Nouvelle Biographie Nationale - Académie royale de Belgique

PÉTILLON PÉTILLON
classiques et orientales, du philosophe rompu
aux subtilités des débats séculaires sur le statut
des mots et du psychologue au courant des
études les plus récentes sur le développement du
langage chez l'enfant, sur les précurseurs du
langage humain chez les animaux, sur les
modalités du traitement cognitif de l'information
verbale et de la production de langage, sur
les détériorations du langage décrites par la
neuropsychologie.
Jean Paulus fut l'un des principaux artisans de
la création dans son université, en 1961, d'un
nouvel Institut de Psychologie et des Sciences
de l'Education, converti plus tard en Faculté. Il
fut membre fondateur de la Société belge de
Psychologie qu'il présida en 1957, et de
l'Association de Psychologie scientifique de
Langue française. Il fut membre, puis assesseur,
de l'Académie internationale de Philosophie des
Sciences. Il fut élu correspondant (1978), puis
membre (1984) de l'Académie royale des
Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de
Belgique. Il était officier de l'Ordre de Léopold
et commandeur de l'Ordre de la Couronne.
M. Dubuisson, Annuaire du corps enseignant et du
personnel scientifique, Université de Liège, Liège,
1967. — M. Richelle, Jean Paulus, dans Annuaire de
l'Académie royale de Belgique, vol. 163, Bruxelles,
1997, p. 29-40, portrait photographique.
Marc Richelle
PÉTILLON, Léo, prénoms déclarés à l'état
civil : Léon, Antonin, Marie ; haut fonctionnaire,
homme politique, né à Esneux le 22 mai 1903,
décédé à Ixelles (Bruxelles) le 1 er A l'issue de la Première Guerre mondiale, le
Congo connaît plusieurs années de prospérité.
Cette conjoncture favorable permet au ministre
Franck - après Jules Renkin, «le deuxième
grand ministre des Colonies», écrit Léo
Pétillon, - d'entamer dès 1920 un vaste
programme de développement de la Colonie. A
l'initiative du ministre Henri Jaspar, un arrêté
royal du 31 mai 1928 adapte le ministère des
Colonies à cette extension de ses tâches. Cet
étoffement des services et des cadres permet
notamment de recruter six jeunes docteurs en
droit : Léo Pétillon est le premier à entrer en
fonctions. Il est attaché au service des Terres,
où il s'occupe des cessions et concessions de
terres domaniales qui doivent être approuvées
par décret et, pour les plus vastes d'entre elles,
portées à la connaissance du Parlement. En
même temps, selon un usage permis à l'époque,
il fait partie du cabinet dont dispose Henri
Jaspar, chef du gouvernement, pour sa charge
de ministre des Colonies.
Mais le krach boursier d'octobre 1929, à New
York, bouleverse la situation. La crise mondiale
qui se déclenche affecte le Congo comme la
Belgique et ses répercussions se feront sentir
pendant toute la décennie. Dans cette période
instable, qui voit les gouvernements se succéder
rapidement, les titulaires du portefeuille des
Colonies changent au même rythme. Certains
dirigent le département pendant quelques mois
ou quelques semaines. D'autres, heureusement,
le conduisent plus longtemps : Henri Jaspar,
Paul Tschoffen, Edmond Rubbens, Joseph De
Vleeschauwer surtout qui restera aux
commandes, sans interruption, de 1939 à 1945.
avril 1996.
En 1932, Léo Pétillon est placé à la tête de la
section du Contrôle financier, créée par le
Après de brillantes humanités classiques et un ministre Tschoffen pour suivre de près les
excellent doctorat en droit à l'Université catho­ activités des nombreuses sociétés dans
lique de Louvain, Léo Pétillon s'inscrit au lesquelles la Colonie, comme l'Etat Indépendant
barreau de Bruxelles où il est accueilli par deux avant 1908, possède des intérêts. Simul­
grands avocats, Paul Crokaert puis Paul tanément, il est chef de cabinet de la plupart des
Veldekens. Mais il se sent plutôt attiré par les ministres qui se succèdent à la tête du départe­
questions de politique générale. Sur les conseils ment. Ceux-ci l'associent à la préparation et à la
du bâtonnier Crokaert et de Léon Dupriez, alors négociation des dossiers financiers : obtention
vice-président du Conseil colonial, il entre au d'une subvention métropolitaine, non récupé­
ministère des Colonies au mois d'avril 1929. rable, de 165 millions de francs pour chacune
Les questions africaines seront désormais sa des années 1933, 1934, 1935; création, par une
raison essentielle de vivre. A plusieurs reprises loi du 29 mai 1934, de la Loterie coloniale; en
cependant, le contexte dans lequel il s'y consa­ décembre 1934, participation de la Colonie, par
crera changera profondément.
solidarité avec la Belgique et pour 25 millions
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