Evaluation conjointe de la coopération de la Commission ... - OECD
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ÉVALUATION CONJOINTE DE LA COOPÉRATION<br />
AVEC LE NIGER 2000-2008<br />
consensus sur un nombre plus restreint <strong>de</strong> priorités, donc un travail analytique plus<br />
fin et partenarial, et <strong>de</strong>s choix politiquement difficiles à <strong>la</strong> fois au sein du<br />
gouvernement mais également dans le dialogue avec les bailleurs.<br />
c. Le recours à <strong>de</strong>s instruments à durée limitée tels que le projet, dans un contexte qui<br />
n’offre pas <strong>de</strong> perspectives <strong>de</strong> durabilité, induit un certain gaspil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> ressources.<br />
On construit sans pouvoir assurer l’entretien ; on forme sans pouvoir valoriser les<br />
personnes formées ; on crée <strong>de</strong>s institutions sans pouvoir s’engager à en soutenir le<br />
fonctionnement ; on introduit <strong>de</strong> nouvelles pratiques agricoles sans pouvoir garantir<br />
l’appui technique ou l’accès aux intrants à long terme… Les pertes d’actifs sont<br />
considérables dans un pays où les capacités d’investissement sont très limitées.<br />
d. Une politique gouvernementale peu favorable à <strong>la</strong> croissance et une col<strong>la</strong>boration<br />
difficile avec les bailleurs peuvent également expliquer cette piètre performance. Le<br />
manque <strong>de</strong> confiance entre gouvernement et bailleurs nuit à l’efficacité, voire limite<br />
<strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> recours à certains instruments susceptibles d’apporter un appui plus<br />
continu (fonds extrabudgétaires, ai<strong>de</strong> budgétaire).<br />
e. Enfin, les atouts sur lesquels le pays peut appuyer une croissance économique sont<br />
si limités que l’ai<strong>de</strong> ne peut avoir l’effet catalytique généralement attendu. Dans ce<br />
cas, l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>vient en elle-même source <strong>de</strong> revenu sans autre perspective. D’où<br />
l’importance parfois accordée au volume <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> plus qu’à son efficacité.<br />
<br />
Si l’on ne parvient pas à sortir d’une perspective <strong>de</strong> croissance faible par habitant, il faut<br />
s’attendre à une vulnérabilité croissante <strong>de</strong> l’économie agricole et pastorale et dès lors à<br />
une augmentation du risque <strong>de</strong> crises alimentaires. Les DPE sont très présents dans ce<br />
domaine. La <strong>de</strong>rnière expérience <strong>de</strong> mobilisation en cas <strong>de</strong> crise s’est révélée assez<br />
décevante en termes <strong>de</strong> col<strong>la</strong>boration entre l’Etat et les bailleurs, voire même entre les<br />
bailleurs eux-mêmes. Certaines leçons en ont été tirées 195 . Il y a toutefois <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong><br />
croire que les prochaines crises resteront difficiles à prévoir et à traiter en raison <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
vulnérabilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion mais également <strong>de</strong> <strong>la</strong> complexité du contexte politique et<br />
économique nigérien.<br />
Dans le contexte du Niger, sauf modification fondamentale <strong>de</strong> <strong>la</strong> tendance en termes <strong>de</strong><br />
croissance économique par habitant, <strong>la</strong> perspective <strong>de</strong> durabilité est plus que lointaine. Ceci<br />
signifie que les bailleurs ne doivent pas lui accor<strong>de</strong>r trop d’importance et ne pas sacrifier durant <strong>la</strong><br />
décennie à venir le souci d’efficacité immédiate au souci <strong>de</strong> durabilité. Ce type <strong>de</strong> considération a<br />
<strong>de</strong>s conséquences sur le jugement porté sur le choix <strong>de</strong>s instruments <strong>de</strong> <strong>coopération</strong> (critère<br />
d’efficience).<br />
5.4.6. Efficience<br />
Un contexte en pleine évolution durant <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> sous revue, tant au niveau <strong>de</strong> l’approche générale<br />
<strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> qu’au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> structuration <strong>de</strong>s principaux DPE<br />
Entre 2000 et 2008, <strong>la</strong> philosophie générale <strong>de</strong> l’APD a considérablement évolué. De 1970 à 2000<br />
l’indicateur du CAD recommandant un effort minimal <strong>de</strong> 0,7% du PIB, jamais atteint par les DPE,<br />
sauf par le Luxembourg, était le seul point d’éc<strong>la</strong>irage <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> : les bailleurs comparaient leurs<br />
efforts, mais pas leurs effets. En 2000, <strong>la</strong> formu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s OMD est l’occasion <strong>de</strong> définir une série<br />
disponibles, dans lesquels bailleurs <strong>de</strong>vraient s’inscrire dans une démarche négociée d’optimisation <strong>de</strong> l’allocation <strong>de</strong>s<br />
ressources.<br />
195 Voir annexe 7 : rapport développement rural et sécurité alimentaire. Cette question a en outre été étudiée en détails par<br />
l’IRAM : Denis Michiels et Johny Egg (2007). Les politiques <strong>de</strong> prévention et gestion <strong>de</strong>s crises alimentaires : Enseignements<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> crise du Niger <strong>de</strong> 2005, pour <strong>la</strong> Direction générale <strong>de</strong> <strong>la</strong> Coopération internationale et du Développement du Ministère<br />
français <strong>de</strong>s Affaires Etrangères et Européennes.<br />
Rapport final 107