Full Text - Analele Universitatii din Craiova. Istorie

Analele Universităţii din Craiova, Seria Istorie, Anul XV, Nr. 2(18)/2010
de les valorifier dans leurs synthèses 1 . La vocation de la correction déterminait
certains intellectuels roumains de se prononcer de manière élogieuse envers
l’offre scientifique mise à la disposition par l’école historique hongroise. Très
souvent, pour s’informer sur quelque bataille ou sur un prince roumain, les
hommes de lettres des Principautés roumaines ouvraient les annales et les tomes
hongrois. Paradoxalement, les années d’après 1800 privaient les études
historiques hongroises d’une destinée ascendante, conforme aux attentes, leur
principal défaut étant l’absence de l’esprit critique. Les débats arrivaient,
surtout par l’intermédiaire de la presse de langue hongroise de Transylvanie, à
Bucarest ou a Iasi, et ne restaient pas sans effet dans les écrits roumains.
Désireux de „passer en revue les chroniques nationales qui ont été
jusqu’à ce moment oubliées ou même ignorées avec mépris car elles étaient
inconnues” 2 , Nicolae Bălcescu constate que, lui non plus, après avoir lu des
rayons entiers des bibliothèques privées, ne pouvait pas s’édifier sur la paternité
de certaines de ces tomes ou sur l’authenticité des autres. Son aventure
livresque était bloqueée, non par l’inexistence des préoccupations de
systématisation et valorification des chroniques, mais par l’indolence des
compatriotes. Il observait avec amertume la disproportion entre le grand
nombre de chroniques étrangères connues par rapport à celles nationales, et
faisait aussi des commentaires sur la qualité des textes: „Les chroniqueurs
roumains ont peu d’érudition. D’après le style, on peut parler de deux écoles
différentes. Une, plus sérieuse, ressemble aux écritures de l’Église, donne des
citations de la Bible ou du Psautier, et, à cause de cela, elle fatigue le lecteur,
mais les exploits qu’elle présente sont très intéressants; l’autre, plus facile et
pleine de naïvetés, se lit en échange avec plaisir” 3 . Ce qui inquiétait Nicolae
Bălcescu était la tentation de romancer l’écriture historique pour ménager les
goûts du public. De la dernière catégorie faisait partie, pour n’en donner qu’un
seul exemple, une nouvelle historique dans laquelle on mélangeait fiction et
légendes du XVIe siècle et dont le héros principal était Radu de Afumați 4 : sans
aucune page introductive ou d’autres explications, mise en vente au prix de 6
lei 5 . Saisissant que les confins entre la nouvelle et le roman étaient trop
1
Melinda Mutu, Problema românească reflectată în cultura maghiară din prima jumătate a
secolului al XIX-lea (Le problème roumain reflété dans la culture hongroise de la première
moitié du XIXe siècle), Cluj-Napoca, Presa Universitară Clujeană, 2000, p. 22.
2
Nicolae Bălcescu, Cuvânt preliminariu despre izvoarele istoriei românilor (Mot introductif
sur les sources de l’histoire des Roumains), p. 5.
3
Ibidem, p. 12.
4
Radul VII de la Afumaţi. Nouvelle historique inspirée de l’histoire de la Valachie du XVIe
siècle et traduite en roumain par S. Andronic, Bucarest, dans l’Imprimerie du Collège Sf. Sava,
1846.
5
Biografie, în „Curieru romanu. Gazetă politică, comercială şi literară” („Le courrier roumain,
gazette politique, commerciale et littéraire”), nr. 51, 29 juin 1846, p. 204.
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