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Nouvelle Biographie Nationale - Académie royale de Belgique

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PARISIS, Albert, Marie, Joseph, Mathieu,<br />

Nicolas, juriste, professeur à la Faculté <strong>de</strong> Droit<br />

<strong>de</strong> l'Université <strong>de</strong> Liège, membre <strong>de</strong> la Chambre<br />

<strong>de</strong>s Représentants et ministre <strong>de</strong> la Culture, né à<br />

Verviers le 5 octobre 1910, décédé à Ixelles<br />

(Bruxelles) le 10 juin 1992.<br />

D <strong>de</strong>meure aux yeux <strong>de</strong> ceux qui l'ont connu<br />

entre les <strong>de</strong>ux guerres, puis pendant les vingtcinq<br />

premières années qui suivirent la victoire,<br />

une personnalité très représentative <strong>de</strong> l'intelligentsia<br />

et <strong>de</strong>s milieux dirigeants du mon<strong>de</strong><br />

chrétien dans les marches <strong>de</strong> l'est <strong>de</strong> la<br />

<strong>Belgique</strong>.<br />

Ses ascendants y avaient toujours vécu. Son<br />

père, Nicolas Parisis, né à Verviers le 29 octobre<br />

1868 et y décédé le 9 septembre 1929, était viceprési<strong>de</strong>nt<br />

du Tribunal <strong>de</strong> Première instance <strong>de</strong><br />

Verviers et juge <strong>de</strong>s enfants. Sa mère Elise-<br />

Jeanne Derriks, issue d'une famille <strong>de</strong>s Pays-Bas<br />

du sud et <strong>de</strong> l'est qui avait quitté Maastricht en<br />

1830, était née à Roclenge le 25 août 1869, et<br />

elle mourut à Verviers le 21 octobre 1954.<br />

Albert Parisis, le plus jeune <strong>de</strong>s quatre filles et<br />

fils <strong>de</strong> cette famille eut une enfance protégée. Il<br />

accomplit le cycle <strong>de</strong>s humanités anciennes au<br />

Collège <strong>de</strong>s Jésuites <strong>de</strong> Verviers, puis les étu<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> docteur en droit à l'Université <strong>de</strong> Liège,<br />

auxquelles il ajouta, en 1933 et 1934, une<br />

licence en philosophie pure et une licence en<br />

sciences politiques; il fut, au même moment,<br />

lauréat du Concours universitaire.<br />

Cette préparation <strong>de</strong> sa personnalité fut<br />

complétée par l'engagement d'Albert Parisis au<br />

cœur <strong>de</strong>s mouvements <strong>de</strong> Jeunesse <strong>de</strong> l'Action<br />

catholique, qui s'édifièrent et diversifièrent entre<br />

1927 et 1940. Parmi ces organisations spécialisées,<br />

celle que fonda l'abbé Cardijn, <strong>de</strong>venu<br />

plus tard Cardinal, la Jeunesse ouvrière chrétienne<br />

(JOC) s'étendit, à cette époque, au mon<strong>de</strong><br />

entier. Tous ces mouvements étaient fédérés au<br />

sein <strong>de</strong> l'Association catholique <strong>de</strong> la Jeunesse<br />

belge (ACJB) dont Albert Parisis <strong>de</strong>vint le<br />

Ρ<br />

prési<strong>de</strong>nt régional puis le vice-prési<strong>de</strong>nt<br />

national. Ils assuraient à l'ensemble <strong>de</strong> cette<br />

jeunesse les même bases philosophiques et religieuses,<br />

par une formation continue où<br />

figuraient au premier plan, les gran<strong>de</strong>s encycliques<br />

sociales Rerum Novarum et<br />

Quadragesimo Anno, ainsi que le Nouveau<br />

Testament.<br />

Entre les <strong>de</strong>ux guerres, la région <strong>de</strong> Verviers<br />

n'était pas seulement un centre lainier européen :<br />

le pays <strong>de</strong> Hervé et ses vergers, Spa où les<br />

Grands du mon<strong>de</strong> étaient venus boire les eaux,<br />

Stavelot et son abbaye, le plateau <strong>de</strong>s Hautes<br />

Fagnes et les cantons <strong>de</strong> langue alleman<strong>de</strong><br />

étendus en 1918 à Malmédy et à Eupen, groupaient,<br />

dans une nature superbe et protégée, un<br />

peuple particulièrement fidèle à ses traditions et<br />

qui s'attachait avec rigueur à ses engagements et<br />

aux paroles données. Sa classe dirigeante, si<br />

proche <strong>de</strong>s frontières <strong>de</strong> l'Est, réfléchissait à<br />

l'avenir qui prenait, dès 1934, <strong>de</strong>s aspects<br />

tragiques. Tel était Albert Parisis.<br />

Devenu plus tard capitaine commandant <strong>de</strong><br />

réserve au Régiment liégeois d'Artillerie<br />

montée, il était sous-lieutenant quand la guerre<br />

éclata. Il participa, en 1940 à la Campagne <strong>de</strong>s<br />

Dix-Huit Jours, puis fut fait prisonnier et ne<br />

rentra <strong>de</strong>s camps successifs qu'en juin 1945,<br />

après avoir revêtu continuellement l'uniforme<br />

durant sept années ! Les générations actuelles<br />

doivent faire effort pour comprendre ce que<br />

représenta cette pénible parenthèse pour tous<br />

ceux dont le jeune foyer et la carrière<br />

commençante furent longuement interrompus.<br />

Ils avaient beaucoup donné à la <strong>Belgique</strong>, ils<br />

avaient souffert personnellement du régime<br />

totalitaire <strong>de</strong> l'envahisseur, et rentrant au pays,<br />

ils tenaient à sa restauration, à commencer par<br />

celle <strong>de</strong> ses institutions.<br />

Albert Parisis, pour sa part, retrouva le<br />

bonheur du foyer qu'il avait fondé en 1937 avec<br />

Elisabeth Nollet, née à Liège le 6 mai 1909. Ils<br />

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