Nouvelle Biographie Nationale - Académie royale de Belgique

NAMÈCHE, Louis, Hubert, Ghislain, homme
politique, né à Jemeppe-sur-Sambre le 8
décembre 1915, décédé à Namur le 3 août 1990.
Issu d'un milieu ouvrier, il entreprend des
études à l'Université du Travail de Charleroi
qu'il termine avec un diplôme de dessinateur. En
1932, il commence comme employé une carrière
au syndicat socialiste qu'il achèvera en 1968. A
ce moment, il est secrétaire régional de la
centrale générale de la Fédération générale du
Travail de Belgique (FGTB), vice-président de
la régionale FGTB-Namur et membre du comité
permanent des régionales wallonnes et doit
abandonner ses mandats, comme le prévoient les
statuts de la FGTB, pour devenir ministre.
Cette accession à un poste ministériel fut
précédée par un parcours politique déjà long. Le
premier engagement de Louis Namèche au sein
du mouvement socialiste date de ses études à
l'Université du Travail et des contacts qu'il y
entretiendra avec des étudiants socialistes. Il a
quinze ans lorsqu'il s'inscrit aux Jeunes Gardes.
Les raisons de cet engagement, il les donnera
lorsqu'il déclarera bien plus tard : «je ne suis
pas un doctrinaire. Je suis un socialiste sentimental.
Je suis venu au socialisme par réaction
contre l'injustice : quarante ans après, je n'ai pas
changé. Je reste à la disposition des moins bien
lotis de la société». Cette phrase que Guy
Spitaels se plut à rappeler dans le discours qu'il
prononça le jour de l'enterrement de Louis
Namèche résume bien quelques caractéristiques
de sa personnalité et fournit une des raisons
majeures de ses succès électoraux. Il n'eut
jamais la prétention d'être un théoricien du
socialisme, il en fut par contre un praticien, un
homme de terrain, toujours à l'écoute des
problèmes de la population y compris de celle
qui ne partageait pas ses opinions politiques.
Il entre réellement en politique, en 1946,
quand de retour d'une longue captivité en
Allemagne, il est élu conseiller communal de
Ν
Saint-Servais et conseiller provincial. Saint-
Servais, banlieue rouge de Namur, où il est
installé depuis 1938, sera sa première base électorale.
Il en sera 1 er échevin et échevin des
travaux de 1952 à 1976. Comme beaucoup de
communes moyennes au sortir de la guerre,
Saint-Servais souffre d'un manque d'équipements
collectifs, c'est pourquoi il s'attacha à
améliorer le réseau routier et à faire équiper les
voiries en eau, égout et éclairage public. On lui
doit aussi quelques projets plus ambitieux, dont
la réalisation ou la finalisation bénéficièrent
beaucoup des subventions qu'il décrocha alors
qu'il était ministre. On peut ainsi citer : le
complexe scolaire de la rue J. Chalon, la couverture
du Houyoux, la maison de repos pour
personnes âgées La Closerie (octobre 1969), le
complexe sportif du plateau d'Hastedon
(septembre 1971), le hall omnisports Octave
Henry (décembre 1971) et la piscine, qui porte
son nom, inaugurée le 21 octobre 1973 le même
jour que les nouveaux locaux de l'Athénée.
Parallèlement à sa carrière de municipaliste, il
poursuivit une carrière de parlementaire. Elu
député, en 1949, dès sa première participation
aux élections législatives, il sera constamment
réélu jusqu'en 1977, date à laquelle il démissionne
de son mandat de député afin de respecter
la promesse faite aux Namurois d'abandonner la
Chambre des Représentants s'il devenait bourgmestre
de Namur. Après des scores personnels
relativement modestes (785 voix en 1949, 2.123
en 1950, 3.136 en 1954, 7.870 en 1958, 8.485 en
1961), mais en constante progression, Louis
Namèche devient à partir de 1965 avec 10.176
voix une véritable «locomotive électorale». Le
phénomène est très rare en province de Namur,
particulièrement pour le Parti socialiste belge
(PSB). La progression continue par la suite, à
peine enregistre-t-on, en 1968, un léger
tassement avec 10.046 voix. Alors qu'en 1965 il
réalisait le meilleur score personnel de la
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