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WALSERSPRACHE - The four main objectives of the Alpine Space ...

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Sergio Maria Gilardino<br />

écrit en une langue nationale n’est pas de la littérature: on ne pourra en<br />

aucun cas prendre au sérieux ce qui est écrit en dialecte.<br />

C’est bien là qu’on bute aux équivoques les plus monumentaux quand<br />

on s’adonne à la lecture des essais qui jalonnent les anthologies de poésie<br />

dialectale italienne. En dépit des mises en garde de Benedetto Croce, critique<br />

de Salvatore di Giacomo au début du XX ème siècle, par rapport à la langue<br />

duquel il avait forgé l’heureuse expression “piccola lingua, grande poesia”<br />

10 , les critiques littéraires italiens ont toujours eu de la peine et de la<br />

gêne à distinguer entre “dialecte” et ”langue”. Ils n’expriment que trop souvent<br />

leur regret face au fait que tant de production poétique se soit réalisée<br />

en “parole di legno” 11 , ou bien encore en “parole perdute” 12 . Ils oublient<br />

des langues, Paris: O. Jacob, 2000, de Daniel Nettle et Suzanne Ro<strong>main</strong>e, Vanishing Voices: <strong>the</strong><br />

Extinction <strong>of</strong> <strong>the</strong> World’s Languages, New York: Oxford University Press, 2000 et de David<br />

Chrystal, Language Death, Cambridge, UK; New York, NY: Cambridge University Press, 2000. Il<br />

faut cependant remarquer que même à l’intérieur des cadres grandioses et ahurissants tracés par<br />

ces savants, la notion de “langue ancestrale” n’est pas aussi complètement découpée qu’on le souhaiterait.<br />

Cela est probablement dû au fait qu’il s’agit de linguistes, tandis qu’un tel dessein exigerait<br />

aussi l’apport de la critique littéraire, de l’ethnographie et de la psycholinguistique pour se<br />

dégager comme il faut. La notion de “langue ancestrale” qui, à elle seule, pourrait justifier la survivance,<br />

la revitalisation et l’études des langues mineures et régionales, reste à tracer.<br />

10 Benedetto Croce, “Salvatore Di Giacomo”, en La letteratura della nuova Italia, Bari,<br />

Laterza, 1914, v. III, pp. 69-96.<br />

11 Mario Chiesa e Giovanni Tesio, Le parole di legno, Milano, Mondadori, 1984.<br />

12 Franco Brevini, Le parole perdute, Dialetti e poesia nel nostro secolo, Einaudi, Torino 1990.<br />

13 “ … la differenza tra lingua e dialetto non è una differenza «di sistema»: le lingue e i dialetti<br />

sono sistemi linguistici a tutti gli effetti: ogni dialetto ha un un sistema fonologico, morfologico,<br />

sintattico (quindi non è vero che i dialetti non hanno grammatica come capita di sentir dire).<br />

La differenza potrebbe consistere nella ricchezza lessicale, ma si noti che ogni sistema linguistico<br />

ha in sé stesso la possibilità di ampliare il proprio lessico attraverso molte vie …”. [N.B.: Les caractères<br />

italiques sont les nôtres]. Giorgio Graffi e Sergio Scalise, Le lingue e il linguaggio, Il Mulino,<br />

Bologna 2003, 2 a , p. 234.<br />

14 La langue du Canticus creaturarum, une composition poétique attribuée à Saint François<br />

d’Assise, est primitive, mais elle véhicule très efficacement, voir même d’une façon touchante et fort<br />

émouvante, le message du poète. L’extrême modicité du lexique ne pénalise aucunement la force,<br />

l’envergure et la spontanéité du propos poétique. Par contre, l’italien de Hector Schmid (Italo Svevo),<br />

l’allemand de Franz Kafka et l’anglais de Joseph Konrad ont quelque peu pénalisé les toutes premières<br />

tentatives littéraires de ces trois maîtres incontestés de la littérature européenne. Cela assurément<br />

pas parce que l’italien, l’allemand et l’anglais ne sont pas des langues littéraires, mais parce qu’à un<br />

moment donné, tout au long des carrières de ces trois romanciers, ces langues ne convenaient pas<br />

encore parfaitement aux connaissances et aux exigences expressives de ces auteurs. Le prix Nobel<br />

de la littérature fut décerné à plusieurs reprises à des chef-d’œuvres en “dialecte” (Jiddish, Arabe<br />

Égyptien, Provençal, etc.), tandis que Dante Isella, un des connaisseurs les plus reconnus du romantisme<br />

italien, n’a pas hésité à déclarer Carlo Porta le plus grand poète (tous compris) du romantisme<br />

italien, en dépit du fait que Porta n’a jamais écrit un seul mot en langue italienne. Par conséquent la<br />

tâche du critique littéraire n’est pas d’établir si la langue de Saint François ou de Carlo Porta était une<br />

langue ou un dialecte, mais d’établir si ce “moyen linguistique” a proprement, efficacement et com-<br />

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