Nouvelle Biographie Nationale - Académie royale de Belgique

LAMBERT, Guillaume, Joseph, ingénieur,
professeur, géologue, né à Grand-Halleux le 6
avril 1818, décédé à Bruxelles le 22 février
1909.
Second fils de Joseph Lambert et de Marie-
Catherine Mignon, Guillaume Lambert a vécu
ses premières années à Grand-Halleux dans un
milieu familial cultivé et aisé, semble-t-il. En
1835, à l'âge de dix-sept ans, Guillaume
Lambert est envoyé à l'Université de Louvain où
il est inscrit à la Faculté de Philosophie et
Lettres. Il s'y distingue et devient le répétiteur
des cours de mathématiques supérieures que
donnait alors Gaspard-Michel Pagani. En même
temps, Guillaume Lambert suit l'enseignement
de l'Ecole des Beaux-Arts où il décroche un
premier prix de la deuxième classe de
«Principes de figures» en 1836. En janvier
1839, il passe à l'Ecole spéciale des Mines de
l'Université de Liège, passage obligé à l'époque
pour entrer à l'Administration des Mines.
Diplômé en novembre 1840, Guillaume
Lambert est nommé Conducteur des Mines de 3 e
classe, en résidence à Mons où il est affecté à la
surveillance des houillères de la première
Division, premier District. Nous disposons de
vingt et un rapports trimestriels manuscrits
adressés à l'ingénieur du premier District des
Mines sur «les travaux préparatoires et d'amélioration
exécutés pendant le trimestre dans les
charbonnages surveillés par le Conducteur des
Mines, Guillaume Lambert». Ces rapports
couvrent les trimestres depuis le quatrième de
l'année 1839 au quatrième de l'année 1844; ils
prouvent une maturité d'observation peu
ordinaire et traitent avec pertinence de la
géologie du puits dit du Saint-Homme à Thulin
qui, à l'époque, constituait une véritable énigme
qu'André Dumont devait, quelques années plus
tard, faire connaître à toute l'Europe.
La carrière administrative de Guillaume
Lambert ne devait pas être bien longue, mais
quelle activité durant ces quinze années ! A la
surveillance de vingt-cinq fosses d'exploitation
et de 200 appareils à vapeur, et cela sans
beaucoup de moyens de communications,
s'ajoutent: la rédaction de notes techniques, la
prise de brevets pour des échelles de mines, pour
une fermeture des lampes de sûreté, pour une
boussole de mines, pour un ventilateur et pour
un procédé de creusement de puits dans le sable,
et enfin, l'organisation d'un cours à l'intention
des conducteurs, des porions et des mécaniciens
de la région du Centre, que Guillaume Lambert
donnait chaque samedi à La Louvière.
Par deux fois, Guillaume Lambert est victime
d'accidents miniers: il fait une chute d'échelle
et est pris dans un éboulement. Aussi demandet-il
un congé, qu'il utilise pour rédiger un
volumineux mémoire sur l'utilisation des
calcaires de poudingue de Malmédy. En 1849, il
étudie la constitution du sol de la province
d'Anvers en vue d'applications agronomiques.
En 1851, le gouvernement l'envoie à Londres
pour la première Exposition universelle, il en
revient avec la traduction annotée du Traité
pratique de l'exploitation des Mines de houille
de William Hedley. Puis, c'est le Comité des
exploitants du Centre qui lui fournit les moyens
d'un voyage en Amérique du Nord à l'occasion
de l'Exposition de New York. Parti en septembre
1853, Guillaume Lambert revient en avril 1854
et rédige un rapport qui, imprimé immédiatement,
remplit 320 pages et un album de 32
planches, lequel mémoire sera remarqué par
Léopold I er .
En 1868, Guillaume Lambert épouse Héloïse-
Antoinette-Henriette Cousin, fille d'un important
meunier de Jemappes, dont il aura deux enfants,
un fils Paul et une fille Gabrielle, morte sans
descendance. Un peu auparavant, en 1866,
l'Université de Louvain avait décidé de créer des
Ecoles spéciales d'ingénieur et tout naturellement
s'était adressée à Guillaume Lambert pour
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