Nouvelle Biographie Nationale - Académie royale de Belgique
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BRITZ BRITZ<br />
poraine, Bruxelles, 1959. — R. Bernier, Notice sur<br />
Gaston Brenta, dans Annuaire <strong>de</strong> l'<strong>Académie</strong> <strong>royale</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>Belgique</strong>, vol. 140, Bruxelles, 1974, p. 301-313,<br />
portrait photographique. — D. von Volborth-Danys,<br />
CeBeDeM et ses compositeurs affiliés, vol. I,<br />
Bruxelles, 1977, p. 72-74.<br />
Valérie Dufour<br />
BRITZ, Jacques, juriste, né à Feulen (Grand-<br />
Duché <strong>de</strong> Luxembourg) le 8 mars 1806, décédé<br />
à Bruges le 7 juin 1867.<br />
Fils <strong>de</strong> Pierre Britz et <strong>de</strong> Barbe Ketter,<br />
mo<strong>de</strong>stes cultivateurs ayant plusieurs enfants à<br />
charge, Jacques Britz fit <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s à l'Athénée<br />
royal <strong>de</strong> Luxembourg, qu'il acheva en 1825. Il<br />
s'inscrit la même année à la Faculté <strong>de</strong><br />
Philosophie et Lettres <strong>de</strong> Louvain, et y reste<br />
inscrit jusqu'en 1830. Ses moyens d'existence<br />
<strong>de</strong>vaient être réduits, à en juger d'après les<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> bourse et <strong>de</strong> dispense <strong>de</strong> minerval<br />
qu'il introduisit en 1826-1827. En 1830, il passe<br />
à la Faculté <strong>de</strong> Droit; <strong>de</strong> 1831 à 1833, il n'est<br />
plus mentionné au rôle. Il y est réinscrit en août<br />
et décembre 1834. On ne sait quels gra<strong>de</strong>s il a pu<br />
obtenir au cours <strong>de</strong> ces étu<strong>de</strong>s; le registre <strong>de</strong>s<br />
examens <strong>de</strong> la Faculté <strong>de</strong> Droit se borne à<br />
mentionner qu'il n'a pu être admis en 1833-<br />
1834 au gra<strong>de</strong> <strong>de</strong> candidat. Il a dû acquérir son<br />
diplôme <strong>de</strong> docteur en droit avant 1839, comme<br />
on le verra par la suite; et l'on sait par Defacqz<br />
qu'il suivit son cours en 1834-1835 à<br />
l'Université libre <strong>de</strong> Bruxelles (ULB). Mais il ne<br />
figure pas à la matricule <strong>de</strong> cette Université, ni<br />
parmi les docteurs en droit qui en sont issus, et<br />
il en va <strong>de</strong> même pour l'Université catholique <strong>de</strong><br />
Louvain et les Universités <strong>de</strong> Gand et <strong>de</strong> Liège.<br />
Or, d'après sa notice sur Jean Gérard Ernst, il a<br />
dû suivre les cours <strong>de</strong> celui-ci avant 1835,<br />
lorsqu'il enseignait à Liège. Son nom ne figure<br />
pas dans les registres du Jury d'Etat, et il est peu<br />
probable, vu son état <strong>de</strong> fortune, qu'il ait obtenu<br />
son gra<strong>de</strong> à l'étranger. Dans son Co<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
l'ancien droit <strong>Belgique</strong>, il se qualifiera <strong>de</strong><br />
docteur en droit, « en philosophie et ès-lettres » ;<br />
aucune trace non plus <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>uxième doctorat.<br />
Pourtant on le trouve mentionné parmi les<br />
avocats stagiaires au barreau <strong>de</strong> Bruxelles en<br />
1840; il est 51 e sur 103 dans l'ordre <strong>de</strong>s inscriptions,<br />
ce qui suppose qu'il était déjà inscrit en<br />
1839, sinon en 1838. La première publication<br />
parue sous son nom, en 1841, le qualifie <strong>de</strong><br />
docteur en droit et d'«attaché au ministère <strong>de</strong> la<br />
Justice». C'est à ce ministère qu'il fera d'abord<br />
carrière; dès 1845, il y est chef <strong>de</strong> bureau à la<br />
division <strong>de</strong> la comptabilité (bureau <strong>de</strong>s traitements<br />
et <strong>de</strong>s pensions). En 1846, il est nommé<br />
agrégé à la Faculté <strong>de</strong> Droit <strong>de</strong> Liège, mais ne<br />
semble pas y avoir eu d'activité. Toujours chef<br />
<strong>de</strong> bureau en 1849, il est nommé le 3 juillet<br />
greffier du tribunal <strong>de</strong> première instance <strong>de</strong><br />
Bruges; c'est en cette qualité qu'il mourut en<br />
1867, en pleine pério<strong>de</strong> électorale. Aussi le<br />
Journal <strong>de</strong> Bruges lui consacra quelques lignes<br />
à peine, soulignant que « le libéralisme perd en<br />
lui un membre très dévoué». Veuf d'Henriette<br />
Roelant, il avait épousé en secon<strong>de</strong>s noces Julie<br />
Thooris, sœur du secrétaire <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong><br />
Bruges.<br />
Ce n'est pas en raison <strong>de</strong> cette carrière somme<br />
toute banale que Britz mérite une notice, mais<br />
pour ses travaux juridiques et surtout pour son<br />
Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'ancien droit <strong>Belgique</strong>, dont il sera<br />
question plus loin. Sa première œuvre, anonyme,<br />
date <strong>de</strong> 1839 : c'est un Tableau synoptique du<br />
droit criminel et du co<strong>de</strong> pénal en une feuille<br />
(in-plano), suivi en 1841 par un article : De la<br />
législation criminelle <strong>de</strong> la <strong>Belgique</strong>. La même<br />
année, il publie dans une revue juridique<br />
française un article intitulé : Des fonctionnaires<br />
en <strong>Belgique</strong>, leurs droits, leurs <strong>de</strong>voirs, leurs<br />
capacités; réforme à introduire. En connaissance<br />
<strong>de</strong> cause, il est le premier en <strong>Belgique</strong> à<br />
s'interroger sur le statut du fonctionnaire. Il<br />
souligne qu'il n'a pour ainsi dire pas <strong>de</strong> statut :<br />
on n'exige pour sa nomination aucune condition<br />
d'aptitu<strong>de</strong>, aucun diplôme. Une fois nommé,<br />
son avancement dépend <strong>de</strong> l'arbitraire <strong>de</strong> ses<br />
supérieurs, « il peut être renvoyé sans enquête,<br />
comme il fut reçu sans épreuve». Il évoque par<br />
contraste le statut <strong>de</strong>s fonctionnaires en<br />
Allemagne et les innovations projetées à cet<br />
égard en France. Il insiste sur la nécessité<br />
d'étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> droit, notamment pour les notaires,<br />
les juges <strong>de</strong> paix et les greffiers <strong>de</strong>s tribunaux.<br />
Quant aux fonctionnaires, avant <strong>de</strong> leur imposer<br />
ces étu<strong>de</strong>s, il faudrait y inclure les connaissances<br />
nécessaires aux administrations ; à tout le moins,<br />
un bon manuel <strong>de</strong> droit administratif <strong>de</strong>vrait être<br />
rédigé à l'initiative du gouvernement, fournissant<br />
la matière sur laquelle les candidats à une fonction<br />
ou à un avancement dans l'administration<br />
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