Techniques d'ablation de l'endomètre dans le traitement ... - INESSS

8.1 Traitement chirurgical des saignements
utérins anormaux au Québec
Au Québec, les statistiques révèlent qu’on a
pratiqué l’hystérectomie chez 12 147 femmes âgées
d’au moins 35 ans pendant l’exercice 1996-1997. Le
taux d’hystérectomie durant cette période était de
612 par tranche de 100 000 femmes d’au moins
35 ans. Les saignements utérins anormaux et la
dysménorrhée étaient la principale indication de
16,2% des hystérectomies pratiquées au Québec et
la deuxième cause de ce type d’intervention [Millar,
2001]. Ces valeurs ne diffèrent pas significativement
des valeurs obtenues à l’échelle nationale 15 .
La majorité des hystérectomies pratiquées au
Québec le sont par voie abdominale, mais le nombre
et la proportion d’interventions réalisées par voie
vaginale ou par laparoscopie augmentent. Ainsi, le
pourcentage d’hystérectomie vaginale est-il passé de
16 à 33% entre l’exercice 1981-1982 et l’exercice
1996-1997. Pendant l’exercice 1996-1997, l’hospitalisation
a duré en moyenne 6 ou 5,2 jours selon
que l’hystérectomie était pratiquée par voie abdominale
ou vaginale. Ces valeurs diffèrent significativement
des données recueillies à l’échelle nationale
pendant la même période. En effet, les Canadiennes
respectivement opérées par voie abdominale et vaginale
ont séjourné à l’hôpital pendant 5,1 et 4,1 jours
en moyenne [Millar, 2001].
L’ablation de l’endomètre est une intervention
chirurgicale qui gagne en popularité. Selon les statistiques
de la Régie de l’assurance maladie du Québec
(RAMQ), le nombre de Québécoises de tout âge
(fourchette de 15 à 84 ans) traitées par ablation de
l’endomètre a fortement augmenté entre 1995 et
15. Se référer à la section 3.2.
8
CONTEXTE QUÉBÉCOIS
1999, passant de 1007 à 1830 par an. Il s’agit
d’une augmentation de près de 82% de la fréquence
de cet acte médical durant cette période. La majorité
des ablations de l’endomètre sont pratiquées chez
des Québécoises âgées d’au moins 35 ans. Fait
intéressant, le nombre et la proportion d’ablations de
l’endomètre dans ce groupe d’âge augmentent. En
effet, la proportion des Québécoises âgées d’au
moins 35 ans au moment de l’intervention est passé
de 81,3% en 1995 à 87,8% en 1999.
La décision de recourir à l’hystérectomie
pourrait refléter la manière de diagnostiquer et
d’exercer des médecins ainsi que leur expérience et
leurs convictions quant à l’efficacité de cette opération.
À leur tour, ces facteurs peuvent dépendre du
caractère récent de la formation du médecin, qui est
peut-être mieux renseigné sur les autres procédés
opératoires, et de l’accessiblité des nouvelles méthodes
de traitement et des appareils dans les hôpitaux
québécois. En effet, la présence d’un hôpital universitaire
dans une région donnée peut influer non
seulement sur l’attitude des médecins attachés à cet
hôpital, mais aussi sur celle de tous les médecins de
cette région [Millar, 2001].
Certaines variations régionales de la
fréquence d’ablation de l’endomètre observées au
Québec dépendent peut-être du fait que les patientes
vivent ou non en milieu urbain. Compte tenu des
distances, les femmes atteintes de saignements utérins
anormaux et vivant en milieu rural pourraient avoir
plus de difficulté à obtenir une autre forme de traitement.
Dans les cas limites, le personnel médical et la
patiente même pourraient opter pour l’hystérectomie
(afin d’éviter les fréquents déplacements qu’exige le
suivi par un spécialiste) [Millar, 2001].
C ONTEXTE QUÉBÉCOIS
83