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WALSERSPRACHE - The four main objectives of the Alpine Space ...

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VERS UNE “LANGUE” DES WALSERS: LA PERSPECTIVE DIACHRONIQUE ET COMPARATIVE<br />

de l’infinitif peut également bien être employée: (dare ad intendere) geh z’ verstoh (geh z’ verstehn).<br />

On retrouve deux formes du verbe “faire” dans des expressions comme “tïan z’ baitu»<br />

(“faire attendre”) ou dans un nom dérivé d’un verbe, comme “a’steiser” (“voisin”), puisé d’une<br />

forme plus vielle de “stoh”, c’est-à-dire “stei” (“rester”).<br />

43 À la page 92 du manuel La colonia tedesca, op. cit., nous lisons: “L’infinito riceve pure le<br />

particelle z’, zu, quando esprime l’oggetto di qualche azione”. Et dans ce même paragraphe on<br />

reporte: “z’ gehenn, di andare”. Or, l’infinitif de “andare” dans le dictionnaire de M. Giordani est<br />

bien “goh” et non «gehenn». Ce verbe est en mhd. et ahd. “geen, gaan”, mais “go” an anglais et<br />

“ga” en suédois. Comment pourrait une même langue, le Titzschu, posséder en même temps la<br />

forme germanique et la forme anglo-saxonne-scandinave? Que s’est-il produit au juste? Comment<br />

se fait-il que pour la plupart des verbes (tels que “loh”, “permettre, consentir, laisser”) présentent<br />

une forme qui est plus proche du scandinave et de l’anglo-saxon que du proto-germanique? Il<br />

arrive que les deux formes sont phonétiquement fort éloignées entre elles, même si on se tient<br />

bien à l’intérieur de la famille des langues germaniques. Mais comment expliquer par la suite la<br />

cœxistence des deux formes dans le même verbe? Voilà les questions à être éclaircies si on veut<br />

sortir des bornes sans histoire et sans perspective diachronique de la pure et simple oralité.<br />

44 Autrement dit, on crée une liste de mots à partir du répertoire lexical d’une ou de plusieurs<br />

langues <strong>of</strong>ficielles, en y incluant ou en y excluant les mots appartenant à des catégories ou à des<br />

niveaux linguistiques préétablis. C’est seulement suite à un constat d’absence totale de certaines<br />

correspondances qu’on déclare une “case vide” et on déclanche le processus de néologie pour la<br />

remplir. Mais il doit demeurer tout à fait clair que dans cette façon de procéder il n’y a pas de répertoires<br />

“régionaux” et de répertoires “nationaux”, puisque une langue doit rendre la pareille à une<br />

autre en tout cas ou, du moins, démontrer qu’elle possède tout ce qu’il faut pour créer un nombre<br />

indéfini de néologismes. L’alternative, bien sûr, c’est de s’arrêter à la tire des vaches, peine l’extinction<br />

par obsolescence, ou encore la création d’une langue qui possède le mot pour “téléphone”,<br />

mais pas le mot pour “internet”, c’est-à-dire une langue du passé récent au lieu d’une langue du<br />

passé définitif. Mais en ce faisant, on se crée plus de problèmes qu’on en règle. Il n’y a plus d’espace<br />

aujourd’hui pour des presque-langues ou des langues périmées, puisque les médias nous forcent<br />

à faire face au jour le jour à la simultanéité et à la contemporanéité: ou on est là, où on ne l’est<br />

pas et si on rate ce rendez-vous on est émarginés à toujours.<br />

45 Tout le monde des Walsers est conscient de ce problème du renouveau du lexique et des<br />

risques auxquels on s’expose si on n’enrichit pas sa langue ancestrale. De l’article de Ugo Busso,<br />

dans ce même volume, nous puisons le constat suivant: «Oggi, l’uso delle parlate Walser a<br />

Gressoney ed Issime, per la comunicazione orale si riduce sempre di più non solo per la diminuzione<br />

della popolazione autoctona, ma anche e soprattutto per i radicali cambiamenti della vita<br />

odierna, difficilmente espressa in un linguaggio di mille anni fa.»<br />

46 À remarquer: nous nous sommes servis de la graphie historique de la langue piémontaise,<br />

et non de celle phonétique qu’on voit de temps à autres employée un peu partout au Piémont par<br />

ceux et celles qui ne connaissent pas l’histoire et la grammaire de cette langue millénaire et de ses<br />

nombreux dialectes, parmi lesquels le valsésien. En tout état de compte, la voyelle “o” se lit comme<br />

une “u” italienne, tandis que la voyelle “u” se lit comme une “ü” française. La voyelle “ò”, accentée,<br />

se lit exactement comme la correspondante voyelle “o” en italien. Voir Camillo Brero,<br />

Gramatica dla lenga piemontèisa, Turin: Piemonte in Bancarella, 1973.<br />

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