Evaluation conjointe de la coopération de la Commission ... - OECD
Evaluation conjointe de la coopération de la Commission ... - OECD
Evaluation conjointe de la coopération de la Commission ... - OECD
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
ÉVALUATION CONJOINTE DE LA COOPÉRATION<br />
AVEC LE NIGER 2000-2008<br />
5.4.5. Durabilité<br />
La référence à l’enjeu <strong>de</strong> <strong>la</strong> croissance économique permet <strong>de</strong> faire le lien immédiat avec le critère<br />
<strong>de</strong> durabilité. L’analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> durabilité <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong>s interventions <strong>de</strong>s DPE porte sur :<br />
1. Le cadre politique, macro-économique et budgétaire qui conditionne <strong>la</strong> durabilité <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
plupart <strong>de</strong>s initiatives prises.<br />
2. Des effets dont <strong>la</strong> pérennité implique <strong>la</strong> poursuite d’une action publique conduite<br />
directement par les services publics ou par <strong>de</strong>s acteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> société civile subventionnés<br />
pour jouer ce rôle.<br />
1. L’appropriation <strong>de</strong>s politiques <strong>de</strong> développement soutenues par les DPE par le gouvernement et<br />
par les pouvoirs décentralisés est une condition critique <strong>de</strong> leur durabilité. Les déci<strong>de</strong>urs nigériens<br />
doivent vouloir mettre ces politiques en œuvre et ils doivent pouvoir le faire, ce qui dépend<br />
notamment <strong>de</strong>s moyens financier et humains dont ils disposent.<br />
Le manque d’appropriation est rarement invoqué explicitement pour abandonner un programme.<br />
Citons toutefois un cas évi<strong>de</strong>nt tel que le programme <strong>de</strong> promotion <strong>de</strong> pratiques d’hygiène dans<br />
les écoles soutenu par le Danemark : sa pertinence par rapport aux besoins n’était pas contestée,<br />
mais il a dû être abandonné faute d’appropriation par les partenaires. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> ce cas, <strong>de</strong><br />
nombreux programmes ou politiques souffrent d’un niveau d’appropriation faible. Mais ce<br />
problème, bien que connu par les personnes directement impliquées, n’est pas explicitement<br />
i<strong>de</strong>ntifié avant <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> l’intervention.<br />
Si, durant <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> sous revue, <strong>la</strong> qualité du dialogue a beaucoup progressé au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
conception <strong>de</strong>s politiques, <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion est restée plus difficile au niveau <strong>de</strong> leur mise en œuvre.<br />
L’ai<strong>de</strong> budgétaire n’a pas vraiment percé et son poids re<strong>la</strong>tif dans l’ai<strong>de</strong> totale a même diminué 190 .<br />
Même si <strong>de</strong> réels efforts ont été faits pour mieux l’inscrire dans <strong>de</strong>s politiques cohérentes, et si,<br />
dans plusieurs secteurs, l’approche sectorielle par fonds extrabudgétaires tente <strong>de</strong> se mettre en<br />
p<strong>la</strong>ce, le projet reste l’instrument privilégié. La discontinuité <strong>de</strong>s contributions <strong>de</strong>s DPE est donc<br />
restée <strong>la</strong> règle. Le secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé et le système <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong>s crises sont <strong>de</strong>ux domaines<br />
dans lesquels le partenariat s’est établi sur une base plus continue grâce au recours par certains<br />
DPE au fonds commun extrabudgétaire en appui à une réelle politique sectorielle ou thématique<br />
dans ce cas. L’éducation était partie sur <strong>la</strong> même voie mais le dialogue s’est brutalement rompu en<br />
raison <strong>de</strong> <strong>la</strong> découverte <strong>de</strong> malversations. Dans ces trois domaines toutefois, <strong>la</strong> continuité <strong>de</strong>s<br />
interventions ne conduit pas à <strong>la</strong> pérennité <strong>de</strong>s effets au sens où on l’entend ici car <strong>la</strong> dépendance<br />
<strong>de</strong> l‘ai<strong>de</strong> reste très gran<strong>de</strong>, tant au niveau financier que technique.<br />
L’absence quasi systématique <strong>de</strong> stratégies <strong>de</strong> sortie <strong>de</strong> projets est révé<strong>la</strong>trice du fait que l’on ne<br />
se pose pas <strong>la</strong> question <strong>de</strong> « l’après-projet ». En effet, les bailleurs, et particulièrement les DPE sont<br />
encore très <strong>la</strong>rgement à l’initiative <strong>de</strong>s programmes qu’ils financent ; ils en assurent directement<br />
ou indirectement <strong>la</strong> conduite. Ils ne s’atten<strong>de</strong>nt pas vraiment à ce que les partenaires nigériens<br />
aient les moyens institutionnels, humains et financiers d’en assurer <strong>la</strong> conduite avant longtemps.<br />
Le fait que les DPE ne se fassent pas d’illusions sur <strong>la</strong> durabilité <strong>de</strong> leurs projets ne les empêche<br />
pas <strong>de</strong> se retirer au terme du financement prévu, et <strong>de</strong> le faire assez brutalement, interrompant<br />
souvent simultanément l’assistance technique, le financement et donc également les primes et<br />
avantages au personnel national. Ceci provoque l’exo<strong>de</strong> non seulement <strong>de</strong>s assistants techniques,<br />
mais également <strong>de</strong>s cadres locaux les plus dynamiques.<br />
190 Annexe 7, volet macroéconomie, tableau 1.<br />
Rapport final 104