WALSERSPRACHE - The four main objectives of the Alpine Space ...

Sergio Maria Gilardino
dont treize dans la lettre «A». Les voici:
abrasione s.f. 1 (raschiatura, anche pulitura con raschietto della crosta del formaggio
o di altre superfici) schobata f. [pl. -e] 2 (scalfittura, graffiatura) b’schirfata f.
[pl. -e] 3 (lesione cutanea da unghia umana) chruwwiata f. [pl. -e] 4 (lesione cutanea
da artiglio) chruwtschata f. [pl. -e]
accozzaglia s.f. 1 (garbuglio) verwerrung f. [pl. -e] 2 (mucchio) huffu m. [pl. -e] 3
(miscuglio) mischlata f. [pl. -e] || acqua pasticciata, infangata, mescolata con
la mota = pokata 4 (omogeneità ottenuta mescolando granaglie, liquidi, elementi
eterogenei) mïschlung f. [pl. -e], mischlata f. [pl. -e] 5 (bastonatura) schnatzata f.
[pl. -e], stackata f. [pl. -e], erstackata f. [pl. -e]
avanzo s.m. 1 (avanzo di cibo) laipata f. 2 (avanzi del fieno, nel prato) rachate
f.pl. 3 (avanzi di legna fine) zaklate f. pl. 4 (avanzi di pane) grummalla pl. 31
Nous rejetons d’emblée toute possibilité de contamination latine et ce
pour deux raisons: en premier lieu, les mots Titzschu qui se terminent par
«-ata» ne correspondent pas à des mots plus ou moins semblables, voir
analogues ou homonymes, en italien (à quoi aboutirait mischlata? À «mescolata»?,
et pokkata nous donnerait-elle «infangata»?). Ou s’agirait-il plutôt
d’une influence générique, une sorte d’action fertilisante qui aurait fait
bourgeonner les finales an «-ata» comme des perce-neiges aux premières
tiédeurs printanières? À savoir, la finale italienne en «-ata» (comme, par
exemple, «bastonata») aurait tellement plu aux Walsers qui l’auraient
adoptée et, par la suite, appliquée à bon nombre de leurs mots?
Hypothèse intéressante, mais l’italien n’a jamais exercé aucune
de ce phénomène, à laquelle nous ne nous déroberons pas dans la préface au dictionnaire.
30 Lingua e comunicazione simbolica, op. cit., p. 29.
31 Toute citation du dictionnaire du Titzschu de Alagna Valsesia apparaissant dans cet essai
est puisée des travaux en fieri dirigés par Sergio Maria Gilardino au sein de cette communauté
où il est assisté par de nombreux locuteurs et informateurs du lieu. Une première édition de ce
dictionnaire apparaîtra en occasion du Walsertreffen 2007, qui se tiendra à Alagna Valsesia. Le
dictionnaire compte à présent 22.000 entrées, avec en moyenne 6 acceptions par lemme (mais
on peut arriver jusqu’à 42). On est encore bien loin d’avoir épuisé l’éventail lexical qu’offre cette
langue, surtout parce qu’on n’y a pas encore épuisé les acceptions ressortissant des nombreux
documents.
32 Les travaux de lexicographie se font presque exclusivement en piémontais et en Titzschu,
l’italien n’étant employé que pour les mots des entrées dans le dictionnaire. À maintes reprises les
informateurs linguistiques m’ont signalé qu’ils ne parvenaient pas à comprendre la signification de
plusieurs mots en italiens. Ils ne m’ont jamais fait part d’aucune difficulté de compréhension par rapport
au piémontais et, bien sûr, par rapport au Titzschu. Si la situation demeure telle au début du
troisième millénaire, on peut facilement s’imaginer ce quelle devaient être il y a un ou plusieurs siè-
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