Nouvelle Biographie Nationale - Académie royale de Belgique

VAN DER MEULEN VAN DER MEULEN
VAN der MEULEN, Joseph ou Josef, à l'état
civil : VANDERMEULEN, Josephus, Vitalis, Maria;
baron, chef de cabinet du Premier ministre,
directeur général au ministère des Affaires
économiques puis représentant permanent de la
Belgique auprès des Communautés européennes,
né à Melsele (Flandre orientale) le 1 er
mars 1914, décédé à Berchem-Sainte-Agathe
(Bruxelles) le 24 octobre 1984.
Fils de Leo Vandermeulen, secrétaire
communal de Melsele, et de Maria Cools, originaire
de cette commune, il épousera à
Berchem-Sainte-Agathe le 2 octobre 1945
Lucienne-Gilberte De Mol, dont il eut deux
filles.
Après des études secondaires à Grammont il
obtient, en 1936, à l'Université de Louvain, en
français, un diplôme de licencié en sciences
politiques et sociales, qu'il complète ensuite par
un diplôme en droit de l'Université de Leiden.
En 1939 il présente, en néerlandais, le premier
concours de l'inspection des Finances, dont il
sort en tête de classement. Nommé inspecteur
adjoint «à l'essai» le 1 er janvier 1940, il sera
mobilisé comme officier de réserve dans
l'Artillerie et fait prisonnier lors de la capitulation
de l'armée belge. Libéré en 1941, il est
nommé inspecteur des Finances le 1 er juin 1943.
Peu après la Libération il est détaché au
ministère des Affaires économiques pour y
exercer, à trente et un ans, les fonctions de
directeur général, assistant le secrétaire général,
le baron Jean-Charles Snoy et d'Oppuers. Ainsi
commence une relation professionnelle qui
influencera fortement la suite de la carrière de
Van der Meulen. Celui-ci s'occupe dans un
premier temps de la récupération des biens
spoliés par l'occupant, puis il porte son attention
sur les problèmes, de plus en plus aigus, des
charbonnages. Remarqué par le ministre des
Affaires économiques, Jean Duvieusart, il
devient chef de cabinet adjoint le 1 er avril 1947
et chef de cabinet le 1 er juillet 1949.
Lorsque Duvieusart devient Premier ministre
en juin 1950 il prend Van der Meulen comme
chef de cabinet et secrétaire du Conseil des
ministres. En cette qualité celui-ci sera mêlé aux
péripéties dramatiques qui entourent le dénouement
de la Question royale. Il accompagne le
Premier ministre à Prégny le 25 juin 1950 pour
rencontrer Léopold III et préparer son retour.
Dans l'atmosphère insurrectionnelle de l'été
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1950 il assure, en tant que secrétaire du Conseil,
les comptes rendus des réunions ministérielles et
notamment de celle, tenue à Laeken sous la
présidence du Roi, qui aboutit, dans la nuit du
31 juillet au 1 er août, au retrait de Léopold III.
Sur toute cette période où il a été mêlé de près à
des événements parmi les plus dramatiques de
notre politique intérieure dans l'après-guerre,
Van der Meulen a toujours fait preuve d'une
discrétion exemplaire. Ni oralement ni par écrit,
il n'a enfreint la règle de confidentialité. Il n'a
laissé aucun compte rendu personnel de cette
période troublée. Tout au plus peut-on trouver,
dans les témoignages de tiers, notamment de
Snoy, le reflet de l'inquiétude qu'il éprouvait à
cette époque, comme tant d'autres, devant la
situation chaotique du pays. Son efficacité et sa
discrétion lui valent la confiance du Premier
ministre dans une situation où les relations entre
membres du gouvernement sont parfois tendues,
et la situation du secrétaire du Conseil, dès lors,
inconfortable. Jean Duvieusart réaffirmera cette
confiance dans le récit des événements de cette
période qu'il publiera en 1975.
L'abdication du Roi entraîne la chute du
gouvernement Duvieusart, mais Van der Meulen
reste chef de cabinet des Premiers ministres
Pholien et Van Houtte avant de retrouver son
rang de directeur général au ministère des
Affaires économiques, où il s'occupera
notamment de la direction du personnel. En
1958 il sera brièvement chef de cabinet de
Raymond Scheyven alors que celui-ci est
ministre des Affaires économiques.
En 1953 il a été désigné pour siéger en tant
que délégué de la Belgique dans la Commission
de coordination du Conseil des ministres du
traité Charbon-Acier. Cette commission, qui
sera connue, pendant son existence relativement
courte, sous le nom de COCOR, siège mensuellement
à Luxembourg en vue de préparer les
réunions du Conseil de Ministres de la
Communauté européenne du Charbon et de
l'Acier (CECA). C'est le début d'une longue
association avec les institutions européennes qui
durera jusqu'à la fin de sa carrière administrative.
Fort de cette expérience à la Communauté
Charbon-Acier, Van der Meulen participe en
1955 et 1956 aux négociations de Val Duchesse
qui vont conduire au Traité de Rome. Spaak dit
de lui qu'il fut à cette époque l'un de ses
Planche XV
Hugo van Kuyck : le bâtiment de la Prévoyance sociale à Bruxelles.