05.04.2013 Views

Nouvelle Biographie Nationale - Académie royale de Belgique

Nouvelle Biographie Nationale - Académie royale de Belgique

Nouvelle Biographie Nationale - Académie royale de Belgique

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

KHNOPFF, Georges, Albert, Constant, Marie,<br />

poète, musicien et traducteur, né au château <strong>de</strong><br />

Grembergen (Termon<strong>de</strong>) le 7 septembre 1860,<br />

décédé à Bruxelles le 13 novembre 1927.<br />

Georges Khnopff naquit <strong>de</strong>ux ans après son<br />

frère Fernand. Son père, Edmond-Jean-Joseph<br />

Khnopff était magistrat à Bruges, Marguerite y<br />

naîtra en 1864; sa mère, Léonie Dommer, était<br />

fille d'un magistrat <strong>de</strong> Termon<strong>de</strong>. Les Khnopff<br />

s'installèrent ensuite à Bruxelles. Ils possédaient<br />

une propriété à Fosset près d'Amberloup : la<br />

forêt d'Ar<strong>de</strong>nne fut source d'inspiration pour le<br />

poète comme pour le peintre. En 1876, Georges<br />

Khnopff entama <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> droit à l'Université<br />

<strong>de</strong> Bruxelles - il y fut le contemporain <strong>de</strong> Max<br />

Waller et se lia avec Max Elskamp -, qu'il<br />

termina en 1883, se tournant aussitôt vers la<br />

littérature, sans exercer <strong>de</strong> profession. Il vécut<br />

d'ailleurs en dilettante et habita chez ses parents<br />

jusqu'à son mariage en 1895.<br />

Il fréquentait les mêmes milieux artistiques<br />

que son frère - qui <strong>de</strong>vint un <strong>de</strong>s maîtres <strong>de</strong> l'esthétique<br />

symboliste - et joua un rôle <strong>de</strong> premier<br />

plan entre 1883 et 1887, collaborant à toutes les<br />

revues littéraires, épicentre d'une querelle entre<br />

La Wallonie, La Jeune <strong>Belgique</strong> et L'Art<br />

mo<strong>de</strong>rne, ami intime <strong>de</strong> Verhaeren, fréquentant<br />

les salons <strong>de</strong> Picard et <strong>de</strong> Lemonnier. «Cet<br />

esthète valait mieux par son goût et ses amitiés<br />

que par sa propre production, rare d'ailleurs»,<br />

dit <strong>de</strong> lui Jean <strong>de</strong> Beucken, dans sa préface aux<br />

κ<br />

Lettres <strong>de</strong> Verhaeren à Georges Khnopff. En<br />

effet, si pour certains, dont Octave Maus, il<br />

produisit une œuvre considérable, <strong>de</strong>s dizaines<br />

<strong>de</strong> milliers <strong>de</strong> vers, nous ne connaissons <strong>de</strong> lui<br />

qu'une soixantaine <strong>de</strong> poèmes, publiés dans <strong>de</strong>s<br />

revues et qui ne parurent jamais en volume, car,<br />

toujours selon Maus, «il s'effraya <strong>de</strong> voir ses<br />

vers livrés aux indifférents et sans bruit retira<br />

son manuscrit».<br />

En 1883, outre un sonnet à son ami Emile<br />

Verhaeren, dans La Plage <strong>de</strong> Blankenberghe, il<br />

rédigea <strong>de</strong>s vers pour La Revue mo<strong>de</strong>rne et<br />

commença sa collaboration à La Jeune<br />

<strong>Belgique</strong>. Il la poursuivit jusqu'en 1886, puis<br />

rejoignit la mouvance symboliste <strong>de</strong> La Wallonie<br />

et <strong>de</strong>s Ecrits pour l'Art. En 1887, il collabora à<br />

ces <strong>de</strong>ux revues ainsi qu'à La Revue indépendante.<br />

Après 1887, il cessa <strong>de</strong> publier, ayant été<br />

l'objet d'une accusation <strong>de</strong> plagiat <strong>de</strong> la part <strong>de</strong><br />

Waller et <strong>de</strong> Giraud.<br />

On trouve cependant, en 1892, <strong>de</strong>ux poèmes<br />

dans Le Mouvement littéraire, revue d'inspiration<br />

théosophique. Il était comme son frère un<br />

proche du Sâr Péladan. Deux textes en prose<br />

furent publiés dans L'Art mo<strong>de</strong>rne en 1885;<br />

citons aussi, la même année, neuf poèmes dans<br />

La Basoche. Cette œuvre si mince fut considérée<br />

par certains dont Picard et Mockel comme supérieure<br />

à celle <strong>de</strong> Verlaine, pour d'autres comme<br />

un honteux plagiat du même Verlaine.<br />

Après son retrait <strong>de</strong> la vie littéraire, Georges<br />

Khnopff se consacra davantage à la musique :<br />

Wagnérien fervent, il faisait chaque année le<br />

pèlerinage à Bayreuth. Si Valére Gille le<br />

considérait 'comme un mélomane fantaisiste,<br />

auteur d'un opéra, Salambô, qui ne vit jamais le<br />

jour, Mockel le tenait pour un compositeur <strong>de</strong><br />

talent et le meilleur critique musical <strong>de</strong><br />

<strong>Belgique</strong>. On sait par sa correspondance qu'il se<br />

mettait souvent au piano, <strong>de</strong>vant <strong>de</strong>s intimes,<br />

notamment Verhaeren et Picard. Il fonda avec<br />

Maus la Société <strong>de</strong>s Nouveaux Concerts qui se<br />

solda par un échec financier. Georges Khnopff<br />

sollicita alors, mais en vain, un emploi à la<br />

Bibliothèque Royale et chercha à faire <strong>de</strong>s<br />

traductions. La plupart furent publiées dans <strong>de</strong>s<br />

revues, certaines cependant parurent en<br />

volumes : celles <strong>de</strong> Wagner, Lettres à Th. Ulhig,<br />

à Mathil<strong>de</strong> Wezendonck, à Hans <strong>de</strong> Bülow ; La<br />

Maison <strong>de</strong>s Grena<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Wil<strong>de</strong>, parue en 1902,<br />

fut rééditée en 1924. Il traduisit aussi Nathaniel<br />

Hawthorne. Il avait d'ailleurs fait <strong>de</strong> 1889 à<br />

1895 <strong>de</strong> nombreux séjours à Londres, il s'y était<br />

255

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!