WALSERSPRACHE - The four main objectives of the Alpine Space ...

Sergio Maria Gilardino
VERS UNE “LANGUE” DES WALSERS:
LA PERSPECTIVE DIACHRONIQUE ET COMPARATIVE
Sergio Maria Gilardino
PRÉAMBULE
Il n’existe aucune “langue” Titzschu, ni au sens traditionnel de ce mot,
ni au sens littéraire. Autrement dit, le parler des Walsers n’a jamais été une
langue étatique, ni non plus le véhicule d’une production littéraire d’envergure
1 . Tous les linguistes qui se sont attaqués à la “Walserfrage” ont
légué ce même enseignement: les Walsers – chaque communauté dans
son isolement – ont exclusivement “parlé” leurs dialectes, chacun s’éloignant
petit à petit, bien qu’imperceptiblement, de la “norme” des autres.
On ignore les modalités et les temps de cet écart. Quand une communauté
Walser disparaissait de l’atlas linguistique, les autres n’en étaient
pour autant conscientes et n’en prenaient connaissance que bien plus
tard, si jamais. Point de vue linguistique, que chaque “essaim” conserve
sa pureté intacte ou se laisse contaminer jusqu’à la moelle, était une circonstance
qui ne concernait qu’une parcelle du “Walsertum” à la fois. Ce
n’est donc que récemment qu’un esprit de corps a vu le jour, quoique
assez souvent les menues particularités prennent de bonne mesure le pardessus
sur l’unité linguistique de base. Le besoin d’emboîter le pas les uns
avec les autres s’était donc fait ressentir depuis longtemps, mais l’esquisse
d’une langue ancestrale commune n’a pas toujours encore été tracée 2 .
C’est d’ailleurs la condition précaire de chaque communauté dialecto-
1 Cela n’empêche qu’au fil des années on ait publié d’excellents essais de prose, de poésie
et de littérature populaire dans la revue “Augusta” (aux soins de l’Association Augusta d’Issime,
sous le patronage de l’Assessorat régional à l’Instruction Publique de la Vallée d’Aoste). Cette
revue a surtout le mérite d’aligner à maintes reprises les variantes Titzsch(u) du sud des Alpes, en
fournissant aussi des versions synoptiques du même récit. Autre caractéristique fort louable de
cette publication c’est le multilinguisme: on y retrouve en effets de très bons articles en français,
en italien, en allemand et en piémontais. Elle est donc l’exemple le plus éloquent et le plus frappant
de cette unité aux dessus des diversités qu’on invoque depuis longtemps.
2 On ne vise moindrement pas à mettre de l’avant une variante qui acquière la valeur paradigmatique
de “norme” envers et au dessus des autres, ni non plus l’idée d’émousser les écarts
phonétiques et morphologiques pour parvenir à une langue artificiellement uniforme à imposer à
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