WALSERSPRACHE - The four main objectives of the Alpine Space ...
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Sergio Maria Gilardino<br />
pondances et ne savent pas adapter ces correspondances aux cas et aux<br />
circonstances toujours changeantes d’aujourd’hui. Les informateurs ne<br />
doivent pas travailler avec deux langues, mais avec une langue, la leur.<br />
La seule façon de parvenir au mot qu’on souhaite leur faire dire c’est la<br />
synonymie. Il ne faut jamais sortir de leur contexte unilingue, peine la<br />
confusion. La synonymie peut être rapide dans des cas très simples: “sot”<br />
peut s’expliquer par des mots comme “borné, obtus, limité, nigaud, niais,<br />
bête, ahuri, balourd”, etc. Mais “hélicoptère”, sans traduction, peut<br />
demander plus de patience, et encore davantage il en faudra pour les<br />
plantes, les fleurs, les bêtes, les travaux, les semailles, les saisons. La<br />
façon la plus adéquate de s’y prendre c’est peut-être de créer un contexte<br />
de “récit” au cours duquel les informateurs sont portés à se servir de certains<br />
mots ou en en constater le manque ou l’oubli. Rendus à ce point, il<br />
est plus aisé d’introduire des ajustements en cours de route et piloter la<br />
conversation vers telle ou telle autre issue qui mieux conviendra à la<br />
veine qu’on veut exploiter.<br />
Il est fort possible que la conclusion à laquelle sont parvenus bon<br />
nombre de savants, de questionneurs, de lexicographes, que tel ou tel<br />
autre mot n’existait pas, c’est bien parce qu’ils ont demandé dans leur langue<br />
nationale comment on disait ce même mot dans la langue des informateurs.<br />
Ceux-ci, bien en bas des éventails lexicaux sollicités par cette<br />
question, peuvent très bien avoir répondu: “Je ne sais pas”, quand en réalité<br />
ils auraient dû répondre: “Je ne comprend pas”.<br />
Enfin, même à l’intérieur d’un dialecte, et bien au-dedans de l’évantail<br />
lexical de la pure et simple oralité, personne ne peut tout remémorer. Il<br />
nous arrive trop souvent que trois et même plus informateurs réunis ne<br />
parviennent pas à se rappeler toutes les façons qu’il y a d’appeler quelque<br />
chose. Tout récemment au lemme “asta” les informateurs, en groupe,<br />
ont <strong>four</strong>ni douze synonymes:<br />
asta s.f. 1 (elemento sottile, lungo, liscio e diritto, di legno o di altro materiale, per<br />
usi diversi) stob m. [pl. -a] || asta verticale della zangola = anchstob 2 (bastone)<br />
stacku m. [pl. -e], schnatz m. [pl. -a] 3 (manico) haft m. [pl. häft] || asta, bastone<br />
39 Voir ici, dans se même volume, «La perifrasi con “fare” nel dialetto Walser di Gressoney”».<br />
40 Qu’on nous en fasse grâce, nous les citons toujours dans la graphie alagnaise, tout en étant<br />
parfaitement sûrs d’être néanmoins compris par les autres communautés.<br />
41 Angela Gagliardini, à Alagna Valsesia, mardi, le 26 juillet 2005. Cette double forme nous a<br />
aussi été confirmée par Hans-Peiter Viotti, Peiter Ferraris et Marco Steiner.<br />
42 Il y a des oscillations même dans un seul contexte, où l’une ou l’autre des deux formes<br />
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