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WALSERSPRACHE - The four main objectives of the Alpine Space ...

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Sergio Maria Gilardino<br />

dont on est entourés à longueur de journée. Ils ne tolèrent point du tout<br />

les mots hétérogènes, qu’ils reconnaissent et rejettent du premier coup.<br />

Ils doivent par conséquent confirmer chaque voix de chaque entrée, en<br />

l’acceptant et en la reconnaissant comme la leur. Or, devrait-on parvenir<br />

à la conclusion que ces gens se servent à tout bout de champ, dans leur<br />

conversation quotidienne, de tous ces termes-là? Absolument pas. Voilà<br />

qui entre en jeu à nouveau le critère de l’extra oralité, qui passe la tête à<br />

travers les pages de ce dictionnaire fois après fois.<br />

Du moins à Alagna, la vénération dont on entoure l’œuvre de Giordani<br />

est telle que chaque mot de son livre est ressenti comme “indigène” bien<br />

que très souvent il ne fasse moindrement pas partie de l’oralité quotidienne.<br />

Il s’est donc créé au fil des décennies une situation qui est passablement<br />

la même qu’on retrouve dans le cadre des langues reconnues: bon<br />

nombre de locuteurs ne se servirait jamais de certains mots dans leur vie<br />

quotidienne, mais ils reconnaîtraient quand même la plupart de ces mots<br />

“non quotidiens” s’ils les entendaient ou s’ils les lisaient. Il faut pour autant<br />

distinguer entre l’oralité quotidienne et les mots “reconnaissables”, c’est-àdire,<br />

entre ce qu’on emploie et ce qui, hors l’usage, est néanmoins<br />

“reconnu” par tous. Le refus, le rejet, la non-acceptation par contre se produit<br />

même aux égards de mots présentés avec tous les préfixes et les suffixes<br />

traditionnels, à partir de racines connues, familières et simples, l’instinct<br />

des natifs étant le seul critère d’inclusion ou d’exclusion. C’est là, selon<br />

nous, l’indication et la preuve qu’une langue est vivante, dans la mesure où<br />

ceux qui l’ont apprise depuis leur plus tendre enfance savent reconnaître<br />

unanimement ce qui leur appartient. Ils savent le reconnaître immédiatement,<br />

même si cela ne fait pas partie de leur oralité quotidienne, un signe<br />

évident que l’approche des dialectologues (qui voudraient clouer un parler<br />

à son stade d’oralité pure et simple) ne parvient pas à faire lieu à cette<br />

“potentialité” immanente dans chaque langue. Et pourtant toute langue<br />

peut s’enrichir (ou s’appauvrir) indéfiniment, tout dialecte peut redevenir<br />

une langue, toute langue échoir au rang des dialectes les plus appauvris. Il<br />

doit y avoir quelque chose au-delà de l’oralité si cela se produit. Et il se<br />

produit très souvent, en tout temps et un peu partout.<br />

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