Evaluation conjointe de la coopération de la Commission ... - OECD

ÉVALUATION CONJOINTE DE LA COOPÉRATION
AVEC LE NIGER 2000-2008
maximum la marge de manœuvre dont ils disposent. Il peut n’être que partiellement public, mais
doit constituer un cadre connu par les responsables de l’action de chaque DPE au Niger.
2. Compréhension mutuelle
C4-2. L’analyse des contraintes et priorités réelles du partenaire n’est
pas toujours suffisante, alors qu’elle constitue un préalable à un
dialogue constructif
Les DPE se sont appuyés sur les stratégies de réduction de la pauvreté et les stratégies sectorielles
du gouvernement pour interpréter les objectifs de développement du Niger. Ils ont collaboré à
l’élaboration de certaines de ces stratégies. L’hypothèse d’appropriation de ces stratégies par le
gouvernement est implicite. Dans quelle mesure est-elle réaliste ? Dans quelle mesure les
stratégies formulées à la demande et avec l’appui des bailleurs de fonds traduisent-elles les
contraintes, les atouts et les objectifs politiques réels de partenaires nigériens ?
Le signal de la SDRP appelant au soutien d’une croissance accélérée comme une nécessité vitale,
ne semble pas avoir été réellement entendu en cours de période. Ceci peut s’expliquer par son
caractère tardif (2007) par rapport à la période couverte par l’évaluation (2000-2008). Cet enjeu
ne semble toutefois pas avoir été identifié par les DPE avant sa formulation dans la SDRP, ce qui
suggère un manque de mise en perspective par les DPE de leur démarche.
La connaissance des enjeux et leviers de la croissance du Niger semble inégale. Les pistes de
croissances sont rares et difficile à valoriser. Il ne semble pas qu’elles aient été systématiquement
explorées. Beaucoup a été fait pour étudier le milieu naturel, l’espace et les pratiques pastorales
et agricoles, certains volets institutionnels et l’accès aux services publics. Par contre, les potentiels
et risques semblent moins connus dans certains domaines pourtant fondamentaux. Parmi ces
domaines, il faut citer :
l’économie frontalière Niger-Nigéria ;
les bases économiques de la relative richesse du Nord ;
les enjeux politiques du (des) conflit(s) et leurs conséquences socio-économiques;
l’importance économique des migrations temporaires ou permanentes et les tendances
en la matière.
Le potentiel économique et fiscal du secteur minier.
Si des études existent sur ces questions, elles ont eu peu d’influence sur les décisions d’allocation
de ressources.
R4.2. Comprendre l’enjeu de la croissance par habitant et y adhérer.
Les DPE devraient entendre l’appel à la croissance accélérée, en comprendre les raisons et se
positionner explicitement par rapport à ce discours. Ils ne devraient pas se limiter à écarter cette
approche plus ou moins explicitement, la considérant comme irréaliste. La SRP qui se contentait
de 1% de croissance par habitant et par an n’est pas réaliste non plus car elle ne mène nulle part 220 .
Il est vrai que le scénario de croissance accélérée de la SDRP implique des croissances sectorielles
et un soutien d’APD d’un ordre de grandeur jamais atteints. Le défi est donc énorme, mais
220 Comme l’indique la projection réalisée en section 3.2.3.
Rapport final 125