Nouvelle Biographie Nationale - Académie royale de Belgique
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DECHAMPS DECHAMPS<br />
le déclin économique <strong>de</strong> Verviers commençait à différentes Universités <strong>de</strong> Gran<strong>de</strong>-Bretagne<br />
se répercuter sur les activités artistiques, il eut (Aber<strong>de</strong>en, Cambridge, Glasgow, Leeds,<br />
l'incontestable mérite <strong>de</strong> s'opposer avec Liverpool et Nottingham). Au len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> sa<br />
pugnacité et désintéressement à cet état <strong>de</strong> fait. mort, ses amis britanniques en témoignèrent :<br />
Sans nourrir d'ambitions démesurées, mais «Yet for more than fifty years he had been a<br />
persuadé <strong>de</strong> véhiculer par la musique classique, Londoner, very much one of ourselves ».<br />
<strong>de</strong> hautes valeurs morales et esthétiques, il fut «The Second World War had brought him<br />
l'enseignant, l'interprète et l'organisateur <strong>de</strong> official recognition as the permanent cultural<br />
concert, qui s'imposa, <strong>de</strong>s années 1920 à sa ambassador of his country in Great Britain ». En<br />
mort, comme l'inlassable animateur <strong>de</strong> la vie effet, pour défendre les intérêts <strong>de</strong> son pays<br />
musicale verviétoise.<br />
d'origine, Jules Dechamps fonda à Londres, en<br />
1942, le Belgian Institute (<strong>de</strong>venu ensuite le<br />
H. Defossez, Mathieu Debaar - Musicien verviétois Anglo-Belgian : Club, sis au 6, Belgrave Square,<br />
1895-1954, dans Bulletin <strong>de</strong> la Société liégeoise S.W.l), <strong>de</strong> institution culturelle qu'il présida<br />
Musicologie, t. 10, 1975, p. 18-19.<br />
longtemps et qui accueillit, voire hébergea, <strong>de</strong><br />
Christophe Pirenne<br />
nombreuses personnalités belges. Il en a luimême<br />
retracé l'histoire dans sa Note sur<br />
l'Institut Belge <strong>de</strong> Londres (dans Alumni, vol.<br />
ΧΧΠ, 1953, p. 45-50).<br />
Jules Dechamps avait sa <strong>de</strong>meure dans la péri<br />
DECHAMPS, Jules, Albert, Pierre, Joseph, phérie <strong>de</strong> Londres, à Wandsworth Common. Il y<br />
professeur <strong>de</strong> littérature française à l'Université possédait une belle bibliothèque, où figuraient<br />
<strong>de</strong> Londres, spécialiste <strong>de</strong> l'époque napoléo <strong>de</strong>s éditions <strong>de</strong> grand prix.<br />
nienne et du romantisme, né à Ampsin le 28<br />
juillet 1888, décédé à Amay le 2 septembre<br />
1968.<br />
Lorsqu'il sentit ses forces faiblir, en 1966, ce<br />
Britannique d'adoption revint dans sa première<br />
patrie. Il acheva sa vie à Amay, à côté du village<br />
Fils <strong>de</strong> Pierre-Joseph Dechamps et d'Hono <strong>de</strong> son enfance, dans une maison <strong>de</strong> retraite, où<br />
rine Corbier, Jules fit ses étu<strong>de</strong>s secondaires à il eut malheureusement à souffrir <strong>de</strong> la perte<br />
l'Athénée <strong>de</strong> Huy et ses étu<strong>de</strong>s supérieures à progressive <strong>de</strong> sa vue.<br />
l'Université <strong>de</strong> Liège, où il eut comme maître<br />
Maurice Wilmotte et obtint, en 1911, le titre <strong>de</strong><br />
docteur en philosophie et lettres (groupe D :<br />
philologie romane).<br />
Jules Dechamps a produit une œuvre considérable<br />
d'historien <strong>de</strong> la littérature française du<br />
XIX<br />
De 1911 à 1914, il enseigna à l'Athénée royal<br />
<strong>de</strong> jeunes filles <strong>de</strong> Gand et à l'Ecole Normale<br />
Moyenne <strong>de</strong> cette ville. La guerre provoqua son<br />
départ pour l'Angleterre, où il trouva refuge et<br />
finit par s'établir définitivement. De 1917 à<br />
1919, il enseigna le latin et l'histoire <strong>de</strong><br />
<strong>Belgique</strong> à l'Institut français du Royaume-Uni.<br />
En 1917, il <strong>de</strong>vint également maître <strong>de</strong> conférences<br />
(Lecturer) au Département <strong>de</strong> français <strong>de</strong><br />
l'East London College (appelé ensuite Queen<br />
Mary College), dont, en 1924, il <strong>de</strong>vint le<br />
prési<strong>de</strong>nt (Head of the Department of French<br />
Language and Literature). Jusqu'en 1953, année<br />
<strong>de</strong> sa retraite, il fut professeur <strong>de</strong> langue et <strong>de</strong><br />
littérature françaises dans ce College <strong>de</strong><br />
l'Université <strong>de</strong> Londres, qui, en 1956, l'honora<br />
du titre <strong>de</strong> fellow. Nombreux furent, en outre, au<br />
long <strong>de</strong> sa carrière, les jurys d'examens dont il<br />
fit partie {External Examiner for Degrees) dans<br />
e siècle. Son premier article — Taine et<br />
M. Aulard (dans la Revue <strong>de</strong> <strong>Belgique</strong>, vol. LVIII,<br />
p. 44-62) - remonte à 1910, au temps <strong>de</strong> ses<br />
étu<strong>de</strong>s. Son premier ouvrage - Sainte-Beuve et<br />
le sillage <strong>de</strong> Napoléon (Liège, 1922, 116 p.,<br />
Bibliothèque <strong>de</strong> la Faculté <strong>de</strong> Philosophie et<br />
lettres <strong>de</strong> l'Université <strong>de</strong> Liège, 30) - est tiré <strong>de</strong><br />
sa thèse <strong>de</strong> doctorat. Il y étudie l'influence <strong>de</strong><br />
Napoléon et <strong>de</strong> l'époque impériale sur le romantisme<br />
français, ainsi que les réactions<br />
provoquées par cette influence dans l'esprit <strong>de</strong><br />
Sainte-Beuve. Comme en témoignent <strong>de</strong><br />
nombreux travaux, publiés entre 1923 et 1960,<br />
la présence <strong>de</strong> Napoléon dans les lettres<br />
françaises (<strong>de</strong> France et aussi <strong>de</strong> <strong>Belgique</strong>) ne<br />
cessa <strong>de</strong> retenir son attention. Son second livre<br />
s'intitule en effet : Sur la légen<strong>de</strong> <strong>de</strong> Napoléon<br />
(Paris, 1931, 276 p., Bibliothèque <strong>de</strong> la Revue <strong>de</strong><br />
Littérature Comparée, 73). Par «légen<strong>de</strong>», Jules<br />
Dechamps entend «l'ensemble <strong>de</strong>s effets<br />
d'ordre sentimental ou esthétique produits par<br />
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