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Education thérapeutique du patient - Livre - Ipcem

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310 É<strong>du</strong>cation <strong>thérapeutique</strong> <strong>du</strong> <strong>patient</strong> : modèles, pratiques et évaluation<br />

ambulatoire habituelle pour les critères de douleur et d’activité de la maladie.<br />

Rappelons que ces programmes contiennent une part d’é<strong>du</strong>cation qu’il est<br />

difficile d’indivi<strong>du</strong>aliser, d’autant que le recrutement des <strong>patient</strong>s est très<br />

variable. En effet, dans les programmes d’ETP évalués par Riemsma et al. [28]<br />

les <strong>patient</strong>s ont une maladie stabilisée alors que dans les programmes pluridisciplinaires,<br />

la population est hétérogène avec les polyarthrites rhumatoïdes<br />

stables ou en poussée. Dès lors, il est difficile de mettre en évidence un bénéfice<br />

supplémentaire.<br />

Programmes é<strong>du</strong>catifs et résultats obtenus<br />

dans la polyarthrite rhumatoïde<br />

Les travaux scientifiques montrent souvent qu’il existe une discordance entre<br />

la satisfaction élevée des <strong>patient</strong>s et les résultats plus « modestes » observés<br />

pour la qualité de vie lorsqu’elle est mesurée par les échelles habituelles. En<br />

fait, cette discordance n’est qu’apparente car ce ne sont pas les mêmes variables<br />

qui sont mesurées. La satisfaction des <strong>patient</strong>s est surtout mise en lien<br />

avec le sentiment d’avoir été écouté et d’avoir amélioré sa capacité à faire face<br />

à la maladie. Quant à la qualité de vie, elle comprend plusieurs autres variables<br />

sur lesquelles les malades se prononcent de façon plus réservée.<br />

De plus, il faut souligner que Riemsma et al. [28] montrent principalement<br />

que les programmes ne sont pas identiques. En premier lieu, ils soulignent les<br />

problèmes liés à la sélection des <strong>patient</strong>s. L’é<strong>du</strong>cation <strong>thérapeutique</strong> <strong>du</strong> <strong>patient</strong><br />

s’adresse à des <strong>patient</strong>s dont les besoins médicaux et é<strong>du</strong>catifs sont différents<br />

et c’est seulement par une démarche sans a priori que l’on peut déterminer<br />

quels sont leurs besoins réels. Par exemple, un programme de protection articulaire<br />

est peu adapté à des <strong>patient</strong>s souffrant de polyarthrite rhumatoïde<br />

récentes stabilisées par le traitement, alors que des stratégies d’adaptation à la<br />

maladie auraient pu être privilégiées [13]. De fait, il existe plusieurs niveaux de<br />

besoins é<strong>du</strong>catifs et il serait nécessaire que les programmes s’adaptent en vue<br />

de mieux cibler leurs objectifs et leurs moyens. Certains <strong>patient</strong>s acquièrent<br />

aisément ce qui leur est utile pour tendre vers une qualité de vie optimale.<br />

D’autres ont des besoins é<strong>du</strong>catifs importants, soit <strong>du</strong> fait d’un handicap ou<br />

d’un état psychologique altéré, soit <strong>du</strong> fait d’une peur des traitements ayant un<br />

effet délétère sur l’adhésion <strong>thérapeutique</strong>. La prise en compte de ces variables<br />

dans la définition et l’évaluation des programmes paraît indispensable.<br />

D’intro<strong>du</strong>ction plus récente, les <strong>thérapeutique</strong>s incluant des <strong>patient</strong>s sous<br />

biothérapie ont bouleversé le traitement de la polyarthrite rhumatoïde et les<br />

besoins é<strong>du</strong>catifs des <strong>patient</strong>s. Cependant, nous ne disposons actuellement<br />

que d’une seule étude [21] portant sur ce type de <strong>patient</strong>s. De même, on ne<br />

sait pas quels sont les outils d’évaluation à privilégier. L’amélioration de la<br />

qualité de vie est certes un élément important de l’évaluation, mais il faudrait<br />

certainement travailler sur l’évaluation <strong>du</strong> programme lui-même afin d’apprécier<br />

si les objectifs é<strong>du</strong>catifs ont été atteints. Cela permettrait de ne pas tirer<br />

de conclusions trop hâtives sur les effets <strong>du</strong> programme sur les <strong>patient</strong>s. En<br />

rhumatologie, c’est dans cet esprit que des échelles non encore validées sont

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