Evaluation conjointe de la coopération de la Commission ... - OECD
Evaluation conjointe de la coopération de la Commission ... - OECD
Evaluation conjointe de la coopération de la Commission ... - OECD
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
ÉVALUATION CONJOINTE DE LA COOPÉRATION<br />
AVEC LE NIGER 2000-2008<br />
3.2. Popu<strong>la</strong>tion et pauvreté<br />
3.2.1. Une croissance démographique parmi les plus élevées du mon<strong>de</strong> 12<br />
Du début à <strong>la</strong> fin du 20 ème siècle, <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion du Niger est passée d’environ 1 million à 10 millions<br />
d’habitants. Cette croissance s’est accélérée dans <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> moitié du siècle par le cumul <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
réduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> mortalité infantile et d’un taux <strong>de</strong> fécondité très élevé établi à près <strong>de</strong> 8 enfants<br />
par femme.<br />
Cette croissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion exerce une pression constante sur les ressources naturelles et<br />
sur l’offre <strong>de</strong> services sociaux et d’infrastructures. Les autorités nigériennes ont adopté en 2007<br />
une Déc<strong>la</strong>ration sur <strong>la</strong> politique démographique (DGPP) qui définit les efforts à déployer pour<br />
favoriser le ralentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion.<br />
3.2.2. Une insécurité alimentaire chronique<br />
La production agricole nigérienne se caractérise par un déficit céréalier chronique. Les<br />
ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong>s principales cultures sont faibles et décroissants sur le long terme. L’augmentation<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> production provient principalement d’une hausse <strong>de</strong>s surfaces cultivées aux dépends <strong>de</strong>s<br />
terres sylvo-pastorales et forestières. La forte croissance démographique et <strong>la</strong> faiblesse <strong>de</strong>s<br />
investissements <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation dans le secteur agricole contribuent à l’accélération <strong>de</strong> ce<br />
phénomène. Les changements climatiques ont également modifié les conditions <strong>de</strong> culture : on a<br />
notamment observé une <strong>de</strong>scente <strong>de</strong>s isohyètes 13 <strong>de</strong> 100 à 150 km entre 1960 et 1990.<br />
L’extension <strong>de</strong>s superficies cultivées et l’augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> production n’ont pas permis<br />
d’inverser <strong>la</strong> tendance à l’accroissement du déficit vivrier. La production agricole reste<br />
structurellement inférieure à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> nationale 14 . Le déficit est comblé par les importations qui<br />
ont représenté jusqu’à 40% <strong>de</strong>s besoins nationaux. Les importations proviennent principalement<br />
du Nigeria, <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> l’UEMOA et, <strong>de</strong>puis les années 90, du Mali, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Côte d’Ivoire et du<br />
Burkina Faso.<br />
Malgré l’instabilité et <strong>la</strong> dégradation <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> production, l’agriculture et l’élevage<br />
constituent les principales sources <strong>de</strong> revenu. Les revenus <strong>de</strong> l’émigration jouent un rôle croissant<br />
dans l’économie <strong>de</strong>s ménages. Les autres sources <strong>de</strong> revenus sont limitées. Les mines, on le verra<br />
sous l’analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation <strong>de</strong>s finances nationales (section 3.3.3), jouent un rôle important pour<br />
le budget et <strong>la</strong> ba<strong>la</strong>nce commerciale, mais elles n’offrent qu’un volume limité d’emplois à ce sta<strong>de</strong>.<br />
3.2.3. Une <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions les plus pauvres du mon<strong>de</strong> dont <strong>la</strong> situation se<br />
dégra<strong>de</strong><br />
Avec un produit intérieur brut par habitant estimé à près <strong>de</strong> 210 EUR en 2006, le Niger occupait le<br />
174 ème rang sur 177 dans le c<strong>la</strong>ssement IDH du PNUD pour 2007/2008. En 2009, le Niger occupe<br />
désormais le 182 ème et <strong>de</strong>rnier rang. Entre les années 1990 et 2005, l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> <strong>la</strong> pauvreté est<br />
12<br />
Voir annexe A4.3.3.<br />
13 Se dit d'une ligne qui joint les points d'une région où les précipitations moyennes sont les mêmes pour une pério<strong>de</strong><br />
considérée.<br />
14 CILSS/CSAO, Profil sécurité alimentaire : Niger, Gret-Iram-ICI, avril 2008.<br />
Rapport final 25