Evaluation conjointe de la coopération de la Commission ... - OECD
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ÉVALUATION CONJOINTE DE LA COOPÉRATION<br />
AVEC LE NIGER 2000-2008<br />
Le rôle <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s pour assurer <strong>la</strong> pertinence <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> leurs interventions est plus<br />
important pour les DPE qui, comme le Danemark, <strong>la</strong> Belgique ou le Luxembourg ont<br />
essentiellement recours au projet comme outil d’intervention. C’est particulièrement le cas pour le<br />
Danemark auquel on doit <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s originales réalisées en partenariat avec d’autres bailleurs<br />
scandinaves. En outre, <strong>la</strong> pratique <strong>de</strong> l’évaluation <strong>de</strong> projets se répand chez les DPE. Le<br />
Luxembourg, <strong>la</strong> Belgique et le Danemark sont plus systématiques dans ce domaine. La<br />
contribution potentielle <strong>de</strong>s conclusions <strong>de</strong> ces évaluations à l’amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> pertinence <strong>de</strong>s<br />
nouvelles interventions ne semble toutefois pas totalement exploitée.<br />
La <strong>coopération</strong> décentralisée, les Facilités <strong>de</strong> <strong>la</strong> CE (Facilités ACP-UE pour l'Eau ou pour l’Energie)<br />
et certaines lignes « ONG » <strong>de</strong>s autres DPE répon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s ponctuelles d’acteurs <strong>de</strong><br />
terrain. La pertinence <strong>de</strong> ces interventions est difficile à apprécier. En principe, elles peuvent<br />
répondre à <strong>de</strong>s besoins qui ne peuvent s’exprimer par les canaux officiels, mais qui n’en sont pas<br />
moins réels. En pratique, les représentations locales <strong>de</strong>s DPE sont souvent très peu impliquées<br />
dans les décisions d’allocation <strong>de</strong>s fonds pour ce type d’instruments, à l’exception <strong>de</strong> <strong>la</strong> France qui<br />
dispose d’instruments exclusivement gérés par l’Ambassa<strong>de</strong>, tels le Fonds Social <strong>de</strong><br />
Développement (FSD).<br />
Les moyens mis en œuvres par les DPE pour améliorer <strong>la</strong> pertinence <strong>de</strong> leurs interventions mais<br />
également répondre à d’autres critères <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> leur ai<strong>de</strong> paraissent donc raisonnables, en<br />
tout cas pour leurs instruments principaux, compte tenu du contexte politique du Niger et <strong>de</strong><br />
l’état du dialogue politique au niveau central et sectoriel. Toutefois, les besoins <strong>de</strong>s Nigériens sont<br />
immenses et les ressources rares. Il est donc aisé pour un bailleur <strong>de</strong> répondre à un besoin et donc<br />
<strong>de</strong> pouvoir justifier <strong>de</strong> <strong>la</strong> pertinence <strong>de</strong> son intervention. Cependant, l’importance <strong>de</strong> l’écart entre<br />
l’ampleur <strong>de</strong>s besoins et les ressources disponibles impliquerait d’aller au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> <strong>la</strong> notion <strong>de</strong><br />
pertinence pour introduire une notion d’optimisation <strong>de</strong> l’allocation <strong>de</strong> ressources. Les moyens<br />
sont-ils toujours investis avec une perspective d’impact supérieure à leur coût d’opportunité en<br />
termes <strong>de</strong> contribution à <strong>la</strong> croissance et/ou à <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> pauvreté au Niger ? Autrement dit,<br />
les DPE se contente-t-ils <strong>de</strong> contribuer au développement du Niger ou recherchent-ils à contribuer<br />
le plus utilement possible à cet objectif ?<br />
La réponse est très c<strong>la</strong>ire : rien n’indique une recherche d’optimisation <strong>de</strong> l’allocation <strong>de</strong>s<br />
ressources par rapport à un ou plusieurs objectifs précis, ni du coté du Niger, ni du côté <strong>de</strong>s DPE.<br />
Le concept <strong>de</strong> hiérarchisation <strong>de</strong>s priorités est pratiquement absent <strong>de</strong>s documents <strong>de</strong> stratégies<br />
nationales et <strong>de</strong>s documents produits par les DPE. Dans ces documents, on parle <strong>de</strong><br />
concentration, d’équilibre entre régions, entre secteurs, <strong>de</strong> complémentarité entre bailleurs, <strong>de</strong><br />
répartition du travail, mais pas <strong>de</strong> priorités. La notion <strong>de</strong> concentration est généralement<br />
entendue dans l’esprit du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> Conduite Européen qui recomman<strong>de</strong> aux bailleurs européens<br />
<strong>de</strong> concentrer leurs ressources sur un nombre limité <strong>de</strong> secteurs, avec le souci d’éviter <strong>la</strong><br />
dispersion <strong>de</strong>s efforts <strong>de</strong> chaque bailleur et <strong>la</strong> multiplicité <strong>de</strong>s intervenants dans chaque secteur.<br />
L’objectif du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> Conduite est d’améliorer l’efficience (réduire les coûts <strong>de</strong> transaction), mais<br />
le Co<strong>de</strong> ne dit rien sur <strong>la</strong> manière <strong>de</strong> hiérarchiser les objectifs politiques nationaux afin <strong>de</strong><br />
concentrer les ressources dans une logique d’optimisation <strong>de</strong> l’allocation par rapport à ces<br />
objectifs. De même, <strong>la</strong> manière <strong>de</strong> traduire les stratégies en p<strong>la</strong>ns d’actions structurés n’est<br />
généralement pas décrite.<br />
« Dans un contexte <strong>de</strong> raréfaction <strong>de</strong> terres arables, <strong>de</strong> démographie galopante, <strong>de</strong> pratiques<br />
culturales désuètes et d’aléas climatiques, le Niger est soumis à une insécurité alimentaire et<br />
nutritionnelle chronique qui ne fait que s’amplifier, même en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> conjoncture moyenne 156 ».<br />
Un tel constat, confirmé par <strong>la</strong> présente évaluation 157 , peut avoir <strong>de</strong>s conséquences très<br />
156 Bureau <strong>de</strong> <strong>la</strong> Coopération Belge à Niamey, rapport annuel 2007-2008.<br />
157 Voir le chapitre 3 ci-<strong>de</strong>ssus et l’Annexe 7 (voir notamment le rapport sectoriel re<strong>la</strong>tif au développement rural, à<br />
l’environnement et à <strong>la</strong> sécurité alimentaire).<br />
Rapport final 87