WALSERSPRACHE - The four main objectives of the Alpine Space ...

VERS UNE “LANGUE” DES WALSERS: LA PERSPECTIVE DIACHRONIQUE ET COMPARATIVE
phone: l’oralité en constitue sa “fraîcheur” sans pour autant en garantir sa
conservation. En cela les Walsers ne s’écartent point des autres ethnies qui,
au fil des siècles, se sont acharnées dans leurs particularités avant encore
de se plier aux forces inéluctables de l’assimilation. On l’a vu d’ailleurs
dans le contexte de plusieurs pays multilingues, tels que l’ancienne
Yougoslavie: la moindre différence de prononciation ou de grammaire
entraînait le rejet le plus catégorique d’une politique linguistique de mise
en commun, le tout – hors de doute – envenimé par des revanchismes
politiques et des anciennes rancunes 3 . Or, si ce phénomène de rejet prime
dans le contexte des langues officielles, on s’imagine facilement ce que
cela peut enfanter hors de tout cadre étatique. Mais pour les Walsers plus
valaient-ils l’isolement et l’éloignement que le désaccord ou la revanche.
Il n’a jamais été question de brouillerie ou de dissension parmi ces gens:
leurs dialectes étaient le résultat non d’une dispute, mais de la déréliction.
Somme toute, le silence l’a remporté sur la chicane.
Les choses ont bien changé de nos jours, ne fut-il que récemment.
UNE LANGUE POUR LES WALSERS
In primis, en dressant un bilan du cadre sociolinguistique des Walsers,
tous. Il s’agit plus simplement d’ébaucher un cadre philologique à l’intérieur duquel on établit ce
qu’est, et ce que n’est pas, la langue des Walsers.
3 Le “chtokawski-ekawski” et le “chtokawski-jekawski” ne se distanciaient la plupart du temps
que par une diphtongaison (le Croate diphtonguait certains mots là où le Serbe ne le faisait pas)
et le “tchakawski” par la palatalisation initiale de quelques sibilantes. Bien plus lourdes les différences
engendrées par deux alphabètes et trois religions que celles colportées par les nuances
linguistiques.
4 Le fait qu’une communauté déclare ne pas pouvoir aisément en comprendre une autre ne
pourrait être invoqué comme un élément pour nier l’uniformité dont il est question ici. Il arrive fort
souvent qu’en Italie les gens du nord déclarent ne pas parvenir à comprendre leurs concitoyens du
sud même quand ils parlent la langue nationale. Dans le monde anglophone non seulement parmi
les pays du Commonwealth, mais à l’intérieur d’un vaste pays comme les États-Unis, les bostoniens
réclament ne pouvoir comprendre les locuteurs de Bâton Rouge. L’uniformité qu’on invoque ici n’a
rien à voir avec les cadences ou les différences de prononciation, mais s’appuie sur une opération
philologique qui recherche l’affinité dans les racines et les formes communes. Fort louable à cet
égard nous semble la proposition de Jousep A. Bignoli-Motett-Chevalier et de M’ria V. Maulini-
Hainz qui, à quatre mains, on rédigé une «Walsertiitsch Sprächleere – Compendio di grammatica
elementare delle parlate Walser-tedesche, con temi, dialoghi e vocaboli nelle parlate di Formazza,
Vallese, Alagna, Gressoney», 1977 [s.l.]., 285 pp., où carrément les deux auteurs proposent l’étude
de la “langue des Walsers”, peu importe de laquelle des nombreuses communautés les élèves puissent
être des ressortissants. On lit dans l’introduction (“Prefazione”, page non numérotée) à ce précis
de grammaire: «Consci anche del fatto che i Walser la loro lingua per lo più la tramandavano
oralmente mentre pochi la scrivevano: consci ancor più, e con rammarico, che non esiste a tuttora
una grammatica universale Walser da poter inserire negli eventuali corsi linguistici, ci siamo messi
di buona lena per farne una, fidandoci soprattutto della nostra memoria e di quanto culturalmente
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