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Nouvelle Biographie Nationale - Académie royale de Belgique

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TINEL TITS<br />

chaque quinzaine à son journal une étu<strong>de</strong> historique,<br />

une page <strong>de</strong> souvenirs ou un compte<br />

rendu <strong>de</strong> livres. Avec une conscience exemplaire,<br />

il s'était astreint à assister presque<br />

quotidiennement à <strong>de</strong>s manifestations <strong>de</strong> plus ou<br />

moins gran<strong>de</strong> importance : <strong>de</strong>s concerts<br />

symphoniques, <strong>de</strong>s spectacles d'opéra, <strong>de</strong>s<br />

grands festivals internationaux (Salzbourg,<br />

Bayreuth, Munich, Lucerne, Holland Festival,<br />

etc.) et à en rendre compte sans rien négliger.<br />

Avec une même conscience, il préparait ses<br />

auditions, relisait les partitions avant les<br />

concerts et souvent même les suivait page par<br />

page dans la salle pendant l'exécution ; il exploitait<br />

aussi la littérature qui les concernait. Pour<br />

les œuvres importantes, il tirait <strong>de</strong> tout cela, <strong>de</strong>s<br />

feuilletons assez développés où figuraient ses<br />

analyses et <strong>de</strong> nombreuses informations historiques<br />

sur la vie <strong>de</strong>s grands musiciens et sur les<br />

circonstances <strong>de</strong> la naissance <strong>de</strong> leurs œuvres. A<br />

propos <strong>de</strong>s maîtres du passé qu'il admirait, il se<br />

laissait volontiers aller à l'enthousiasme et à <strong>de</strong><br />

gran<strong>de</strong>s envolées lyriques.<br />

Il était beaucoup plus réservé à l'égard <strong>de</strong>s<br />

musiques du XX e siècle. Il alimentait sa documentation<br />

par <strong>de</strong>s interviews <strong>de</strong> compositeurs<br />

ou d'interprètes, mais ses comptes rendus<br />

étaient toujours pru<strong>de</strong>nts dans les jugements <strong>de</strong><br />

valeur sur les œuvres nouvelles et généralement<br />

bienveillants à l'égard <strong>de</strong>s interprètes et <strong>de</strong>s<br />

institutions.<br />

Si ses feuilletons étaient réunis en volume, ils<br />

formeraient une imposante collection d'une<br />

vingtaine <strong>de</strong> volumes. Certaines <strong>de</strong> ces chroniques<br />

constituent <strong>de</strong> véritables essais sur tel<br />

compositeur, sur telle œuvre, mais, à l'exception<br />

d'une brochure-programme <strong>de</strong> l'Institut national<br />

<strong>de</strong> Radiodiffusion (INR) consacrée à<br />

Men<strong>de</strong>lssohn, les travaux musicologiques<br />

originaux <strong>de</strong> Paul Tinel sont centrés sur son père<br />

à qui il a consacré diverses étu<strong>de</strong>s basées directement<br />

sur les sources originales ; elles<br />

concernent notamment la jeunesse d'Edgar<br />

Tinel, ses relations avec Peter Benoit, son interprétation<br />

<strong>de</strong> la tradition grégorienne, l'oratorio<br />

Franciscus; en 1946, a paru encore une monographie<br />

complète très nourrie et empreinte <strong>de</strong><br />

piété filiale.<br />

Jacques Stehman qui a succédé à Paul Tinel<br />

comme critique au Soir a livré sur lui un témoignage<br />

qui le situe par <strong>de</strong>là ses écrits et qui<br />

l'humanise; «Paul Tinel, écrit-il, était un être<br />

profondément sérieux et concentré dans le<br />

travail, mais pour ses familiers, ses collègues et<br />

aux moments <strong>de</strong> détente, il savait être le plus<br />

pittoresque <strong>de</strong>s hommes. Ses propos se coloraient<br />

d'une richesse <strong>de</strong> vocabulaire que<br />

n'eussent désavoué ni un James Ensor, ni un<br />

Ghel<strong>de</strong>ro<strong>de</strong>, ni même un Père Ubu. Il avait <strong>de</strong>s<br />

images d'une fulgurance étincelante, pratiquait<br />

l'anathème contre les imposteurs et les<br />

médiocres <strong>de</strong> la musique <strong>de</strong> façon savoureuse et<br />

se montrait irrésistiblement cocasse dans ses<br />

imprécations qui avaient l'envolée majestueuse<br />

et le verbe solennel...».<br />

Paul Tinel a été élu correspondant <strong>de</strong> la Classe<br />

<strong>de</strong>s Beaux-Arts <strong>de</strong> l'<strong>Académie</strong> <strong>royale</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>Belgique</strong>, le 4 juillet 1957 et membre <strong>de</strong><br />

l'<strong>Académie</strong> le 7 juillet 1960.<br />

A. Van<strong>de</strong>r Lin<strong>de</strong>n, Paul Tinel, dans Bulletin <strong>de</strong> la<br />

Classe <strong>de</strong>s Beaux-Arts, <strong>Académie</strong> <strong>royale</strong> <strong>de</strong> <strong>Belgique</strong>,<br />

5 e série, t. 56, 1974, p. 161-163. — M. D[auven], Paul<br />

Tinel, dans Cent cinquante ans <strong>de</strong> vie artistique,<br />

Bruxelles, 1980, p. 322-323. — J. Stehman, Un grand<br />

critique disparaît : Paul Tinel est mort, dans Le Soir,<br />

15-16 septembre 1974, p. 1 et 7.<br />

Robert Wangermée<br />

TITS, Désiré, Célestin, Adolphe, directeur<br />

général <strong>de</strong> l'Instruction publique et <strong>de</strong>s Beaux-<br />

Arts <strong>de</strong> la Ville <strong>de</strong> Bruxelles, né à Saint-Gilles<br />

(Bruxelles) le 10 juin 1893, décédé à Uccle<br />

(Bruxelles) le 14 février 1987.<br />

Il est le fils d'Adolphe Tits, liquoriste et <strong>de</strong><br />

Mathil<strong>de</strong>-Victorine Godart, tailleuse. Désiré Tits<br />

obtint, en 1913, un diplôme d'instituteur délivré<br />

par l'Ecole normale Charles Buis. Sa formation<br />

d'enseignant primaire cachait un goût certain<br />

pour <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s plus complexes. La Première<br />

Guerre mondiale allait y mettre un frein provisoire.<br />

Combattant dès août 1914, il prit part à la<br />

bataille <strong>de</strong> l'Yser. Il a été gazé en 1917 lors <strong>de</strong><br />

l'attaque d'Oud Stuyverskerke. Ses qualités<br />

militaires lui ont valu la Croix <strong>de</strong> guerre avec<br />

huit chevrons et citation à l'ordre du jour <strong>de</strong><br />

l'armée. Dès sa démobilisation, en 1919, il<br />

entreprit <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> sciences naturelles<br />

(botanique) à l'Université libre <strong>de</strong> Bruxelles; il<br />

fut proclamé docteur avec gran<strong>de</strong> distinction en<br />

1922.<br />

Lauréat <strong>de</strong>s Concours universitaires, il a<br />

obtenu une bourse qui l'a mené aux universités<br />

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