Nouvelle Biographie Nationale - Académie royale de Belgique

BONT BONT
Louvain (mag. Wilhelmus Custodis alias Bont).
La Faculté des Arts l'admit ad legentiam Ie 11
décembre sous le nom de Wilhelmus Bont : déjà
le nom De Coster est omis. Elle l'élut comme
doyen le 24 avril 1428. Il est inscrit à la
matricule de l'université de Cologne en
décembre 1428. En 1435, il est cité comme
chapelain du pape Eugène IV et auditeur des
causes du palais apostolique (il le restera sous
Nicolas V); dans le même document il est
qualifié de doctor iuris utriusque, grade qu'il
aurait obtenu la même année à Pavie. Il réapparaît
à Louvain le 1 er litas prebendarum suscita une réaction très
hostile de l'université, qui s'en prit à Bont. Ce
conflit prit fin en 1448, on ne sait comment.
Bont intervint encore comme délégué du Saint-
Siège de 1445 à 1454 dans plusieurs autres
affaires concernant le Brabant et la ville de
Malines.
Outre leur qualité de clercs et le fait que tous
trois ont été au service des ducs de la maison de
Bourgogne, les trois Bont ont collectionné les
prébendes; tous trois ont, entre autres, été
octobre 1438 comme
chanoines des chapitres de Sainte-Gudule à
Bruxelles et de Saint-Pierre à Anderlecht.
professeur à la Faculté de Droit canonique. Il fut Willem II devint aussi chanoine de la cathédrale
élu trois fois recteur (1439, 1443, 1448). En de Liège (1436). Doyen du chapitre Saint-Pierre
juillet 1446, il prononça le discours de à Louvain depuis 1440, il était de ce fait vice-
bienvenue à l'occasion de la visite à Louvain chancelier de l'université. La même année, il fut
d'Isabelle de Portugal et du comte de Charolais. nommé archidiacre d'Anvers dans le diocèse de
En 1449, il succéda à Conrad van der Meeren Cambrai.
comme professor primarius.
Le cumul des prébendes devait assurer à
En 1438, il est mentionné comme conseiller Willem II de confortables revenus. Il demeurait
de Philippe le Bon pour avoir effectué une à Louvain dans une maison qu'il avait achetée à
mission de 122 jours auprès du roi des Romains son oncle le chancelier; il possédait dans la
en Bohême. En juin et en août 1440, il se rend à même ville deux autres maisons. Son testament,
Bruxelles au Conseil de Brabant en tant que dressé chez lui devant notaire, date du 20 juillet
conseiller et maître des requêtes. En 1442, en 1454. Parmi des legs particuliers, on relève des
ces mêmes qualités, il effectue une mission à manuscrits : un recueil de sermons en faveur de
Rome pour laquelle il perçoit des gages pendant son parent Paul Bont (un fils naturel du chance­
188 jours. Les termes utilisés dans les comptes lier), des recollectas (notes ?) léguées au
de la Recette générale de Brabant indiquent que professor legum Gheerlyck Bont (sans doute un
Bont dépendait du Grand Conseil, et non du parent éloigné) et son Corpus Iuris civilis à son
Conseil de Brabant. Philippe le Bon n'était pas frère maître Jean De Coster alias Bont. Le
le seul souverain à recourir aux services de surplus est légué à ses six enfants naturels et à
Bont. En avril 1441, celui-ci est envoyé par le celui qui naîtrait de leur mère, Elisabeth fille de
pape Eugène IV en Bretagne, avec un autre feu Walter uten Liemingen, alors enceinte.
légat, Robert Cavalcanti, évêque de Volterra, Quelques heures après avoir dicté son testament,
pour y négocier la réconciliation du duc Jean IV Willem II fait revenir le notaire pour ajouter un
avec Rome. Cette mission donna lieu au codicille ; il meurt le même jour.
concordat de Redon, le 14 août 1441.
Les voyages qu'il accomplit au service du
Le 31 août 1443, Bont publia à Louvain la pape et de Philippe le Bon entre 1438 et 1447 ne
bulle papale incorporant au chapitre Saint-Pierre devaient pas lui laisser beaucoup de temps pour
les revenus de plusieurs églises paroissiales pour se consacrer à l'étude. Celui qu'il fit en
les affecter à la fondation de nouvelles
prébendes en faveur de professeurs de l'univer­
Bretagne l'obligea d'ailleurs à se faire suppléer
pour son enseignement, du 1
sité. Il profita d'un séjour à Rome en 1446-1447
pour obtenir d'Eugène IV une nouvelle bulle,
confirmée par Nicolas V le 19 mars 1447, autorisant
le magistrat de Louvain à accorder des
revenus plus élevés aux chanoines de la seconde
fondation, que leur science et leurs aptitudes
qualifiaient pour enseigner les cours les plus
importants. Cette instauration d'une inaequa-
er janvier 1441
jusqu'au mois de juin 1442. Sans doute est-ce à
la fin de sa carrière qu'il put rédiger un
commentaire sur le deuxième livre des
Décrétales et peut-être d'autres œuvres qui ne
nous sont pas parvenues.
Willem II est surtout connu par son quodlibet
(exercice académique consistant en une discussion
publique d'une question controversée) tenu
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