Evaluation conjointe de la coopération de la Commission ... - OECD
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ÉVALUATION CONJOINTE DE LA COOPÉRATION<br />
AVEC LE NIGER 2000-2008<br />
constitue un atout majeur, facilitant une intégration régionale spontanée vitale pour une gran<strong>de</strong><br />
partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion du Niger. Mais elle rend également cette popu<strong>la</strong>tion très sensible aux aléas<br />
politiques et économiques propres au Nord Nigéria, comme l’a montré l’analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> crise<br />
alimentaire <strong>de</strong> 2005 6 .<br />
3.1.2. Un cadre agro-climatique ingrat, instable et en voie <strong>de</strong> dégradation<br />
Les <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong> <strong>la</strong> superficie du Niger sont désertiques et seules 11% <strong>de</strong>s terres sont aptes à<br />
l’agriculture. Les sols sont dans l’ensemble pauvres et se dégra<strong>de</strong>nt du fait <strong>de</strong>s érosions hydrique<br />
et éolienne, <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression humaine et animale, <strong>de</strong> <strong>la</strong> progression rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> désertification (75%<br />
du territoire) et <strong>de</strong> l’aridité climatique (89% du territoire) 7 . Les ressources naturelles (végétations,<br />
eau, sol) sont frappées <strong>de</strong> plein fouet par les effets néfastes <strong>de</strong>s sécheresses répétées, <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
désertification et <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression démographique. Ainsi, l’économie agricole nigérienne est<br />
dominée pour l’essentiel par <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> production extensifs très dépendants <strong>de</strong>s aléas<br />
climatiques. Au Niger, comme ailleurs dans les pays du Sahel, l’environnement est caractérisé par<br />
l’emprise <strong>de</strong> <strong>la</strong> désertification sur les systèmes écologiques, l’organisation socio-économique et<br />
les systèmes d’utilisation <strong>de</strong> l’espace.<br />
Des sécheresses récurrentes, <strong>la</strong> poussée démographique et l’urbanisation accentuent <strong>la</strong><br />
vulnérabilité du cadre <strong>de</strong> vie, l’exposition aux ma<strong>la</strong>dies et <strong>la</strong> déperdition <strong>de</strong>s ressources animales<br />
et végétales. La désertification est notamment matérialisée par <strong>la</strong> formation <strong>de</strong> ravines et <strong>de</strong><br />
g<strong>la</strong>cis, l’érosion hydrique, l’ensablement <strong>de</strong>s terres fertiles (cuvettes, agglomérations, routes).<br />
L’autre indice marquant <strong>de</strong> désertification est le recul du couvert végétal à un rythme estimé entre<br />
80 000 et 100 000 hectares par an, alors même que le rythme <strong>de</strong> reboisement se situe autour <strong>de</strong><br />
5 000 hectares par an. L’équilibre entre l’homme et son milieu est rompu sur l’ensemble du<br />
territoire national.<br />
La forte croissance démographique, l'extrême pauvreté <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions et les conditions<br />
climatiques défavorables ont notamment entraîné <strong>la</strong> raréfaction et <strong>la</strong> pression accrue sur les<br />
terres arables. Le ratio terres arables / actif agricole est passé <strong>de</strong> 11,8 ha en 1980 à 5,1 ha en 2005 8 .<br />
Si <strong>la</strong> croissance démographique actuelle et les mo<strong>de</strong>s d’exploitation <strong>de</strong>s sols se poursuivent sur le<br />
long terme, les réserves <strong>de</strong>s terres exploitables à <strong>de</strong>s fins agricoles s’épuiseront dans peu <strong>de</strong><br />
temps et les terres atteindraient un niveau irréversible <strong>de</strong> dégradation.<br />
En dépit <strong>de</strong> ces constats a<strong>la</strong>rmants, le Niger dispose encore d’atouts. Le pays possè<strong>de</strong> encore <strong>de</strong>s<br />
ressources naturelles re<strong>la</strong>tivement importantes (eau, terres, végétation, faune). Ainsi, le potentiel<br />
hydrique est estimé à 32 milliards <strong>de</strong> m 3 d’eau <strong>de</strong> surface et à 2,5 milliards <strong>de</strong> m 3 d’eau<br />
d’écoulement souterrain et quelques 2 000 milliards <strong>de</strong> m 3 d’eau fossile. Les terres cultivables sont<br />
6<br />
7<br />
Le déficit <strong>de</strong> production au Nord Nigeria a par exemple entraîné un afflux <strong>de</strong> céréales du Niger, avec <strong>de</strong>s conséquences<br />
importantes lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> crise alimentaire en 2004/05. Source : IRAM, Denis Michiels et Johny Egg (2007). Les politiques <strong>de</strong><br />
prévention et gestion <strong>de</strong>s crises alimentaires : Enseignements <strong>de</strong> <strong>la</strong> crise du Niger <strong>de</strong> 2005, pour <strong>la</strong> Direction générale <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Coopération internationale et du Développement du Ministère français <strong>de</strong>s Affaires Etrangères et Européennes.<br />
Le Niger présente un climat <strong>de</strong> type sahélien. En prenant en considération <strong>la</strong> pluviométrie ou l’activité rurale dominante, on<br />
admet les subdivisions suivantes :<br />
- <strong>la</strong> zone saharienne qui occupe 65% du territoire national est désertique ;<br />
- <strong>la</strong> zone saharo-sahélienne : 12,2% du territoire avec une pluviométrie <strong>de</strong> 200-300 mm qui constitue <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> pâturage ;<br />
- <strong>la</strong> zone sahélienne 12,1% du territoire. C’est celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> transhumance et <strong>de</strong> <strong>la</strong> production céréalière aléatoire ;<br />
- <strong>la</strong> zone sahélo-soudanienne 400-600 mm qui occupe 9,8% du territoire. C’est <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> production céréalière (mil, sorgho),<br />
du niébé et <strong>de</strong> l’arachi<strong>de</strong> ;<br />
- <strong>la</strong> zone soudanienne couvrant à peine 0,9% du territoire. La pluviométrie est supérieure à 600mm. C’est <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> cultures<br />
vivrières par excellence.<br />
8<br />
Voir annexe A4.1.2.<br />
Rapport final 23