Evaluation conjointe de la coopération de la Commission ... - OECD
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ÉVALUATION CONJOINTE DE LA COOPÉRATION<br />
AVEC LE NIGER 2000-2008<br />
6. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS<br />
Entre 2000 et 2008, <strong>la</strong> politique gouvernementale appuyée par les bailleurs <strong>de</strong> fonds – dont les<br />
DPE ont représenté près <strong>de</strong> <strong>la</strong> moitié <strong>de</strong>s volumes d’ai<strong>de</strong> – a permis au Niger d’atteindre une<br />
croissance économique moyenne par habitant <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 1% par an. Cette performance est<br />
meilleure que <strong>la</strong> croissance négative par tête qui a caractérisé <strong>la</strong> décennie précé<strong>de</strong>nte, mais<br />
insuffisante pour offrir aux Nigériens qui naissent aujourd’hui une perspective <strong>de</strong> vie meilleure que<br />
celle <strong>de</strong> leurs parents. La proportion <strong>de</strong> Nigériens pauvres (une <strong>de</strong>s plus élevée du mon<strong>de</strong>) a<br />
légèrement diminué, mais leur nombre absolu a continué à augmenter au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> 211 . Le<br />
principal facteur <strong>de</strong> croissance économique du Niger est sa croissance démographique qui<br />
explique les ¾ <strong>de</strong>s 4% <strong>de</strong> croissance annuelle du PIB mesurés durant <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> sous revue. L’accès<br />
pour chacun aux ressources naturelles a diminué et les risques individuels se sont accrus.<br />
L’instabilité <strong>de</strong>s revenus est restée très gran<strong>de</strong> et a eu tendance à s’accroître au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
pério<strong>de</strong>. L’activité économique et les décisions politiques ont été handicapées par un conflit<br />
interne qui constitue un facteur <strong>de</strong> risque physique et économique pour tous.<br />
La projection <strong>de</strong>s tendances observées durant <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> sous revue implique que, toutes choses<br />
égales par ailleurs, les besoins du Niger en ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>vraient tripler dans les 30 ans qui viennent pour<br />
assurer le même appui qu’aujourd’hui à une popu<strong>la</strong>tion qui sera, selon ce scénario, aussi pauvre et<br />
plus vulnérable en 2036 qu’en 2006 212 . Une telle projection implique notamment que les<br />
ressources naturelles du Niger puissent supporter une charge démographique trois fois<br />
supérieure à celle d’aujourd’hui sans évolution technologique majeure, ce qui est peu probable. En<br />
l’absence <strong>de</strong> croissance économique par habitant plus rapi<strong>de</strong>, le triplement en 30 ans <strong>de</strong>s besoins<br />
en ai<strong>de</strong> pour maintenir le même niveau <strong>de</strong> pauvreté 213 doit donc être considéré comme un<br />
minimum.<br />
L’évolution économique qu’a connue le Niger au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> est conforme aux objectifs <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> SRP <strong>de</strong> 2002 mais n’est pas soutenable pour <strong>de</strong>s raisons c<strong>la</strong>irement formulées en 2007 dans <strong>la</strong><br />
SDRP : « Ce scénario peu ambitieux et intenable sur <strong>la</strong> durée, a comme risque majeur d’exercer une<br />
menace sur <strong>la</strong> cohésion sociale car il voudrait dire que les popu<strong>la</strong>tions nigériennes continueraient<br />
dans leur majorité <strong>de</strong> <strong>de</strong>meurer pauvres et vulnérables, <strong>de</strong> ne pas avoir accès aux services sociaux <strong>de</strong><br />
qualité et d’être exclus <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> <strong>la</strong> mondialisation en marche. Aussi importe-t-il d’i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong>s<br />
leviers qui pourraient changer très vite le futur du Niger et le p<strong>la</strong>cer sur <strong>la</strong> rampe <strong>de</strong>s pays à croissance<br />
rapi<strong>de</strong> et à pauvreté réduite 214 ». Ce diagnostic a conduit <strong>la</strong> SDRP qui porte sur <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> 2008-2012<br />
à retenir un scénario <strong>de</strong> croissance économique nettement plus rapi<strong>de</strong> : 7% annuel soit 3,9% par an<br />
et par habitant. Ce point <strong>de</strong> vue est <strong>la</strong>rgement conforté par <strong>la</strong> présente évaluation, qui conclut<br />
également que <strong>la</strong> projection <strong>de</strong>s tendances actuelles mène à une impasse et que les DPE doivent<br />
concentrer leurs efforts analytiques et leurs moyens humains et financiers vers un appui<br />
coordonné à <strong>la</strong> croissance économique accélérée, c'est-à-dire vers une croissance économique<br />
211 Voir section 3.2.3.<br />
212 Voir section 3.2.3.<br />
213 En termes proportionnels, soit un triplement du nombre <strong>de</strong> pauvres par rapport à aujourd’hui.<br />
214 SDRP, p77. Il faut reconnaître, comme rappelé en section 5.4.4 du rapport, que les conditions <strong>de</strong> réalisation du scénario <strong>de</strong><br />
croissance rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> SDRP sont très éloignées <strong>de</strong>s conditions observées entre 2000 et 2008, tant en termes<br />
d’hypothèses <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong> certains secteurs dont l’agriculture et les mines, qu’en termes <strong>de</strong> capacité pour l’Etat <strong>de</strong><br />
mobiliser les recettes internes et externes attendues.<br />
Rapport final 119