Evaluation conjointe de la coopération de la Commission ... - OECD
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ÉVALUATION CONJOINTE DE LA COOPÉRATION<br />
AVEC LE NIGER 2000-2008<br />
L’analyse <strong>de</strong>s niveaux d’appropriation et d’alignement et l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> facteurs explicatifs est<br />
particulièrement difficile et politiquement sensible. Une approche en termes généraux est tentée<br />
ici. Elle est ensuite appliquée autant que possible à <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre les DPE et le Niger.<br />
Plusieurs hypothèses <strong>de</strong> travail sous-ten<strong>de</strong>nt l’analyse. Il est nécessaire d’en exposer les<br />
principales avant <strong>de</strong> tenter <strong>de</strong> porter un jugement spécifique dans le cas du Niger :<br />
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Coopérer à <strong>de</strong>ux (ou à plusieurs dans un cadre multi-bailleurs) c’est articuler <strong>de</strong>s acteurs<br />
qui diffèrent par :<br />
- leurs cultures et systèmes <strong>de</strong> valeurs ;<br />
- leurs cadres stratégiques ;<br />
- leurs pratiques administratives ;<br />
- leurs systèmes <strong>de</strong> contrôle ;<br />
- leurs systèmes <strong>de</strong> re<strong>de</strong>vabilité (ils rapportent à <strong>de</strong>s groupes différents).<br />
L’ai<strong>de</strong> au développement englobe <strong>de</strong>s interventions <strong>de</strong> diverses natures pour lesquelles<br />
les notions d’appropriation et <strong>de</strong> viabilité n’ont pas toujours le même sens 76 . Ce<strong>la</strong> peut<br />
avoir <strong>de</strong>s conséquences sur ce qui est attendu du partenariat. Le jugement sur le<br />
fonctionnement du partenariat doit donc probablement être nuancé selon <strong>la</strong> nature <strong>de</strong><br />
l’intervention.<br />
Le gouvernement du Niger exprime <strong>de</strong>s choix politiques et affiche <strong>de</strong>s pratiques <strong>de</strong><br />
gouvernance qui lui sont propres. Il souhaite les faire évoluer, mais pas nécessairement<br />
dans <strong>la</strong> ligne ni au rythme proposés par les bailleurs <strong>de</strong> fonds.<br />
Les DPE ont souscrit aux engagements <strong>de</strong> <strong>la</strong> Déc<strong>la</strong>ration <strong>de</strong> Paris mais ils doivent rendre<br />
compte à leurs propres citoyens (via les Etats Membres pour <strong>la</strong> <strong>Commission</strong> Européenne)<br />
<strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong>s fonds publics et <strong>de</strong> l’efficacité <strong>de</strong> leur utilisation par rapport à leurs<br />
priorités. L’alignement n’est donc possible que dans les domaines où les priorités et<br />
pratiques <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux parties sont compatibles. L’ensemble du champ couvert par <strong>la</strong><br />
<strong>coopération</strong> DPE-Niger ne répond pas nécessairement à ces conditions.<br />
La démarche <strong>de</strong> <strong>coopération</strong> implique d’autres bailleurs, avec lesquels les DPE cherchent<br />
à harmoniser leurs priorités et pratiques d’APD.<br />
5.3.2. Le concept <strong>de</strong> domaine <strong>de</strong> <strong>coopération</strong><br />
La diversité <strong>de</strong>s caractéristiques, intérêts et valeurs <strong>de</strong>s acteurs implique – si l’on exclut<br />
l’hypothèse <strong>de</strong> soumission totale <strong>de</strong> toutes les parties à l’une d’entre elles – que <strong>la</strong> <strong>coopération</strong><br />
entre les DPE et le Niger ne soit possible que dans un « champ » délimité qui ne couvre qu’une<br />
fraction <strong>de</strong>s valeurs et priorités du gouvernement nigérien, une fraction <strong>de</strong> celles du DPE concerné<br />
et une fraction <strong>de</strong> celles <strong>de</strong>s autres bailleurs actifs dans le pays. On appellera ce champ le domaine<br />
76 L’<strong>Evaluation</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Déc<strong>la</strong>ration <strong>de</strong> Paris par <strong>la</strong> France (SEE, Janvier 2008) attire l’attention sur le fait que<br />
l’ai<strong>de</strong> est motivée par <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> natures diverses :<br />
- Accompagner l’action publique d’un pays qui ne dispose pas <strong>de</strong>s ressources financières et/ou <strong>de</strong>s capacités techniques<br />
suffisantes pour se prendre totalement en charge,<br />
- Contribuer à <strong>la</strong> prise en charge d’enjeux publics mondiaux,<br />
- Promouvoir les valeurs, les intérêts ou les priorités du bailleur,<br />
- Répondre à l’urgence humanitaire.<br />
Les parties doivent tenir compte <strong>de</strong> ces différentes motivations, notamment pour envisager les modalités <strong>de</strong> leur<br />
appropriation, alignement et durabilité.<br />
Rapport final 62