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Nouvelle Biographie Nationale - Académie royale de Belgique

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BOURÉ BOURÉ<br />

dans Mémoires <strong>de</strong> la Société d'Histoire <strong>de</strong> Comines- buste <strong>de</strong> Nicolas Burgundius, <strong>de</strong>stiné à la Cour<br />

Warneton et <strong>de</strong> la région, t. 10, 1980, p. 151-161. <strong>de</strong> cassation <strong>de</strong> Bruxelles. Ce buste mais aussi<br />

un modèle pour La liberté d'association,<br />

Daniel Misonne commandé pour le Palais <strong>de</strong> la Nation, figurèrent<br />

au Salon <strong>de</strong> Bruxelles en 1863. Par la suite,<br />

Bouré se signala presque exclusivement comme<br />

spécialiste d'oeuvres colossales et <strong>de</strong> lions.<br />

BOURÉ, Antoine Félix, sculpteur, né à Ainsi acheva-t-il en 1866 un Lion <strong>de</strong> quatre<br />

Bruxelles le 18 juillet 1831, décédé à Ixelles mètres cinquante <strong>de</strong> haut, en zinc bronzé, pour<br />

(Bruxelles) le 8 avril 1883.<br />

la Porte <strong>de</strong> Bruxelles à Anvers. La même année,<br />

Antoine Félix Bouré naquit <strong>de</strong> parents au Salon <strong>de</strong> Bruxelles, il révéla avec un buste en<br />

commerçants, Jean-Guillaume Bouré et pierre <strong>de</strong> La Liberté, le modèle d'un Ambiorix<br />

Adélaï<strong>de</strong> Mousson, établis au 22 <strong>de</strong> la rue <strong>de</strong> la pour la Porte <strong>de</strong> Berchem à Anvers. Egalement<br />

Ma<strong>de</strong>leine à Bruxelles. Son frère Paul-Joseph, en zinc bronzé, cette statue, qui mesurait huit<br />

<strong>de</strong> huit ans son aîné, pratiqua également la mètres <strong>de</strong> haut, fut placée en 1869. Considérée<br />

sculpture avec talent, mais mourut prématuré­ comme révolutionnaire, elle avait été présentée à<br />

ment en 1848. Deux ans auparavant, alors qu'il l'Exposition universelle <strong>de</strong> Paris, <strong>de</strong>ux ans plus<br />

fréquentait déjà l'atelier privé d'Eugène tôt. Un modèle en est conservé au Musée<br />

Simonis <strong>de</strong>puis 1845, Antoine Félix s'était communal d'Ixelles. Mais l'œuvre qui imposa<br />

inscrit à l'<strong>Académie</strong> <strong>royale</strong> <strong>de</strong>s Beaux-Arts <strong>de</strong> ce sculpteur dans cette spécialité fut véritable­<br />

Bruxelles où il suivit tout d'abord <strong>de</strong>s cours ment le Lion du barrage <strong>de</strong> la Gileppe. Terminé<br />

d'ornement et d'architecture. Il passa ensuite en 1878, ce colosse <strong>de</strong> treize mètres cinquante<br />

dans la classe du sculpteur Louis Jéhotte et <strong>de</strong> haut est constitué <strong>de</strong> blocs <strong>de</strong> grès.<br />

quitta l'<strong>Académie</strong> en 1852. Il était alors L'artiste signa encore d'autres Lions pour les<br />

domicilié chez ses parents, dans la maison qui pilastres <strong>de</strong> l'enceinte du Palais ducal (1872),<br />

l'avait vu naître.<br />

pour la balustra<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'Hôtel Errera à Bruxelles,<br />

Comme l'avait fait son frère, le jeune ainsi que pour l'entrée du Palais <strong>de</strong> Justice <strong>de</strong><br />

sculpteur alla se perfectionner à Florence, où un Charleroi (1882). Les catalogues <strong>de</strong>s Salons<br />

oncle possédait une villa sur les bords <strong>de</strong> l'Arno. triennaux ou du Cercle artistique et littéraire<br />

Il étudia dans l'atelier d'Aristo<strong>de</strong>mo Costoli et, mentionnent sous son nom, au cours <strong>de</strong>s années<br />

en 1856, remporta un premier prix <strong>de</strong> composi­ septante, d'autres lions encore, difficiles à i<strong>de</strong>ntion<br />

en bas-relief. Edmond Marchai signale qu'à tifier. Certains correspon<strong>de</strong>nt sans doute au Lion<br />

son retour il aurait reçu la comman<strong>de</strong> <strong>de</strong>s carya­ furieux (1873), dans l'esprit <strong>de</strong> Barye, œuvre<br />

ti<strong>de</strong>s et ornements pour la gran<strong>de</strong> salle <strong>de</strong>s qui, à l'époque, fut très populaire si on en juge<br />

cérémonies publiques du Palais ducal à par le nombre d'exemplaires subsistants en <strong>de</strong>ux<br />

Bruxelles. Celle-ci fut en effet aménagée entre formats et en diverses matières (en bronze au<br />

1859 et 1862 selon les plans <strong>de</strong> l'architecte Musée communal d'Ixelles, en marbre au<br />

Gustave De Man. Mais il est improbable Koninklijk Museum voor Schone Kunsten<br />

toutefois qu'une telle comman<strong>de</strong> ait été passée à d'Anvers, en plâtre et en bois dans <strong>de</strong>s collec­<br />

un néophyte. D'ailleurs on conserve les noms <strong>de</strong> tions privées).<br />

quelques-uns <strong>de</strong> ses confrères qui exécutèrent, En cette époque <strong>de</strong> grands travaux, Bouré eut<br />

l'une ou l'autre <strong>de</strong>s statues : Victor Van Hove, encore à exécuter un fronton sur le thème <strong>de</strong> La<br />

Robert Fabri et Jean André Laumans.<br />

Déclamation pour le Conservatoire royal érigé à<br />

En 1861-1862, il décrocha une autre Bruxelles à partir <strong>de</strong> 1872 et, pour la faça<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

comman<strong>de</strong> officielle, cette fois pour l'Hôtel <strong>de</strong> actuels Musées royaux <strong>de</strong>s Beaux-Arts <strong>de</strong><br />

Ville <strong>de</strong> Bruxelles : les statues <strong>de</strong> Richil<strong>de</strong> <strong>Belgique</strong>, un buste <strong>de</strong> Jan Van Ruisbroek ( 1879-<br />

(femme <strong>de</strong> Charles II le Chauve), d'Adèle 1882). On ne pouvait manquer <strong>de</strong> faire appel à<br />

(femme d'Henri II <strong>de</strong> Louvain) et <strong>de</strong> Louis le son talent dans la démesure pour le Palais <strong>de</strong><br />

Bègue. Il fut alors initié à la loge bruxelloise Les Justice inauguré dans la capitale en 1883 et qu'il<br />

Vrais Amis <strong>de</strong> l'Union et du Progrès Réunis, où dota <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux gigantesques Griffons surmontant<br />

il côtoya le sculpteur Charles-Auguste Fraikin. le portail central ainsi que <strong>de</strong>s statues <strong>de</strong> Cicéron<br />

C'était en 1862, année où il fut payé pour un et d'Ulpien, flanquant l'escalier <strong>de</strong> l'aile droite<br />

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