05.04.2013 Views

Nouvelle Biographie Nationale - Académie royale de Belgique

Nouvelle Biographie Nationale - Académie royale de Belgique

Nouvelle Biographie Nationale - Académie royale de Belgique

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

DUFRANE DUFRANE<br />

DUFRANE, Jules, François, dit aussi DUFRANE-<br />

FRIART, industriel et homme politique, né à<br />

Frameries le 24 mars 1848, y décédé le 5 août<br />

1935.<br />

Issu d'un milieu aisé, ca<strong>de</strong>t d'une famille <strong>de</strong><br />

six enfants, fils <strong>de</strong> François-Joseph, négociant et<br />

clerc laïque <strong>de</strong> Frameries, Jules Dufrane, dit<br />

Jules du Clerc, suit les cours chez les Frères <strong>de</strong>s<br />

Ecoles chrétiennes. Il fréquente ensuite Saint-<br />

Stanislas, le Collège <strong>de</strong>s Jésuites, à Mons. La<br />

commune <strong>de</strong> Frameries recrutant un secrétaire<br />

communal, il postule et met dans l'embarras<br />

l'Administration : le frère du candidat, Joseph<br />

- alias Bosquètia, le célèbre littérateur wallon -,<br />

conseiller communal, a-t-il le droit <strong>de</strong> participer<br />

aux discussions à huis clos ? Appelée à statuer, la<br />

Députation permanente donne une réponse affirmative<br />

et permet ainsi la nomination <strong>de</strong> Jules<br />

Dufrane par six voix sur onze ! Dufrane prend ses<br />

fonctions le 22 mai 1871. Il assure le secrétariat<br />

du conseil d'administration <strong>de</strong> l'Hospice civil <strong>de</strong><br />

Frameries <strong>de</strong> 1871 à 1878. Π achète une maison<br />

<strong>de</strong> campagne au Caillou-qui-Bique, à Roisin, et<br />

<strong>de</strong>vient le voisin d'Emile Verhaeren.<br />

En septembre 1873, il épouse Estelle Friart et,<br />

<strong>de</strong>ux ans plus tard, fon<strong>de</strong> avec elle une imprimerie<br />

à Frameries. Désormais, il se fait appeler<br />

Dufrane-Friart. Il lance, en juin 1876, un hebdomadaire,<br />

La Publicité boraine, une feuille<br />

d'annonce qui <strong>de</strong>vient, en 1879, L'Observateur<br />

borain. Auteur d'un volumineux Annuaire<br />

musical <strong>de</strong> la <strong>Belgique</strong>, contenant l'historique<br />

<strong>de</strong> toutes les sociétés musicales du royaume (...),<br />

publié en 1880 (à Frameries, il prési<strong>de</strong><br />

longtemps la Ducale Fanfare). Dufrane édite La<br />

Correspondance administrative, Le Secrétaire<br />

communal, Le Conseiller communal et Le<br />

Receveur communal, <strong>de</strong>s périodiques <strong>de</strong>stinés à<br />

améliorer les connaissances du personnel <strong>de</strong>s<br />

administrations communales. Le 21 septembre<br />

1873, il participe d'ailleurs à la création <strong>de</strong> la<br />

Fédération <strong>de</strong>s Secrétaires communaux, dont il<br />

<strong>de</strong>vient bientôt un secrétaire. A l'imprimerie,<br />

qui occupe, en 1896, cinquante ouvriers, il<br />

adjoint une fabrique <strong>de</strong> sachets. L'établissement<br />

possè<strong>de</strong> bientôt <strong>de</strong>s succursales à Mons et à<br />

Bruxelles. De 1875 à 1919, il prési<strong>de</strong><br />

l'Association patronale <strong>de</strong>s Imprimeurs <strong>de</strong><br />

l'Arrondissement <strong>de</strong> Mons. Intéressé dans différentes<br />

sociétés, il fon<strong>de</strong> aussi, en août 1881, la<br />

Société anonyme <strong>de</strong>s Ateliers <strong>de</strong> Frameries, une<br />

fon<strong>de</strong>rie...<br />

Catholique pratiquant, organiste, secrétaire et<br />

membre du conseil <strong>de</strong> fabrique <strong>de</strong> l'église <strong>de</strong><br />

Frameries, <strong>de</strong> 1873 à 1878, il déclare, dans les<br />

colonnes <strong>de</strong> L'Observateur borain, vouloir<br />

lutter contre les doctrines perverses et l'anarchie<br />

et défendre les institutions belges et l'ordre<br />

social. En 1882, le secrétaire communal brigue<br />

un mandat <strong>de</strong> conseiller provincial. Dans sa<br />

circulaire datée du 12 mai, il gagne les voix <strong>de</strong>s<br />

libéraux en affichant <strong>de</strong>s idées progressistes qui<br />

lui seront longtemps reprochées par la droite :<br />

«Sincèrement libéral, profondément attaché au<br />

régime qui nous a valu plus <strong>de</strong> cinquante années<br />

<strong>de</strong> paix et <strong>de</strong> liberté, tous mes efforts auront<br />

pour but le triomphe du libéralisme et du<br />

progrès ». Il soutiendra, explique-t-il, le gouvernement<br />

qui répand l'instruction dans le pays,<br />

entreprise qui <strong>de</strong>vrait logiquement permettre à<br />

un nombre accru <strong>de</strong> citoyens « <strong>de</strong> prendre part à<br />

tous les actes <strong>de</strong> la vie politique».<br />

Appuyé par tout le conseil communal <strong>de</strong><br />

Frameries - qui oublie ses divergences d'opinions<br />

dans l'intérêt <strong>de</strong> la localité - contre <strong>de</strong>ux<br />

autres candidats libéraux, <strong>de</strong> Pâturages, il est<br />

choisi par 766 électeurs du canton <strong>de</strong> Pâturages<br />

et siège au conseil provincial jusqu'en 1892,<br />

année qui le voit élire à la Chambre <strong>de</strong>s<br />

Représentants. Un poste <strong>de</strong> député permanent<br />

<strong>de</strong>venu vacant, <strong>de</strong>s démarches sont entreprises<br />

en sa faveur auprès <strong>de</strong> l'évêque <strong>de</strong> Tournai pour<br />

qu'il recomman<strong>de</strong> Dufrane aux électeurs<br />

provinciaux catholiques. Cependant, le prélat se<br />

renseigne et refuse... Au conseil provincial, il<br />

travaille au développement <strong>de</strong> l'industrie et <strong>de</strong><br />

l'agriculture et, particulièrement, à la création<br />

d'un réseau <strong>de</strong> «chemins <strong>de</strong> fer agricoles sur<br />

routes». A cette fin, il publie <strong>de</strong>s brochures,<br />

dont, début 1883, Quelques réflexions au sujet<br />

du chemin <strong>de</strong> fer <strong>de</strong> Frameries à Chimai : il<br />

souhaite donner la possibilité aux charbonnages<br />

borains <strong>de</strong> soutenir la concurrence dans l'est <strong>de</strong><br />

la France et offrir <strong>de</strong>s débouchés à <strong>de</strong>s régions<br />

agricoles isolées. Appuyé par les conseillers<br />

provinciaux, il réclame du gouvernement la<br />

création d'une ligne directe <strong>de</strong> Quiévrain-Roisin<br />

à Charleroi et Chimay et l'exécution complète<br />

<strong>de</strong> la loi du 12 août 1862. Il organise un «pétitionnement»<br />

<strong>de</strong>s chefs d'usines et conseils<br />

communaux...<br />

En 1885, l'imprimeur fon<strong>de</strong> un nouveau<br />

journal, Tambour battant, dont son frère Joseph<br />

sera le rédacteur en chef. Les idées développées<br />

181

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!