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Nouvelle Biographie Nationale - Académie royale de Belgique

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BOCH BOCH<br />

en un style évoquant les peintres Dubois, Vogels<br />

ou l'école <strong>de</strong> Barbizon.<br />

C'est Verhey<strong>de</strong>n qui l'amène à peindre sur le<br />

motif en libérant sa touche et éclairant sa palette<br />

qui l'entraîne en 1885 dans le Cercle <strong>de</strong>s XX,<br />

fondé en 1883 par Octave Maus en réaction<br />

contre l'académisme, constitué <strong>de</strong> vingt<br />

membres, les «vingtistes», qu'accompagnent<br />

vingt invités.<br />

Lors <strong>de</strong> sa première participation au Salon <strong>de</strong>s<br />

XX en 1886, Anna Boch rencontre le peintre<br />

Théo Van Rysselberghe (1862-1926), a<strong>de</strong>pte du<br />

divisionnisme prôné par Georges Seurat qui<br />

présente en 1887 au Cercle <strong>de</strong>s XX son tableau<br />

Un après-midi à la Gran<strong>de</strong> Jatte, à la vision <strong>de</strong><br />

laquelle Van Rysselberghe, Finch, Toorop, et<br />

Van<strong>de</strong>vel<strong>de</strong> ont adhéré aux thèses du peintre<br />

français.<br />

C'est en cette technique pointilliste que Van<br />

Rysselberghe réalisera le portrait d'Anna Boch<br />

en un célèbre tableau peint entre 1889 et 1893,<br />

Anna Boch dans son atelier, la représentant l'air<br />

songeur, la palette à la main. Anna Boch se<br />

convertira un temps aux théories divisionnistes,<br />

mais d'une façon plus légère, éloignée <strong>de</strong> la<br />

rigueur dogmatique <strong>de</strong> Seurat.<br />

En 1890, sans jamais pourtant le rencontrer,<br />

au contraire <strong>de</strong> son frère Eugène Boch installé à<br />

Paris dès 1879 et qui connaîtra Van Gogh à Arles<br />

en 1888, elle se range aux côtés <strong>de</strong> Vincent Van<br />

Gogh dans l'inci<strong>de</strong>nt qui l'oppose à Henry De<br />

Groux lors <strong>de</strong> la participation du Hollandais au<br />

Salon annuel <strong>de</strong>s XX et lui achète La vigne<br />

rouge à Mont-Majour (1888) pour la somme <strong>de</strong><br />

400 francs. Elle acquiert peu après le décès <strong>de</strong><br />

Van Gogh La vallée du Rhône chez le père<br />

Tanguy, <strong>de</strong>ux œuvres qu'elle revendra pour<br />

s'offrir en 1906 une œuvre <strong>de</strong> Paul Signac, La<br />

calanque.<br />

Sa vie durant, Anna Boch encouragera ses<br />

collègues et ses amis en leur achetant <strong>de</strong>s<br />

tableaux qui formeront une importante collection<br />

témoignant <strong>de</strong> ses nombreux et divers<br />

contacts: <strong>de</strong> James Ensor La musique russe<br />

(1881), la représentant jouant du piano pour le<br />

peintre Willy Finch (qu'elle donnera aux<br />

Musées royaux <strong>de</strong>s Beaux-Arts en 1927),<br />

Bergers et Bergères - dit aussi Le Pouldu (1888)<br />

<strong>de</strong> Paul Gauguin, La Seine à la Gran<strong>de</strong> Jatte<br />

(1888) <strong>de</strong> Georges Seurat (qu'elle léguera <strong>de</strong><br />

même que le Signac aux mêmes Musées), ou<br />

Emile Bernard à qui elle comman<strong>de</strong> un paravent<br />

<strong>de</strong> huit panneaux représentant les quatre saisons<br />

et les travaux <strong>de</strong> la forêt, mais aussi Albert<br />

Marquet, Maurice Denis et les Belges Finch,<br />

Baron, Lemmens, Paulus, De Groux, Meunier.<br />

L'influence <strong>de</strong> James Ensor est notamment<br />

perceptible dans quelques scènes d'intérieur ou<br />

natures mortes telle La <strong>de</strong>sserte (1889) associant<br />

aux questions <strong>de</strong> la lumière l'intérêt <strong>de</strong>scriptif<br />

porté aux objets, à leur volume ou leur présence.<br />

Après la dissolution du Cercle <strong>de</strong>s XX - dont<br />

elle aura participé à chacun <strong>de</strong>s salons <strong>de</strong>puis<br />

1885 - Anna Boch, rejoint La Libre Esthétique<br />

que fon<strong>de</strong> Octave Maus, reçoit, donne <strong>de</strong>s<br />

concerts hebdomadaires, et voyage vers le soleil,<br />

la lumière. Elle visite la Bretagne, le Midi, la<br />

Grèce, l'Italie, qu'elle parcourt parfois à bord <strong>de</strong><br />

sa voiture. En 1902, l'Etat belge achète, pour le<br />

Musée <strong>de</strong> Bruxelles, Côte <strong>de</strong> Bretagne.<br />

Elle cofon<strong>de</strong> en 1904 le cercle Vie et Lumière<br />

qui se développe au sein <strong>de</strong> La Libre Esthétique<br />

pour prolonger la peinture <strong>de</strong> plein air et vivifier<br />

l'impressionnisme en peignant par touches<br />

libres. Elle présente en 1907 une exposition<br />

personnelle au Cercle artistique et littéraire <strong>de</strong><br />

Bruxelles puis à la galerie Druet à Paris en 1908<br />

au sujet <strong>de</strong> laquelle, préfaçant le catalogue,<br />

Octave Maus écrira : «L'artiste accor<strong>de</strong> avec le<br />

rêve qu'elle poursuit la réalité dont elle<br />

s'inspire». Sa touche se fait plus ample, moins<br />

retenue, en un style qui anime le sujet, comme en<br />

ses vues <strong>de</strong> Bretagne, Côte <strong>de</strong> Bretagne (1900-<br />

1902), ou en ses paysages <strong>de</strong> campagne ou <strong>de</strong><br />

jardins, Les faneuses (1906-1910) ou Jardin à<br />

Veere (1905-1910), rutilants <strong>de</strong> lumières et <strong>de</strong><br />

couleurs, fondant les personnages dans le décor<br />

- Femme dans un jardin (1905-1915) -,<br />

conférant à ses œuvres mouvement et fluidité.<br />

Elle cofon<strong>de</strong> à La Louvière dans sa ville<br />

natale le cercle artistique Les Amis <strong>de</strong> l'Art,<br />

dont le premier prési<strong>de</strong>nt sera le peintre Charles<br />

Catteau (1880-1966), créateur aux faïenceries<br />

Boch <strong>de</strong> 1906 à 1945, cercle où elle exposera<br />

pourtant très peu.<br />

Après diverses participations à <strong>de</strong>s expositions<br />

personnelles et collectives, Anna Boch fera<br />

en mars et avril 1934, une <strong>de</strong>rnière exposition<br />

personnelle à la petite galerie Louise à<br />

Bruxelles. Elle détruit, peu avant <strong>de</strong> mourir, la<br />

correspondance d'Isidore Verhey<strong>de</strong>n et ordonne<br />

qu'à son décès, sa collection soit mise en vente<br />

publique, au profit <strong>de</strong>s pauvres, galerie Georges<br />

Le Roy à Bruxelles.<br />

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