Nouvelle Biographie Nationale - Académie royale de Belgique

GOVAERTS GOVAERTS
ganglion et que l'acquisition secondaire de cette
activité automatique s'étend aussi au ganglion
cervical supérieur.
Passé au grade d'adjoint en 1937, Jean
Govaerts séjourne l'année suivante dans le
service du professeur Leriche et à son retour en
Belgique, il se consacre résolument à la
chirurgie fonctionnelle du système sympathique
en relation avec la pathologie vasculaire. Il
réalise l'ablation du ganglion stellaire pour des
cas d'angine de poitrine, des sympathectomies
lombaires pour le traitement des artérites,
combine ces sympathectomies avec la résection
des nerfs splanchniques pour traiter l'hypertension
artérielle vasomotrice. En 1941, il est
proclamé agrégé de l'Université libre de
Bruxelles sur proposition unanime de la Faculté.
Au lendemain de la guerre, l'Hôpital
Brugmann réquisitionné par l'occupant allemand
pendant la durée du conflit, est restitué au réseau
des hôpitaux universitaires bruxellois. A la réouverture
de ses portes en 1946, Jean Govaerts y
succède au professeur Neuman comme chef du
service de chirurgie et est nommé professeur de
clinique chirurgicale à l'Université. Avec ses
adjoints et assistants, il développe une activité
considérable dans les domaines qui lui sont
chers, parmi lesquels nous retrouvons le traitement
chirurgical des arterites des membres
inférieurs, le traitement des formes graves
d'artérite juvénile et de la maladie de Burger par
la surranalectomie bilatérale aussi utilisée contre
les formes graves de l'hypertension artérielle
maligne. Il applique la vagotomie pour le traitement
de l'ulcère gastro-duodénal, explore les
possibilités chirurgicales pour traiter diverses
affections pancréatiques, réalise des dérivations
porto-caves dans les états d'hypertension
portale. Il s'attaque à la chirurgie restauratrice
des oblitérations artérielles par endartériectomie,
traite des anévrismes de l'aorte abdominale par
exérèse suivie d'implantation de prothèses artérielles
en matériaux synthétiques, etc.
En 1948, il est élu correspondant régnicole de
l'Académie royale de Médecine de Belgique.
Précurseur en la matière, son intérêt constant
pour la fonction du système cardio-vasculaire le
conduit à s'investir dans le domaine nouveau de
la chirurgie cardiaque débutante. Avec un
mandat d'Advanced fellow de la Belgo-
American Educational Foundation, il va
séjourner trois mois à Baltimore aux Etats-Unis
dans le service du professeur Alfred Blalock, un
des pionniers américains de la chirurgie
cardiaque. Il s'y familiarise avec la technique
des interventions variées que l'on parvenait déjà
à réaliser sur le cœur. Il observe l'organisation
des équipes et les infrastructures nécessaires à la
pratique de cette chirurgie si spécialisée.
De retour au pays, Jean Govaerts met sur pied
dans son service une Clinique de Chirurgie
cardiaque, bénéficiant par ailleurs de possibilités
de recherche dans un Laboratoire de Chirurgie
expérimentale créé au sein de la Fondation
médicale Reine Elisabeth, sur le campus de
l'Hôpital Brugmann. Il en est nommé directeur
en 1951.
En 1952, l'Université le nomme titulaire d'un
cours nouveau intitulé Indications opératoires
des maladies cardio-vasculaires organisé dans le
cadre de l'enseignement complémentaire aux
spécialistes en cardiologie. A cette époque, les
interventions chirurgicales cardiaques sont
encore limitées à des gestes qui ne nécessitent
pas l'arrêt ou le détournement de la circulation
sanguine. Dans le domaine des malformations
congénitales, on procède à la cure chirurgicale
du canal artériel persistant, au traitement des
coarctations de l'aorte, au traitement palliatif des
cardiopathies cyanogènes par la technique des
anastomoses aorto sous-clavières de Blalock.
Dans les cardiopathies acquises, on pratique les
premières commissurotomies mitrales digitales
sur cœur battant, des péricardiectomies pour
péricardites constrictives, etc.
En 1956, Jean Govaerts peut faire état d'une
expérience de 150 opérations cardiaques diverses
avec une mortalité d'un peu plus de 10%, chiffre
remarquable pour l'époque. Cependant, pour
faire davantage, un pas supplémentaire, mais
capital, reste à franchir qui permettrait de porter
le geste chirurgical à l'intérieur du cœur. C'est
pourquoi Jean Govaerts enjoint aux membres de
son équipe d'expérimenter au laboratoire les
possibilités offertes par l'arrêt circulatoire sous
le couvert d'une hypothermie globale à trente
degrés obtenue par immersion du sujet dans un
bain d'eau glacée. Cette technique autorise un
arrêt circulatoire maximum de dix minutes et est
suffisante pour corriger une anomalie simple
telle que communication interauriculaire,
sténose de la valve pulmonaire. Mais pour s'attaquer
aux autres anomalies plus complexes il faut
impérativement disposer de plus de temps pour
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