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Nouvelle Biographie Nationale - Académie royale de Belgique

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COREMANS COREMANS<br />

n'éveiller chez personne l'avidité; ce faisant,<br />

notre neutralité risque moins d'être violée,<br />

notre nationalité d'être menacée» (Ne<strong>de</strong>rduitse<br />

Bond, 1871). Il était donc partisan d'une armée<br />

réduite, composée <strong>de</strong> volontaires, et ce<br />

conformément au programme établi par l'association<br />

«Niemand gedwongen Soldaat» (nul<br />

soldat par contrainte) fondée en 1880 à Anvers<br />

par Jaak Van <strong>de</strong>n Bern<strong>de</strong>n (plus tard membre du<br />

Parlement) et Clemens Ommeganck. Le<br />

Meetingpartij militait dans son ensemble en<br />

faveur du volontariat. La loi sur le volontariat<br />

du 21 mars 1902 fut d'abord saluée comme une<br />

victoire par Coremans, jusqu'au moment où il y<br />

vît un alourdissement <strong>de</strong>s charges militaires,<br />

déclarant que la loi n'allait pas assez loin et<br />

qu'en plus elle était sabotée par les autorités <strong>de</strong><br />

l'armée. Coremans et le Ne<strong>de</strong>rduitse Bond ne<br />

collaborèrent pas au Comité d'encouragement<br />

pour le volontariat (1903), qui était entièrement<br />

aux mains <strong>de</strong> l'Association conservatrice. A<br />

cette époque, la scission au sein du<br />

Meetingpartij était un fait établi. En 1909, le<br />

Meetingpartij s'opposa au service personnel<br />

obligatoire.<br />

L'antimilitarisme du Meetingpartij envahit<br />

progressivement le parti catholique dans les<br />

années 1890-1900. La loi sur le volontariat<br />

illustra bien son influence. Le rapporteur<br />

Helleputte n'hésitait pas à écrire que «l'armée<br />

belge n'est pas faite pour combattre», opinion<br />

qui <strong>de</strong>vait tout à l'interprétation «Meetinguiste»<br />

<strong>de</strong> la neutralité garantie. L'influence du<br />

Meetingpartij était encore importante en 1909<br />

lorsque la réforme fut votée avec une majorité<br />

<strong>de</strong> rechange, la moitié <strong>de</strong> la droite votant contre<br />

le service personnel.<br />

Edward Coremans était un adversaire <strong>de</strong>s<br />

fortifications autour <strong>de</strong> la ville d'Anvers, car<br />

celles-ci s'avéraient être incompatibles avec son<br />

rôle <strong>de</strong> métropole commerciale. Le credo<br />

politique du Ne<strong>de</strong>rduitse Bond et du<br />

Meetingpartij revendiquait la démolition <strong>de</strong> tous<br />

les forts, <strong>de</strong> l'enceinte en premier lieu et <strong>de</strong> la<br />

cita<strong>de</strong>lle du Nord, et s'opposait également à la<br />

construction <strong>de</strong> nouveaux forts sur la ligne<br />

Rupel-Nete entamée dès 1878.<br />

L'Association conservatrice, la première,<br />

assouplit ce point <strong>de</strong> vue : sa résistance contre<br />

<strong>de</strong> nouveaux forts s'estompa. Le Ne<strong>de</strong>rduitse<br />

Bond, sous l'impulsion <strong>de</strong> Coremans, restait<br />

fidèle au programme intégral.<br />

Le revirement <strong>de</strong> l'Association conservatrice,<br />

qui tourna en outre en règlement <strong>de</strong> comptes<br />

avec le Ne<strong>de</strong>rduitse Bond, se déroula sur un<br />

arrière-plan politique différent. L'Association se<br />

renforça dans les années 1890. Elle créa un<br />

nouveau journal, La Métropole, qui absorba<br />

après peu <strong>de</strong> temps, L'Escaut, qui avait été<br />

pendant trente ans l'organe <strong>de</strong> presse <strong>de</strong><br />

Coremans; elle fournit une série <strong>de</strong> prési<strong>de</strong>nts<br />

d'honneur aux cercles populaires <strong>de</strong><br />

Γ Antisocialistische Bond et elle manifesta avec<br />

insistance sa présence au sein <strong>de</strong> la Chambre <strong>de</strong><br />

Commerce. Elle profita <strong>de</strong> l'affaiblissement du<br />

Ne<strong>de</strong>rduitse Bond pour s'engager, au nom du<br />

réalisme politique, dans <strong>de</strong>s nouvelles voies.<br />

Cette évolution était liée à la question <strong>de</strong> la<br />

Gran<strong>de</strong> Coupure.<br />

Le projet <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Coupure visait à<br />

déplacer le lit <strong>de</strong> l'Escaut en aval d'Anvers entre<br />

la courbe d'Austruweel et le Kruisschans dans<br />

les pol<strong>de</strong>rs d'Oosterweel, Wilmarsdonk, Oor<strong>de</strong>ren,<br />

Merksem et Ekeren, afin d'y construire<br />

sur huit kilomètres <strong>de</strong>s quais en eau profon<strong>de</strong>.<br />

Le ministre <strong>de</strong>s Travaux publics, Beernaert,<br />

soumit le projet - émanant <strong>de</strong> l'hydrographe<br />

Auguste Stessels et datant <strong>de</strong> 1863 -, par <strong>de</strong>ux<br />

fois (1874 et 1881) au comité permanent <strong>de</strong>s<br />

Ponts et Chaussées, qui le rejeta à <strong>de</strong>ux reprises.<br />

Le projet en passe <strong>de</strong> disparaître, fut ressuscité<br />

en janvier 1894 par le député du Ne<strong>de</strong>rduitse<br />

Bond, Louis Van <strong>de</strong>n Broeck, dans une brochure<br />

exhumée qui récolta subitement un grand succès.<br />

Sur le plan politique, les adhésions au projet<br />

furent nombreuses et <strong>de</strong> poids : Léopold II, le<br />

gouvernement catholique et le Meetingpartij le<br />

soutenaient sans réserve. Ce projet fut le premier<br />

point inscrit au programme du Meetingpartij<br />

lors <strong>de</strong>s élections communales <strong>de</strong> novembre<br />

1895 et défendu oralement et par écrit par<br />

Coremans. Il apporta au Meetingpartij un succès<br />

électoral : pour la première fois <strong>de</strong>puis 1872,<br />

lorsque les libéraux avaient conquis l'Hôtel <strong>de</strong><br />

Ville, le Meetingpartij réussit à menacer le<br />

parti libéral : il remportait dix-neuf sièges,<br />

les libéraux vingt. Coremans s'évertua à ce que<br />

les « Meetinguistes » siègent au collège<br />

échevinal, mais ses intrigues furent sans effet<br />

face à la résistance affirmée du bourgmestre<br />

Van Rijswijck qui dut en fait attendre pendant<br />

huit mois sa renomination, délai imputé à l'influence<br />

<strong>de</strong> Coremans sur le gouvernement<br />

catholique.<br />

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