Nouvelle Biographie Nationale - Académie royale de Belgique
Nouvelle Biographie Nationale - Académie royale de Belgique
Nouvelle Biographie Nationale - Académie royale de Belgique
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
DE VRINTS TREUENFELD DE VRINTS TREUENFELD<br />
gnement privé d'un jeune professeur munichois,<br />
du nom <strong>de</strong> Kubiski. Durant l'année académique<br />
1858-1859, il était <strong>de</strong>venu un <strong>de</strong>s étudiants <strong>de</strong> la<br />
Faculté <strong>de</strong> Droit <strong>de</strong> l'Université libre <strong>de</strong><br />
Bruxelles et avait été proclamé docteur en droit<br />
durant le second semestre <strong>de</strong> l'année 1862.<br />
Jusqu'en 1869, il figura parmi les avocats<br />
stagiaires inscrits au barreau <strong>de</strong> Bruxelles.<br />
Attaché auprès <strong>de</strong> la légation autrichienne <strong>de</strong><br />
séjour à Bruxelles <strong>de</strong>puis le mois <strong>de</strong> mai 1858, il<br />
y exerça, jusqu'en mai 1866, sa première<br />
activité professionnelle.<br />
Intéressé par la politique et libéral d'opinion,<br />
le jeune baron <strong>de</strong> Vrints Treuenfeld avait rapi<strong>de</strong>ment<br />
décidé <strong>de</strong> s'impliquer dans la vie publique.<br />
En octobre 1863, il avait obtenu son élection au<br />
sein du conseil <strong>de</strong> la petite commune <strong>de</strong><br />
Malèves-Sainte-Marie-Wastines (canton <strong>de</strong><br />
Perwez) où sa mère, née Osy, possédait un<br />
château ainsi qu'un vaste domaine foncier.<br />
Nommé bourgmestre, pour la première fois, par<br />
arrêté royal du 4 janvier 1864, il se maintint à la<br />
direction <strong>de</strong> cette même commune pendant<br />
vingt-six années consécutives (démission<br />
acceptée le 14 février 1890). Bourgmestre d'une<br />
commune appartenant à un canton particulièrement<br />
attaché à l'opinion catholique, il avait dû<br />
solliciter les électeurs d'un canton voisin, plus<br />
libéral - celui <strong>de</strong> Jodoigne -, pour obtenir son<br />
élection au sein du Conseil provincial du<br />
Brabant (mai 1865 - juin 1868). Après une<br />
première tentative malheureuse (août 1864), il<br />
avait ensuite obtenu son élection en tant que<br />
député libéral <strong>de</strong> l'arrondissement <strong>de</strong> Nivelles<br />
(élections législatives du 9 juin 1868). Réélu les<br />
2 août 1870, 11 juin 1872, 13 juin 1876 et 8 juin<br />
1880, le baron <strong>de</strong> Vrints Treuenfeld avait une<br />
nouvelle fois sollicité le renouvellement <strong>de</strong> son<br />
mandat parlementaire le 10 juin 1884. Seul<br />
membre <strong>de</strong> la députation libérale nivelloise,<br />
s'étant vu en droit <strong>de</strong> maintenir sa candidature<br />
au scrutin <strong>de</strong> ballottage du 17 juin suivant, il<br />
avait refusé <strong>de</strong> se désolidariser <strong>de</strong> ses collègues<br />
non-réélus et avait officiellement abandonné<br />
toute candidature officielle à la Chambre. Le 8<br />
juillet 1884, il avait ensuite été élu sénateur, par<br />
les électeurs libéraux du même arrondissement<br />
<strong>de</strong> Nivelles. Réélu le 12 juin 1888, il avait finalement<br />
fait savoir, en avril 1892, qu'il désirait se<br />
retirer <strong>de</strong> la vie politique active et qu'il renonçait,<br />
par conséquent, à solliciter <strong>de</strong>ux mois plus tard,<br />
le renouvellement <strong>de</strong> son mandat <strong>de</strong> sénateur.<br />
166<br />
Secrétaire <strong>de</strong> la Chambre (1869-1871) et<br />
questeur au sein du Sénat (1878-1884), le baron<br />
<strong>de</strong> Vrints Treuenfeld ne figura jamais au rang<br />
<strong>de</strong>s grands orateurs <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux assemblées. Au<br />
Sénat, il siégea au sein <strong>de</strong> différentes commissions<br />
dont celles <strong>de</strong> la Justice (1884-1894), <strong>de</strong><br />
l'Agriculture, <strong>de</strong> l'Industrie et du Commerce<br />
(1886-1892) et <strong>de</strong> la Guerre (1891-1892). Son<br />
nom avait longtemps permis à l'opinion libérale<br />
nivelloise <strong>de</strong> se «dédouaner» vis-à-vis d'une<br />
partie non négligeable du corps électoral. Dans<br />
un arrondissement comme celui <strong>de</strong> Nivelles, où<br />
presque tous les représentants <strong>de</strong> la noblesse<br />
s'étaient engagés politiquement pour défendre<br />
l'opinion catholique conservatrice, le combat<br />
libéral du jeune baron avait manifestement<br />
permis <strong>de</strong> conserver à son parti le soutien <strong>de</strong><br />
nombreux chrétiens pratiquants séduits par la<br />
réputation chrétienne <strong>de</strong> sa famille. Lui-même,<br />
bien qu'ayant notamment présidé durant<br />
plusieurs mois l'antenne perwézienne <strong>de</strong> la<br />
Ligue <strong>de</strong> l'Enseignement (juin 1866-novembre<br />
1868), était connu pour être un libéral aux<br />
opinions politiques modérées qui lui avaient<br />
notamment permis <strong>de</strong> financer la construction<br />
<strong>de</strong> la nouvelle église <strong>de</strong> Malèves en 1864.<br />
Au fil <strong>de</strong>s années, les convictions politiques<br />
du vice-prési<strong>de</strong>nt - <strong>de</strong>puis 1865 - <strong>de</strong> l'Association<br />
libérale du Canton <strong>de</strong> Perwez s'étaient<br />
affaiblies. Déjà mises à mal durant la «gran<strong>de</strong><br />
guerre scolaire», elles n'avaient pas résisté au<br />
développement <strong>de</strong> la «question électorale».<br />
Comme nous l'avons vu, très peu enclin à l'idée<br />
<strong>de</strong> la mise en pratique d'une large réforme électorale<br />
<strong>de</strong>stinée à mettre un terme au régime<br />
censitaire, le sénateur libéral, en avril 1892, <strong>de</strong><br />
plus en plus modéré, avait abandonné l'idée<br />
d'une nouvelle candidature au Sénat. Son retrait<br />
<strong>de</strong> la prési<strong>de</strong>nce, qu'il exerçait <strong>de</strong>puis quelques<br />
mois, <strong>de</strong> l'Association libérale du canton <strong>de</strong><br />
Perwez entraîna <strong>de</strong> nombreuses défections dans<br />
les rangs libéraux, comme à Malèves, commune<br />
où les électeurs soutinrent désormais, majoritairement,<br />
l'opinion catholique, après avoir accordé<br />
une confiance aveugle à l'opinion libérale<br />
pendant plus <strong>de</strong> trente années consécutives.<br />
Durant les <strong>de</strong>rnières années du XIX e siècle,<br />
plusieurs sociétés mutualistes catholiques, organisées<br />
dans le canton <strong>de</strong> Perwez, purent compter<br />
sur le soutien financier du châtelain <strong>de</strong> Malèves.<br />
Il est certain que le milieu familial du baron <strong>de</strong><br />
Vrints Treuenfeld contribua aussi à l'évolution