Nouvelle Biographie Nationale - Académie royale de Belgique

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se sont poursuivis au Sart Tilman, à partir de
1966, sous la direction de Roger Blanpain, au
sein d'une station cryogénique performante.
A l'aide d'un premier instrument réalisé dans
son service, puis d'appareils plus puissants
subsidiés par le Plan Marshall, l'université, le
FNRS et le FNRC (Fonds national de la
Recherche collective), Louis D'or a fait de la
spectrométrie de masse un outil d'analyse moléculaire
constitutionnelle et structurale. Ces
recherches ont été poursuivies par Jacques
Collin et Jacques Momigny. Une section de
chimie quantique, créée parallèlement en 1958,
a été confiée à Jean-Claude Lorquet. Deux
colloques importants ont été organisés sur ces
sujets par Louis D'or : en 1949, à Liège, le
premier symposium européen de spectrométrie
de masse et, en 1963, le colloque international
sur l'Etude des actes primaires d'apparition et
d'évolution des ions en phase gazeuse raréfiée.
Louis D'or a également mis sur pied un centre
interuniversitaire de spectrométrie de masse,
regroupant les laboratoires des universités de
Bruxelles, de Louvain et de Liège, et collaborant
avec l'industrie.
Louis D'or a aussi contribué à la spectrométrie
des ondes électromagnétiques : ce
laboratoire, dirigé par Pierre Tarte, a déployé
une grande activité dans la synthèse de
composés inorganiques et dans l'étude, par
différentes techniques, des relations entre les
spectres vibrationnels des substances à l'état
solide et leur structure.
Dès 1941, Louis D'or s'est intéressé à la
physico-chimie des surfaces. Mais c'est surtout
à partir de 1947 que ce domaine a pris de l'extension,
grâce aux différents équipements mis au
point par Joseph Mignolet pour l'étude du
phénomène d'adsorption de gaz à la surface des
métaux. Deux réunions internationales se sont
tenues à Liège : l'une en 1957 sur l'adsorption et
la catalyse hétérogène, l'autre en 1970, dernière
initiative de Louis D'or avant son admission à
l'éméritat, intitulée Semaine d'étude de la
catalyse. Dans son introduction à ce congrès, il
soulignait l'importance essentielle de ce
domaine : «la catalyse est devenue aujourd'hui
une véritable science qui naît d'une synthèse des
données fournies et des idées suscitées par des
moyens d'investigation venus de la plupart des
horizons de la chimie et de la physique». En
1970 fut créé à Liège un centre interfacultaire de
catalyse, regroupant différents laboratoires, et
associé, au sein d'une «action concertée», aux
travaux poursuivis dans les universités de Gand
et de Louvain.
Louis D'or a été admis à l'éméritat le 1 er
octobre 1970. Dès les années soixante, il fut
partiellement déchargé de certains de ses cours
par ses collaborateurs, nommés chargés de cours
ou professeurs associés.
L'ensemble des enseignements dont il était
titulaire, furent répartis entre six successeurs, les
professeurs Collin, Dieu, Lorquet, Mignolet,
Momigny et Tarte et ses services de recherche
réunis en un département de chimie générale et
chimie-physique à la tête duquel fut nommé
Jacques Momigny. Mais l'éméritat n'a pas
marqué l'arrêt de ses activités universitaires, il
continua à venir régulièrement à l'Université,
plus disponible qu'avant pour ceux qui désiraient
le consulter et lui parler de leurs travaux.
Il a été élu correspondant de la Classe des
Sciences de l'Académie royale de Belgique, le
15 juin 1957. En juin 1966, il devient membre
de la section des Sciences physiques et mathématiques.
«Il fut pendant trente-deux ans un
académicien exemplaire, accomplissant avec
conscience, minutie, honnêteté et rigueur, toutes
les tâches liées à cette fonction qui lui tenait tant
à cœur : combien de rapports n'a-t-il pas rédigés
après avoir étudié, épluché, annoté et résumé
mémoires et travaux qu'il présentait pour des
prix ou ceux dont il était rapporteur pour un jury.
Jusqu'à un âge très avancé, malgré l'arthrose qui
le faisait souffrir, il faisait chaque mois le
voyage de Bruxelles, ne voulant pas manquer
telle concertation de jury ou telle discussion
quant à l'attribution d'un siège vacant. Sa joie et
sa délectation n'étaient jamais si grandes que
lorsqu'il pouvait annoncer un prix, une nomination,
un succès à celui dont il avait reconnu les
mérites et, tel un avocat, mis toute son énergie,
sa science et son intelligence à le défendre».
Il a lui-même écrit et publié dans l'Annuaire,
dans les volumes du Florilège des Sciences en
Belgique et dans les Mémoires de la Classe des
Sciences de l'Académie des articles de fond sur
la physico-chimie et des biographies de Jean
Timmermans, d'Ernest Solvay, pour qui il avait
une grande admiration et de Walthère Spring, son
brillant prédécesseur à l'Université de Liège.
Sans doute l'œuvre est-elle toujours indissociable
de l'homme qui en est l'auteur et les
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