WALSERSPRACHE - The four main objectives of the Alpine Space ...

VERS UNE “LANGUE” DES WALSERS: LA PERSPECTIVE DIACHRONIQUE ET COMPARATIVE
térer – les savants à une seule voix nous l’affirment8 . Malgré cela il y a
aussi bon nombre de facteurs qui militent en faveur d’une possibilité
audacieuse et contraire: celle d’une tradition écrite au sein d’une des communautés
Walsers parmi les plus conservatrices. Les deux éléments combinés
– tradition écrite et forme très ancienne de la langue – nous fourniraient
les balises et les perspectives pour entamer la reconstruction,
soit-elle quelque peu théorique, de la langue des Walsers.
AU-DELÀ DE L’ORALITÉ
Tout au long de cette quête, il faudra quand même distinguer préalablement
entre langue étatique et langue ancestrale, une différenciation
qui trop souvent n’est pas tracée, faute de réceptivité aux égards de la
situation linguistique mondiale, où désormais on trébuche à tout bout de
champ dans des mots comme “mort” et “disparition” 9 .
À savoir, tous ceux que, de nos jours, nous étiquetons comme “dialectes”,
ont été des langues pendant un certain temps de leurs vies pluricentenaires,
c’est-à-dire des véhicules exclusifs et complets pour tous les
besoins communicatifs d’une ethnie. Ils ont été cantonnés comme “dialectes”
seulement suite à l’arrivée d’une langue forte, bien souvent une
langue étatique. Une fois celle-ci devenue le lit où ruissellent toutes les
manifestations intellectuelles, religieuses, politiques de la vie sociale, l’espace
résiduel laissé aux dialectes s’amoindrit et, en vertu de la relève
générationnelle, même ce dernier tôt ou tard disparaît.
Est-ce que cela veut bien signifier que les dialectes ne sont pas capables
de véhiculer des contenus humains de haute valeur?
Pas le moindre du monde. Le malentendu s’installe lorsqu’on prend
pour acquis que “langue” ne peut désigner que l’outil linguistique “par
excellence”, et donc on fait l’équation langue = langue étatique.
Autrement dit, ce qui n’est pas étatique n’est pas une langue. L’autre
équation qui emboîte le pas avec celle-ci est que la vraie littérature s’écrit
seulement en langue nationale. Par voie de conséquence, ce qui n’est pas
fündig.» Il va sans dire que cela implique la connaissance des formes diachroniques pour en trier
les plus anciennes et pouvoir par là s’approcher de ce “Ur” – prototype unifiant.
8 “Eine eigentliche «Sprache» von der Art und Geschlossenheit unseres geschriebenen und
gesprochenen Hochdeutschen, des Französischen oder Italienischen ist es ja nicht – schon deshalb
nicht, weil es Walserrede nur im mundartlichen Dasein in seiner lebendigen Vielfalt gibt. Im
Grundbestand hat diese Mundart aber ihre alte Eigenart durch Jahrhunderte erhalten, und man
kann jeden walserdeutsch Redenden noch heute von dem Bewohner des übrigen alemannischdeutschen
Sprachbereichs wohl unterscheiden”. Paul Zinsli, Walser Volkstum in der Schweiz, in
Vorarlberg, Liechtenstein und Piemont, Erbe, Dasein, Wesen, Frauenfeld und Stuttgart: Verlag
Huber, 1968, p. 137.
9 Nous nous rapportons tout particulièrement aux œuvres de Claude Hagège, Halte à la mort
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