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Nouvelle Biographie Nationale - Académie royale de Belgique

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ANDRÉ ANDRÉ<br />

malgré tout un pays totalement étranger. Son<br />

suici<strong>de</strong> dans un hôtel <strong>de</strong> Salzbourg en octobre<br />

1978 vint mettre un terme à l'existence et à<br />

l'œuvre <strong>de</strong> cet intellectuel vulnérable et déchiré.<br />

Fr. Pfäfflin, Améry, dans Marbacher Magazin, n°24,<br />

Marbach, 1982. — H. L. Arnold et I. Hei<strong>de</strong>lberger-<br />

Leonard, Jean Améry, dans Text und Kritik, n°99,<br />

München, 1988, importante bibliographie. — I.<br />

Hei<strong>de</strong>lberger-Leonard, Über Jean Améry, Hei<strong>de</strong>lberg,<br />

1990. — St. Steiner, Jean Améry (Hans Maier), Basel-<br />

Frankfurt, 1996. — I. Hei<strong>de</strong>lberger-Leonard et H.<br />

Höller, Jean Améry. Der Schriftsteller, Stuttgart,<br />

2000.<br />

Monique Boussart<br />

ANDRÉ, François, Alexandre, pseudonyme<br />

occasionnel : PAUL GERMAIN ; avocat, homme<br />

politique, né à Hon-Hergies (France) le 24 janvier<br />

1869, décédé à Bruxelles le 1 er novembre 1945.<br />

Comme ses <strong>de</strong>ux frères et ses <strong>de</strong>ux plus<br />

jeunes sœurs, François André voit le jour à Hon-<br />

Hergies, en France, au domicile <strong>de</strong>s parents <strong>de</strong><br />

sa mère, Esther Lerat. En raison <strong>de</strong>s activités<br />

professionnelles du père, Lucien, un négociantbrasseur,<br />

la famille André rési<strong>de</strong> plusieurs<br />

années à Anvers avant <strong>de</strong> s'installer à Elouges en<br />

1886. L'un <strong>de</strong>s frères <strong>de</strong> François, Edouard<br />

<strong>de</strong>vient le bourgmestre socialiste <strong>de</strong> cette<br />

localité; l'autre, Louis, mé<strong>de</strong>cin à Wihéries.<br />

François André s'inscrit à l'Université libre <strong>de</strong><br />

Bruxelles et suit les cours <strong>de</strong> philosophie. Après<br />

avoir obtenu le diplôme <strong>de</strong> docteur en droit en<br />

1890, il <strong>de</strong>vient l'un <strong>de</strong>s stagiaires <strong>de</strong> Fulgence<br />

Masson avec lequel il se heurte régulièrement :<br />

influencé par Elysée Reclus, Hector Denis et<br />

Emile Van<strong>de</strong>rvel<strong>de</strong>, François André se qualifie<br />

d'ailleurs lui-même <strong>de</strong> «mauvais garçon qui<br />

voyait la vie en rouge et rêvait <strong>de</strong> bouleversements<br />

sociaux». Il s'inscrit au barreau <strong>de</strong> Mons,<br />

où il fait toute sa carrière. Jeune avocat, il assure<br />

fréquemment la défense <strong>de</strong>s petites gens.<br />

Franc-maçon dès 1890 (notamment Vénérable<br />

<strong>de</strong> la Loge symbolique <strong>de</strong> la Parfaite Union en<br />

1909), André affiche alors <strong>de</strong>s opinions libérales<br />

très avancées. Afin d'apporter sa pierre à l'organisation<br />

<strong>de</strong>s forces progressistes dans le pays, il<br />

contribue à la mise sur pied du Congrès <strong>de</strong>s<br />

Etudiants socialistes, tenu le 14 décembre 1890<br />

à la Maison du Peuple <strong>de</strong> Bruxelles, et auquel<br />

assistent notamment <strong>de</strong>s délégués <strong>de</strong><br />

l'Université catholique <strong>de</strong> Louvain. En 1894,<br />

dans Le Prophète, un article publié dans Le<br />

Libre Journal, il laisse transpirer ses convictions<br />

radicales. Il participe au Congrès progressiste <strong>de</strong><br />

l'arrondissement <strong>de</strong> Mons qui approuve les<br />

déclarations <strong>de</strong> l'Alliance libérale <strong>de</strong> février<br />

1898. Le vendredi 25 mars 1898, lors <strong>de</strong> la<br />

formation <strong>de</strong> la liste <strong>de</strong> candidats libéraux pour<br />

l'élection législative du 22 mai, le choix se porte<br />

notamment sur François André, avocat, à<br />

Elouges. L'intéressé se désiste. Il est vrai qu'il<br />

n'accepte aucun mandat. D'après Germinal,<br />

André, «l'homme spirituel» <strong>de</strong> la loge maçonnique<br />

<strong>de</strong> Mons, <strong>de</strong>vient le «trombone à<br />

coulisse » ( ?) <strong>de</strong> la Fédération socialiste boraine<br />

à qui il donne ses mots d'ordre. Il semble en<br />

effet que ce soit vers cette époque, que cette<br />

«recrue <strong>de</strong> choix» quitte «le parti libéral pour<br />

venir chez nous», pour reprendre les mots<br />

d'Achille Delattre. En tout cas, le 22 octobre<br />

1898, il prononce un discours à la séance solennelle<br />

<strong>de</strong> rentrée <strong>de</strong> la Conférence du Jeune<br />

Barreau <strong>de</strong> Mons dans lequel il évoque les<br />

«pauvres exploités jusqu'aux limites du<br />

désespoir» et frustrés <strong>de</strong> leur part <strong>de</strong> «patrimoine<br />

intellectuel», «le luxe insolent <strong>de</strong> la<br />

bourgeoisie» qui se cabre dès que l'on prononce<br />

le « mot maudit saturé d'abomination et <strong>de</strong> désolation<br />

: Collectivisme». Dans ses vieux jours,<br />

François André cherche à faire oublier ses<br />

premières convictions politiques ainsi que<br />

«toutes les évolutions et les métamorphoses»<br />

que certains libéraux lui avaient reprochées.<br />

Dans ses souvenirs écrits pendant la Secon<strong>de</strong><br />

Guerre mondiale, il les passe totalement sous<br />

silence et insiste plutôt sur ses liens avec les<br />

socialistes. Il éclipse également ses origines<br />

sociales, «bourgeoises».<br />

A Mons, François André, Auguste Jottrand,<br />

Paul Franeau et Frédéric Delsaux, tous avocats,<br />

se rencontrent régulièrement tantôt chez l'un,<br />

tantôt chez l'autre. Les jeunes amis lisent à<br />

haute voix <strong>de</strong>s pages <strong>de</strong> belle littérature.<br />

François André corrige alors ses défauts <strong>de</strong><br />

diction. Plus tard, <strong>de</strong>venu bâtonnier, il institue,<br />

pour le Barreau, un cours <strong>de</strong> diction. En mai<br />

1893, François André fon<strong>de</strong> Le Libre Journal<br />

dans lequel il écrit avec fougue sous le pseudonyme<br />

<strong>de</strong> Paul Germain. Editée à Mons, cette<br />

revue illustrée d'avant-gar<strong>de</strong> se fixe pour<br />

objectif <strong>de</strong> découvrir déjeunes talents littéraires.<br />

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