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Nouvelle Biographie Nationale - Académie royale de Belgique

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LEPLAE LEPLAE<br />

Charles Despiau à Paris l'empêcha <strong>de</strong> poursuivre<br />

dans cette voie.<br />

En 1925, le sculpteur avait rencontré<br />

Gabrielle Bedoret, une jeune fille, peintre et<br />

bro<strong>de</strong>use, originaire <strong>de</strong> Grand-Manil (Namur),<br />

qu'il épousera le 10 avril 1928. Ils s'installeront<br />

dans une maison <strong>de</strong> Hamme-Mille où naîtront<br />

leurs <strong>de</strong>ux premiers enfants, <strong>de</strong>ux garçons dont<br />

l'aîné ne survivra que quelques mois. Là encore<br />

se noueront <strong>de</strong> nouvelles amitiés, celle <strong>de</strong> Paul<br />

Delvaux, <strong>de</strong> Robert Giron et <strong>de</strong> Clau<strong>de</strong> Spaak.<br />

En 1932, ils partent pour Bruxelles où naîtra leur<br />

fille. Leur premier logis sera rue <strong>de</strong> la Cambre à<br />

Watermael où ils se prendront d'amitié pour<br />

leurs voisins Maria et Edgar Tytgat. Charles<br />

Leplae occupera ensuite différents ateliers<br />

jusqu'à son installation définitive au Kamer<strong>de</strong>lle<br />

en 1939. C'est là qu'il se liera avec Albert<br />

Dasnoy, avec Pierre Caille, George Grard et le<br />

fon<strong>de</strong>ur Βatardi et quelques années plus tard, en<br />

1944, avec Antony Lawrence, un officier britannique,<br />

journaliste <strong>de</strong> son état, qui servait une<br />

batterie antiaérienne dans le quartier.<br />

En 1929, le sculpteur avait reçu la bourse<br />

Rubens qui lui permettait <strong>de</strong> faire un séjour en<br />

France. Après un court voyage en Bretagne, il<br />

partit en si<strong>de</strong>-car avec sa jeune femme pour<br />

s'installer quatre mois à Paris. Charles fréquenta<br />

alors l'<strong>Académie</strong> scandinave où il rencontra<br />

<strong>de</strong>ux sculpteurs danois Adam Fischer et<br />

Godfried Eikoff et un hollandais Ann Wesselaer.<br />

Par la suite il les invitera en <strong>Belgique</strong> et luimême<br />

se rendra au Danemark et en Hollan<strong>de</strong> à<br />

plusieurs reprises. Cependant il fut conquis par<br />

l'art <strong>de</strong> Charles Despiau qui enseignait à<br />

l'<strong>Académie</strong> scandinave. Il renonça à la taille<br />

directe et à la schématisation <strong>de</strong>s formes pour<br />

trouver sa véritable voie dans un style classique<br />

particulièrement exigeant à partir du mo<strong>de</strong>lage<br />

et du travail du bronze. Il se dégage assez rapi<strong>de</strong>ment<br />

<strong>de</strong> l'influence directe <strong>de</strong> son maître dont<br />

on retrouve encore <strong>de</strong>s traces dans ses premiers<br />

portraits et dans le torse en bronze du musée <strong>de</strong><br />

Gand, mais dès 1934 ses recherches le mènent<br />

dans d'autres chemins. Il étudie plusieurs<br />

matériaux, la terre qu'il travaille <strong>de</strong> diverses<br />

manières, notamment par l'enfumage, le ciment<br />

et surtout le plâtre qui lui permet <strong>de</strong> perfectionner<br />

lentement son travail. Il recherche <strong>de</strong><br />

nouveaux thèmes et abor<strong>de</strong> <strong>de</strong> manière personnelle<br />

la figure vêtue, l'originalité <strong>de</strong> ses travaux<br />

apparaît dans un petit bronze <strong>de</strong> 1934, La robe<br />

en <strong>de</strong>ntelle où il suggère les volumes du corps<br />

sous le vêtement en les faisant apparaître avec la<br />

discrétion et l'élégance qu'on voit aux figures<br />

féminines <strong>de</strong> l'ancienne Egypte; il reprend le<br />

sujet en 1938 dans un haut relief en terre cuite.<br />

D aime aussi créer <strong>de</strong> petits reliefs et, en 1936, il<br />

fabrique une série <strong>de</strong> carreaux en terre cuite où<br />

il évoque subtilement la troisième dimension.<br />

On peut citer la remarquable Femme au balcon,<br />

d'une composition audacieuse et <strong>de</strong>s scènes <strong>de</strong><br />

la vie <strong>de</strong>s vacances : Femmes sur la plage,<br />

Manège, Enfants découpant <strong>de</strong>s images, etc.<br />

Cette <strong>de</strong>rnière série sera regroupée pour constituer<br />

une cheminée exposée au Pavillon belge <strong>de</strong><br />

l'Exposition universelle <strong>de</strong> Paris en 1937. Il<br />

existe également une version en plâtre <strong>de</strong> ces<br />

reliefs.<br />

Ses portraits sont <strong>de</strong> plus en plus fréquents, il<br />

cherche à capter la vie intérieure <strong>de</strong> ses modèles<br />

tout en créant une harmonie <strong>de</strong> volumes. Dans<br />

ses premières recherches, il utilise un mo<strong>de</strong>lé<br />

très nuancé. Il sculpte ainsi sa propre effigie,<br />

plusieurs portraits <strong>de</strong> Gabrielle, un buste très<br />

expressif <strong>de</strong> Jean Teughels, un charmant portrait<br />

<strong>de</strong> sa fille Agnès, une Paysanne...<br />

En 1940 la famille part en exo<strong>de</strong> dans le sud<br />

<strong>de</strong> la France et aboutit dans la région <strong>de</strong><br />

Bor<strong>de</strong>aux. Lui-même cherche à s'engager dans<br />

l'armée et finit par partir à bicyclette rejoindre<br />

les jeunes recrues, il aboutit à Montpellier où il<br />

retrouve sa sœur Jeanne et les siens. Elle avait<br />

épousé Jean Dabin professeur <strong>de</strong> droit à l'UCL.<br />

Comme la plupart <strong>de</strong>s Belges, les Leplae reviendront<br />

après quelques mois. Pendant cette<br />

pério<strong>de</strong> le style du portraitiste s'affirme <strong>de</strong> plus<br />

en plus par une manière acérée <strong>de</strong> souligner<br />

certains traits, comme on le voit déjà dans un<br />

portrait <strong>de</strong> sa sœur Marguerite, achevé avant le<br />

départ pour la France. Il en arrive à <strong>de</strong> véritables<br />

chefs-d'œuvre comme la tête <strong>de</strong> son neveu<br />

Henry, exécutée à Montpellier. Il crée quelques<br />

remarquables bustes tel celui <strong>de</strong> Mme Houyoux<br />

où la forme du cou et <strong>de</strong>s épaules, leur mo<strong>de</strong>lé<br />

délicat, achèvent <strong>de</strong> donner un véritable frémissement<br />

à la sculpture. Il aime aussi à faire poser<br />

<strong>de</strong>s enfants comme sa fille en robe à carreaux, en<br />

terre enfumée, ce sera Agnès noire, mais aussi<br />

Marmette, Antoinette Spaak ou son fils, Luco<br />

aux cheveux mouillés. On peut citer encore <strong>de</strong>s<br />

amis comme Albert Dasnoy, Pierre Caille, ou<br />

Ruby, Comtesse d'Arschot (La Française),<br />

Judith, Tott ou encore, Mme Feys (La<br />

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