WALSERSPRACHE - The four main objectives of the Alpine Space ...
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outils dont on vient de signaler l’existence.<br />
VERS UNE “LANGUE” DES WALSERS: LA PERSPECTIVE DIACHRONIQUE ET COMPARATIVE<br />
L’ÉTUDE DES MOTS<br />
Un do<strong>main</strong>e qui mérite beaucoup d’attention, en dépit des études déjà<br />
effectuées à ce sujet, demeure celui de la morphologie et, plus particulièrement,<br />
de la préfixation et suffixation des mots en Titzschu. Il existent<br />
plusieurs travaux, mais je me rapporte ici en particulier à l’étude de Maria<br />
Hornung, Sprachlichte und kulturelle Gemeinsamkeiten der ältesten bairisch-österreichischen<br />
Sprachinseln mit den alemannischen der Walser,<br />
où cette chercheuse renvoie à l’étude de Elisabetta Fazzini pour ce qui en<br />
est des suffixes en «-ata» (ils sont particulièrement fréquents à Alagna<br />
Valsesia). Mme Hornung exprime sa perplexité vis-à-vis les conclusions<br />
de Mme Fazzini, qui voudrait sans autre attribuer ces finales à des interférences<br />
romanes. La chercheuse allemande manifeste ainsi ses doutes:<br />
Man ist hier in den schwierigen Lage, entweder mit dem altdeutschen Suffix -<br />
ata, das im beharrsamen deutschen Mundarten auftritt, oder mit diesem ebenfalls<br />
variantenreichen ital. Suffix in den Südwalser Mundarten einen Zusammenhang herzustellen.<br />
Wahrscheinlich ist dies eines der Geheimnisse, die wir niemals der<br />
Sprache entlocken werden 30 .<br />
Or, au cours de la compilation du dictionnaire du Titzschu de Alagna<br />
Valsesia nous avons saisis des dizaines de mots qui terminent par “-ata”,<br />
bibliothèque du théologien Farinetti (et qui fut à disposition de Giovanni Giordani) nous permettent<br />
de déduire qu’un certain nombre de mots fut puisé de ces dictionnaires et adapté au génie<br />
phonétique et morphologique du Titzschu de Alagna. Il demeure très difficile d’établir jusqu’à quel<br />
point il y a été une tentative de “germaniser” le Titzschu tout au cours de cet effort, dont le but<br />
principal était de l’ “ennoblir” aux yeux de la communauté Walser des deux côtés des Alpes. Il ne<br />
faut pas oublier que l’église catholique, qui exerça toujours une pr<strong>of</strong>onde influence sur ces peuplades,<br />
se servait à cette époque-là de l’allemand comme langue liturgique et que <strong>main</strong>tes prières,<br />
parmi lesquelles le “Vater unser”, dans la version qui nous est parvenue, nous démontrent audelà<br />
de toute doute qu’il y eut une tentative de germanisation de la langue des Walsers. Plusieurs<br />
lettres privées, même celles écrites et destinés à des correspondants en Italie, sont rédigées en<br />
allemand, une langue que cette communauté doit avoir bien connu, quoique par-ci, par-là, on<br />
bute à des formes et à des solutions graphiques plus proches du Titzschu que du Neuhochdeutsch.<br />
28 On se sert journellement des dictionnaires des trois autres communautés et on fait le<br />
constat à tout bout de champ de la présence de sources et d’influences non germaniques dans les<br />
lexiques de ces ouvrages précieux. Dans la plupart des cas, les entrées lexicales correspondantes<br />
en alagnese ne présentent pas les mêmes influences hétérogènes. Nous n’avons pas l’espace ici<br />
pour en faire l’énumération.<br />
29 À ce but nous nous sommes servi du double volume de Adolf Holtzmann, Altdeutsche<br />
Grammatik umfassend die gotische, altnordische, altsachsische und althochdeutsche Sprache,<br />
Leipzig, F. A. Brockhaus, 1872. Ici aussi nous reconnaissons le besoin d’une étude en pr<strong>of</strong>ondeur<br />
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