Techniques d'ablation de l'endomètre dans le traitement ... - INESSS

chirurgicale d’un myome) et de préserver l’intégrité
de l’utérus [NHSCRD, 1995].
Bien que l’hystérectomie assure la cessation
du flux menstruel et qu’elle entraîne un haut taux de
satisfaction, il s’agit d’une intervention lourde
[Lethaby et Hickey, 2001]. Ainsi, d’après les résultats
d’une étude prospective multicentrique menée par le
chercheur Dicker et ses collègues, la morbidité consécutive
aux hystérectomies abdominale et vaginale
s’établit respectivement à 42,8 et 24,5% [Dicker et
al., 1982]. En outre, la mortalité liée à l’hystérectomie
abdominale pratiquée pour des causes
bénignes et non obstétricales s’élevait à environ
10 cas par tranche de 10 000 opérations. La tenue
récente d’une enquête rétrospective dans un seul
centre a révélé des taux de morbidité comparables de
44,0 et 27,3% respectivement selon que l’hystérectomie
était pratiquée par voie abdominale ou vaginale
[Varol et al., 2001], ainsi qu’une mortalité de
15 cas par tranche de 10 000 opérations après l’hystérectomie
pratiquée pour des causes bénignes et non
obstétricales. Il faut toutefois remarquer que ces taux
de morbidité élevés incluaient les infections et les
épisodes de fièvre bénigne, qui étaient les complications
les plus communes. La morbidité complexe
consécutive à l’hystérectomie serait très probablement
beaucoup plus faible. Ainsi la morbidité
constatée à la méta-analyse des complications de
l’hystérectomie par laparoscopie s’élevait-elle à
15,6% [Garry et Phillips, 1995]. Les abords vaginal
et laparoscopique entraîneraient moins de complications
ainsi qu’une hospitalisation et une convalescence
plus courtes que l’abord abdominal
[Hidlebaugh, 2000; Kovac et al., 1991; Lethaby et
al., 2000d; NHSCRD, 1995]. Cependant, l’hystérectomie
vaginale ou par laparoscopie est contreindiquée
chez certaines femmes.
La nature effractive de l’hystérectomie, la
morbidité, la mortalité et les coûts qu’elle entraîne, de
même que le risque d’autres complications qu’elle
comporte, notamment les adhérences, les lésions
intestinales ou vésicales, la fièvre et les infections,
l’hémorragie postopératoire et la désunion des
sutures de la plaie, ont conduit au développement
d’autres formes de traitement des saignements utérins
anormaux [Erian, 1994; Garry, 1995b; HTAC,
2000; Ke, 1997; NHSCRD, 1995].
4.2.3 L’embolisation de l’artère utérine
L’embolisation de l’artère utérine est une
technique d’endochirurgie vasculaire assistée par
radioscopie interventionnelle. Cette technique
consiste à obstruer les vaisseaux nourriciers de
l’utérus avec des microparticules synthétiques afin de
traiter les troubles hémorragiques ou les fibromyomes
utérins par cathétérisme d’une artère fémorale
[Kelleher et Braude, 1999; Machan et Martin, 2001].
Un des principaux avantages de l’embolisation
de l’artère utérine est que cette intervention
permet de traiter des fibromes qui auraient justifié
une hystérectomie, tout en préservant l’utérus. De
plus, elle représente une nouvelle perspective de
traitement pour les patientes difficilement opérables.
L’intervention chirurgicale se déroule sous anesthésie
locale ou régionale, avec sédation, et elle n’exige
qu’un court séjour à l’hôpital [Floridon et al., 2001;
Kelleher et Braude, 1999; Machan et Martin, 2001].
L’efficacité et l’innocuité tardives de ce nouveau
traitement chirurgical demeurent inconnues, mais des
chercheurs ont fait état d’infections postopératoires
entraînant une morbidité significative et éventuellement
mortelles [Floridon et al., 2001; Kelleher et
Braude, 1999; Machan et Martin, 2001]. Il convient
donc de considérer cette technique endochirurgicale
comme une nouvelle démarche encore à l’étude
jusqu’à la publication d’autres résultats d’essais à
répartition aléatoire et à forte participation (c.-à-d.,
portant sur un grand nombre de sujets).
TRAITEMENT DES SAIGNEMENTS UTÉRINS ANORMAUX
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