Techniques d'ablation de l'endomètre dans le traitement ... - INESSS

80
du suivi de longue durée des participantes aux essais
comparatifs à répartition aléatoire portant sur l’ablation
de l’endomètre et l’hystérectomie. De plus, le
chercheur Sculpher rapporte qu’il est plus efficient de
fonder le choix du traitement sur les préférences de la
femme que de pratiquer invariablement le même type
d’intervention chez toutes les candidates à la
chirurgie atteintes de saignements utérins anormaux
[Sculpher, 1998b].
Le chercheur Brooks et ses collègues ont
mené une comparaison rétrospective des coûts liés à
l’ablation résectoscopique de l’endomètre (résection
transcervicale ou ablation à la bille roulante) et à
l’hystérectomie (abdominale ou vaginale) dans le
traitement des saignements utérins anormaux chez
des femmes inscrites à un organisme national
d’assurance-maladie [Brooks et al., 1994]. Ils n’ont
observé aucune différence entre l’ablation de l’endomètre
et l’hystérectomie en ce qui a trait aux coûts
préopératoires. Cependant, l’ablation de l’endomètre
entraîne des coûts périopératoires significativement
moindres. Cette différence est principalement
attribuable à la plus grande durée de l’hospitalisation
exigée par l’hystérectomie. Par contre, l’ablation de
l’endomètre occasionne des coûts postopératoires
significativement plus élevés à cause de la fréquence
d’intervention supplémentaire. Le coût total de l’ablation
résectoscopique de l’endomètre est inférieur à
celui de l’hystérectomie.
Le chercheur Vilos et ses collaborateurs ont
rapporté que, dans le traitement de la ménorragie,
l’ablation hystéroscopique de l’endomètre (au laser, à
la bille roulante ou par résection transcervicale) coûte
en moyenne 3094$CAN de moins que l’hystérectomie
vaginale [Vilos et al., 1996a]. Ils ont inclu les
coûts relatifs à la convalescence et aux interventions
supplémentaires, mais n’ont pas évalué les coûts du
traitement des complications peropératoires et
postopératoires. De plus, le suivi postopératoire ne
durait que 12 mois.
Une autre évaluation économique visait à
comparer l’ablation hystéroscopique de l’endomètre
(au laser, à la bille roulante ou par résection transcervicale)
et l’hystérectomie abdominale ou vaginale
[Brumsted et al., 1996]. L’évaluation des coûts directs
visait les coûts des interventions pratiquées après
l’échec thérapeutique. L’ablation de l’endomètre a
entraîné des coûts directs et indirects significativement
moins élevés que l’hystérectomie abdominale ou vaginale.
Les auteurs ont évalué que la fréquence de
réintervention devait atteindre 53% pour que l’ablation
de l’endomètre devienne moins avantageuse que
l’hystérectomie abdominale sur le plan économique.
Malheureusement, on n’a pas précisé la durée du
suivi dans le groupe traité par hystérectomie.
Une autre analyse économique rétrospective
portait sur les coûts imputés à trois interventions
chirurgicales pratiquées dans le traitement de la
ménorragie [Ransom et al., 1996]. L’ablation de
l’endomètre à la bille roulante, l’hystérectomie
abdominale ou l’hystérectomie vaginale avaient été
pratiquées chez le même nombre de patientes.
L’ablation à la bille roulante a entraîné une convalescence
significativement plus courte et des frais d’hospitalisation
significativement plus bas que les deux
autres interventions. L’hystérectomie vaginale a occasionné
des frais d’hospitalisation moins élevés et un
retour au travail plus rapide que l’hystérectomie
abdominale. Les auteurs de cette analyse concluent
que l’hystérectomie vaginale est considérablement
plus efficiente que l’hystérectomie abdominale en ce
qui a trait au traitement définitif de la ménorragie.
Cette analyse ne portait pas sur les complications ou
la fréquence tardive de réintervention car le suivi ne
durait que deux mois après l’opération initiale.
TECHNIQUES D’ABLATION DE L’ENDOMÈTRE DANS LE TRAITEMENT DES SAIGNEMENTS UTÉRINS ANORMAUX