05.04.2013 Views

Nouvelle Biographie Nationale - Académie royale de Belgique

Nouvelle Biographie Nationale - Académie royale de Belgique

Nouvelle Biographie Nationale - Académie royale de Belgique

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

BEREI BOCH<br />

l'appareil d'écoute <strong>de</strong> Radio Moscou qui se<br />

matérialisa en un journal clan<strong>de</strong>stin et connut<br />

198 numéros. Il prêchait sans relâche pour l'observation<br />

<strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> clan<strong>de</strong>stinité et s'y<br />

conforma avec rigueur, disposant <strong>de</strong> courriers et<br />

<strong>de</strong> logements distincts pour chacun <strong>de</strong> ses<br />

contacts <strong>de</strong> travail. C'est ainsi qu'il échappa à la<br />

razzia <strong>de</strong> juillet 1943 qui fit tomber toute la<br />

direction du parti et <strong>de</strong>s partisans. La<br />

Sicherheitspolizei-Sicherheitsdienst (SIPO-SD)<br />

les interrogea sur l'homme <strong>de</strong> l'IC dont ils<br />

connaissaient l'existence. Il reconstruisit la<br />

direction autour du seul membre du Bureau<br />

politique <strong>de</strong>meuré en liberté, Edgar Lalmand.<br />

Cette circonstance particulière légitima tout<br />

naturellement son maintien comme dirigeant<br />

effectif après la dissolution <strong>de</strong> l'IC. Il était<br />

concrètement le numéro un dans la direction<br />

quotidienne, en contact permanent avec les trois<br />

secrétaires du PCB et le chef <strong>de</strong>s Partisans. Cette<br />

situation fut d'ailleurs consacrée par sa désignation<br />

formelle comme membre du secrétariat du<br />

parti à la Libération. De fait, il avait alors plus<br />

d'ancienneté dans le parti belge que bien <strong>de</strong>s<br />

cadres et <strong>de</strong>s membres qui formaient ses rangs.<br />

Berei fut également en rapport, sous l'occupation,<br />

avec le parti luxembourgeois, dont le<br />

principal dirigeant, Dominique Urbany, figurait<br />

à Bruxelles parmi ses collaborateurs. Il fut<br />

également consulté par les communistes hollandais<br />

à la Libération.<br />

Fait exceptionnel en Europe occi<strong>de</strong>ntale,<br />

Berei <strong>de</strong>meura à Bruxelles après la Libération.<br />

Légalement désormais, car le Front <strong>de</strong><br />

l'Indépendance s'était porté garant <strong>de</strong> lui, il était<br />

officiellement journaliste. Le secrétaire général<br />

du Parti étant ministre du Ravitaillement, il<br />

assura à nouveau un rôle <strong>de</strong> coordination<br />

politique, mais aussi et surtout le contrôle <strong>de</strong>s<br />

cadres. C'est lui qui prononçait les sentences à<br />

l'encontre <strong>de</strong>s militants revenus <strong>de</strong> captivité et<br />

décidait <strong>de</strong> leur affectation éventuelle.<br />

La fascination, l'autorité qu'il exerça sur les<br />

militants qui furent appelés à connaître son<br />

existence étaient énormes et ne tenaient pas<br />

uniquement à sa fonction <strong>de</strong> représentativité.<br />

Travailleur acharné, polyglotte, curieux <strong>de</strong> tout,<br />

il laissa le souvenir du bolchevik rugueux dont<br />

l'autorité parfois brutale avait maintenu le Parti<br />

<strong>de</strong> 1935 à 1945 à travers toutes les tempêtes. Ces<br />

qualités qui affermirent le parti clan<strong>de</strong>stin lui<br />

imprimèrent également un cours peu en rapport<br />

36<br />

avec la pério<strong>de</strong> d'épanouissement <strong>de</strong> la Libération.<br />

Rentré en Hongrie en 1946, il dirigea le<br />

bureau du Plan, puis fut secrétaire d'Etat aux<br />

Affaires étrangères. Membre <strong>de</strong> la direction du<br />

Parti, il fut évacué en URSS en 1956. Il y<br />

<strong>de</strong>meura trois ans à l'Institut d'Economie <strong>de</strong><br />

l'<strong>Académie</strong>. Il retrouva ensuite Budapest, y<br />

enseigna à la Faculté d'Economie Karl Marx et<br />

dirigea <strong>de</strong> 1962 à sa mort, la maison d'édition du<br />

Parti, Kossuth.<br />

Centre russe <strong>de</strong> Conservation et d'Etu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s<br />

Documents d'Histoire contemporaine, à Moscou :<br />

Fonds <strong>de</strong> l'Internationale communiste, 495-199-160,<br />

495-10a-146, 495-10a-153, 495-193-246, 495-95-<br />

244, 495-193-232, 495-193-236. — Centre <strong>de</strong>s<br />

archives communistes en <strong>Belgique</strong>, à Bruxelles :<br />

Microfilms IML, Bureau Politique du PCB. —<br />

Interview d'Andor Berei par l'auteur, Budapest, 1975.<br />

Notice nécrologique dans Népszabadsag, 30 janvier<br />

1979. — J. Blume, Drôle d'Agenda, Bruxelles, 1985.<br />

— S. Kopacsi, Au nom <strong>de</strong> la classe ouvrière, Paris,<br />

1979. — J. Gotovitch, Du Rouge au Tricolore, Les<br />

communistes belges entre 1939 et 1944, Bruxelles,<br />

1992.<br />

José Gotovitch<br />

BOCH, Rosalie, Anna, peintre, <strong>de</strong>ssinateur, née<br />

à Saint-Vaast (Hainaut) le 10 février 1848,<br />

décédée à Ixelles (Bruxelles) le 23 février 1936.<br />

Fille <strong>de</strong> Frédéric-Victor Boch, cofondateur et<br />

directeur <strong>de</strong> la faïencerie Boch frères Kéramis à<br />

La Louvière, et d'Anne-Marie-Lucie Boch<br />

(1825-1871). Descendante d'une dynastie <strong>de</strong><br />

faïenciers, Anna Boch grandit dans un milieu<br />

aisé et reçoit une formation musicale avant <strong>de</strong> se<br />

tourner vers la peinture et prendre <strong>de</strong>s cours<br />

avec les peintres P.-L. Kehnen et Euphrosine<br />

Beernaert.<br />

Dès 1876, son véritable professeur sera<br />

pourtant Isidore Verhey<strong>de</strong>n (1846-1905) avec<br />

qui elle se liera d'amitié et qui fera d'elle divers<br />

portraits, Anna Boch à l'ombrelle (1882-1885)<br />

ou Portrait d'Anna Boch (1884). L'élève fera<br />

aussi le portrait <strong>de</strong> son professeur, auquel une<br />

gran<strong>de</strong> affection l'unit, penché sur son tableau,<br />

Portrait d'Isidore Verhey<strong>de</strong>n dans son atelier<br />

(1884). Anna Boch peint alors dans une touche<br />

large privilégiant les ocres et les tons sombres,

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!