br />
fournis dans ce cadre s’appuyaient sur un même ministère 133 , interlocuteur unique. Les <strong>de</strong>rnières<br />
années ont vu un découpage <strong>de</strong>s compétences <strong>de</strong> ce ministère en au moins trois structures<br />
distinctes (Ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> Communication ; Ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> Jeunesse et <strong>de</strong>s Sports ; Ministère <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> Culture, <strong>de</strong>s Arts, <strong>de</strong>s Loisirs et <strong>de</strong> l’entreprenariat Artistique) et peu coordonnées. Ce<br />
cloisonnement institutionnel progressif a affecté <strong>la</strong> capacité à générer les synergies attendues par<br />
l’appui français.<br />
La mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> programmes d’ai<strong>de</strong> budgétaire ciblée et <strong>de</strong> fonds communs dans les secteurs<br />
<strong>de</strong> l’éducation et <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé ne signifie pas que ces secteurs connaissent une réelle harmonisation<br />
<strong>de</strong>s procédures. En effet, chaque contributeur au PDS conserve ses propres modalités <strong>de</strong><br />
mobilisation <strong>de</strong>s fonds et ne reprend donc pas les procédures nigériennes. Pour contribuer à <strong>la</strong><br />
constitution d’un véritable instrument <strong>de</strong> financement sectoriel, le Ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> Santé Publique<br />
estime que les agences internationales <strong>de</strong>s Nations Unies et le Fonds Global <strong>de</strong>vraient rejoindre le<br />
panier commun <strong>de</strong> financement. La faisabilité <strong>de</strong> cette option reste très incertaine pour <strong>de</strong><br />
multiples raisons liées aux cycles <strong>de</strong> programmation budgétaire <strong>de</strong>s agences et aux priorités et<br />
politiques internationales établies en <strong>de</strong>hors du cadre spécifique du Niger.<br />
A côté <strong>de</strong>s appuis plus traditionnels <strong>de</strong> type projet ou programme mis en œuvre dans le cadre <strong>de</strong><br />
l’ai<strong>de</strong> au système national <strong>de</strong> santé, se situe l’appui important fourni par les DPE aux grands<br />
programmes mondiaux et initiatives internationales <strong>de</strong> soutien à l’atteinte <strong>de</strong>s OMD tels que le<br />
Fonds Mondial pour <strong>la</strong> lutte contre le VIH/SIDA, le paludisme et <strong>la</strong> tuberculose, et le GAVI<br />
(vaccination). Ces programmes sont exécutés dans un cadre intégré au système national <strong>de</strong> santé,<br />
sauf pour le Fonds Mondial <strong>de</strong> lutte contre le VIH/SIDA qui est mis en œuvre par une coordination<br />
intersectorielle. Les acteurs nationaux ne présentent pas <strong>de</strong> vision commune quant à l’intégration<br />
<strong>de</strong>s financements du Fonds Mondial au fonds commun extrabudgétaire du PDS, particulièrement<br />
dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> lutte contre les IST/VIH/SIDA (cadre multisectoriel). Dans le secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé,<br />
ce débat est en partie lié à celui en cours <strong>de</strong>puis <strong>de</strong> nombreuses années entre les approches <strong>de</strong><br />
type vertical (actions visant une endémie particulière) et les approches intégrées <strong>de</strong> type<br />
horizontal et systémique. Les grands programmes mondiaux et initiatives internationales <strong>de</strong><br />
soutien à l’atteinte <strong>de</strong>s OMD (Fonds Mondial et GAVI) ont montré leur potentiel et le montrent<br />
encore, particulièrement dans le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> lutte contre le paludisme, mais elles ont également<br />
montré leurs limites par le poids qu’elles imposent au système <strong>de</strong> santé.<br />
Les indicateurs <strong>de</strong> l’OCDE confirment cette appréciation.<br />
132 Ce n'est que récemment que le groupe OCDE/DAC a entamé <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d'une base <strong>de</strong> données-matrice sur les flux<br />
d'ai<strong>de</strong> : <strong>la</strong> série <strong>de</strong>s données collectées commence en 2006 et recense les financements <strong>de</strong> l'UE et <strong>de</strong>s autres pays<br />
européens (Danemark, Luxembourg, Allemagne, CE, Italie, Espagne, France), ainsi que les financements du système <strong>de</strong>s<br />
Nations Unies, <strong>de</strong>s Institutions <strong>de</strong> Bretton Woods et <strong>de</strong> quelques autres PTF (Canada, Etats-Unis, Japon, Suisse). On<br />
constate notamment l'absence d'informations sur les financements par les Banques et Fonds régionaux, les pays arabes et<br />
<strong>la</strong> Chine. Au moment du passage <strong>de</strong> <strong>la</strong> mission début juin 2009, l'information sur les décaissements en 2008 restait encore<br />
incomplète. Le cadre <strong>de</strong> concertation <strong>de</strong>s PTF sur <strong>la</strong> banque <strong>de</strong> données est présidé par <strong>la</strong> Banque Mondiale et le PNUD. Le<br />
fait que <strong>la</strong> Banque Mondiale applique une c<strong>la</strong>ssification <strong>de</strong>s secteurs différente <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> SDRP complique<br />
considérablement l'analyse <strong>de</strong>s données dans le cadre du suivi <strong>de</strong>s programmes.<br />
133 Ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> Jeunesse, <strong>de</strong>s Sports et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Culture.<br />
Rapport final 82