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Nouvelle Biographie Nationale - Académie royale de Belgique

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VAN R I J S W I J C K VAN RIJSWIJCK<br />

ayant le droit <strong>de</strong> vote -, après une longue<br />

pério<strong>de</strong> d'agitation à propos <strong>de</strong> la construction<br />

<strong>de</strong>s fortifications et le service militaire, obtint la<br />

majorité absolue et le pouvoir avec un<br />

programme portant sur <strong>de</strong>s préoccupations<br />

d'intérêt local, flamingantisme et antimilitarisme.<br />

Mais plus encore, à partir <strong>de</strong> ce moment<br />

là, Anvers <strong>de</strong>vint un problème politique national<br />

majeur, très bien résumé par l'affirmation <strong>de</strong><br />

Malou, à savoir qu'Anvers était la seule ville où<br />

le Roi ne pouvait pas se montrer, quand bien<br />

même il <strong>de</strong>vrait s'y rendre, si en cas <strong>de</strong> guerre<br />

l'armée belge était contrainte <strong>de</strong> s'y retrancher.<br />

Jusqu'en 1914, une bonne partie <strong>de</strong> la politique<br />

nationale belge consista en tentatives pour<br />

récupérer le Meeting.<br />

Le parti libéral se réorganisa rapi<strong>de</strong>ment après<br />

la défaite <strong>de</strong> 1863. Cette même année, il racheta<br />

le journal Le Précurseur à la firme Outendirck.<br />

En 1866, <strong>de</strong>s libéraux flamingants venus du<br />

Meeting et menés par Julius De Geyter<br />

fondèrent le Liberale Vlaamse Bond. Au<br />

printemps <strong>de</strong> 1872, peu après les journées <strong>de</strong><br />

Chambord, les libéraux radicaux créèrent le<br />

Geuzenbond. Le parti libéral dirigé par Edouard<br />

Pécher se transforma en Liberale Fe<strong>de</strong>ratie (ou<br />

Verenig<strong>de</strong> Liberalen) : chaque ligue (Associatie,<br />

Vlaamse Bond et Geuzenbond), avait droit à son<br />

propre programme et à un tiers <strong>de</strong>s candidats sur<br />

la liste commune. Le 1 er en <strong>Belgique</strong>, mais seulement en Flandre. Les<br />

classes aisées se démarquaient <strong>de</strong>s classes populaires<br />

par l'utilisation <strong>de</strong> la langue française, <strong>de</strong><br />

telle sorte que « la langue du peuple ne reçoit pas<br />

l'indispensable bénédiction <strong>de</strong>s classes supérieures».<br />

Van Rijswijck défendait l'idée d'un<br />

statut égalitaire pour les <strong>de</strong>ux langues en<br />

Flandre, pas d'une homogénéité linguistique. Il<br />

ne voulait pas expulser la langue française <strong>de</strong> la<br />

Flandre, mais il disait aussi que « là où le droit<br />

<strong>de</strong>s Wallons commence, le nôtre s'arrête» et<br />

cela à une époque où <strong>de</strong> nombreux Wallons<br />

travaillaient et habitaient en Flandre. Il avait<br />

donc une conception personnelle du droit<br />

linguistique. Paradoxalement, il avait une<br />

conception Her<strong>de</strong>rienne typique du XIX<br />

juillet 1872, la Liberale<br />

Fe<strong>de</strong>ratie remporta les élections communales <strong>de</strong><br />

justesse.<br />

En raison <strong>de</strong> sa puissance financière,<br />

l'Associatie était prépondérante dans la<br />

Fe<strong>de</strong>ratie : ses membres appartenaient<br />

également aux <strong>de</strong>ux autres ligues et y détenaient<br />

donc le droit <strong>de</strong> poil. Dans le Geuzenbond<br />

d'abord et dans le Liberale Vlaamse Bond<br />

ensuite, et surtout sous l'impulsion <strong>de</strong> Van<br />

Rijswijck, l'opposition se développa face au<br />

droit <strong>de</strong> poll plural. En 1883-1885, il fut imposé<br />

aux membres <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux ligues <strong>de</strong> choisir dans<br />

laquelle <strong>de</strong>s trois ils souhaitaient désormais<br />

détenir le droit <strong>de</strong> poil. Dans la pratique, la règle<br />

ne résista pas à la pression <strong>de</strong> l'Associatie et<br />

vers 1890, la situation ancienne était rétablie.<br />

De Kleine Gazet avait comme slogan : «en<br />

Flandre le libéralisme sera flamand ou ne sera<br />

pas». Van Rijswijck reprit ce «credo», <strong>de</strong><br />

manière souvent très brillante, dans ses éditoriaux.<br />

Le point <strong>de</strong> départ <strong>de</strong> son flamingantisme<br />

était qu'il n'y avait pas <strong>de</strong> querelle linguistique<br />

e siècle<br />

du nationalisme linguistique : « non, la langue<br />

n'est pas l'instrument, le véhicule <strong>de</strong> la pensée,<br />

elle est la pensée même, la marque la plus<br />

importante <strong>de</strong> sa propre espèce et du caractère<br />

populaire. Le mot d'ordre est donc justifié : la<br />

langue est l'ensemble du peuple» (1900). Dans<br />

la pratique, avec Van Rijswijck l'usage interne<br />

du néerlandais dans l'administration communale<br />

progressa fortement. Sous la pression <strong>de</strong><br />

Rooses, il resta opposé au cours <strong>de</strong> français<br />

dans les petites classes <strong>de</strong> l'enseignement<br />

primaire.<br />

En 1884, l'année <strong>de</strong> la défaite <strong>de</strong>s libéraux,<br />

Van Rijswijck donna une autre tournure à De<br />

Kleine Gazet : dans chaque lettre du titre une<br />

religieuse ou un père était <strong>de</strong>ssiné. Van<br />

Rijswijck était <strong>de</strong>venu, en 1878, membre <strong>de</strong> la<br />

loge Les Elèves <strong>de</strong> Thémis et il n'avait pas voulu<br />

que ses enfants soient baptisés. Il était profondément<br />

marqué par son expérience personnelle :<br />

l'époque du Meeting, la guerre scolaire et la<br />

revanche catholique <strong>de</strong> 1884. En tant qu'éditorialiste<br />

il critiquait souvent l'Eglise, le clergé,<br />

les couvents, le pape et les encycliques. En tant<br />

qu'échevin <strong>de</strong> l'Enseignement (1889-1892), il<br />

était hostile à l'introduction <strong>de</strong> cours <strong>de</strong> religion<br />

dans l'enseignement officiel. Mais il s'opposait<br />

également à la suppression <strong>de</strong> termes tels que<br />

«Divinité» et «Provi<strong>de</strong>nce» dans les livres<br />

scolaires, parce qu'il ne savait pas trop quels<br />

« Principes fondamentaux » il pouvait mettre à la<br />

place. Il était cependant en accord avec les<br />

radicaux dans leur opposition à l'adoption <strong>de</strong>s<br />

écoles libres par la ville d'Anvers - une donnée<br />

<strong>de</strong> base dans la gestion libérale et laïque <strong>de</strong><br />

l'enseignement anversois.<br />

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