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La trilogie des Joya..

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— <strong>La</strong>isse-moi porter l’épée.<br />

— Non, Émouchet. Ce fardeau est mien. Je dois le supporter.<br />

Elle fourra l’épée de <strong>La</strong>kus sous sa robe et se dirigea vers la porte.<br />

Ils re<strong>des</strong>cendirent et le commerçant sortit de son arrière-boutique en se frottant les mains.<br />

— Eh bien ? dit-il impatiemment. Prenez-vous l’appartement ?<br />

— Totalement inadapté, répondit Séphrénia avec un reniflement. Je ne mettrais pas le chien de mon<br />

maître dans un tel endroit.<br />

Son visage était très pâle et elle tremblait visiblement.<br />

— Mais…<br />

— Veuille déverrouiller la porte, voisin, fit Émouchet, et nous nous en irons.<br />

— Pourquoi être restés aussi longtemps, alors ?<br />

Émouchet lui lança un regard froid et inexpressif, et le commerçant déglutit péniblement, puis il<br />

s’approcha de la porte en prenant la clé dans la poche de sa tunique.<br />

À l’extérieur, Faran se tenait d’un air protecteur au côté de la monture de Séphrénia. Un bout de tissu<br />

déchiré se trouvait sous ses sabots sur les pavés.<br />

— Des ennuis ? lui demanda Émouchet.<br />

Faran eut un reniflement de dérision.<br />

— Je vois.<br />

— Qu’y a-t-il ? demanda Séphrénia d’une voix lasse comme Émouchet l’aidait à monter en selle.<br />

— Quelqu’un a essayé de voler ton cheval, répondit-il en haussant les épaules. Faran l’a persuadé de<br />

cesser.<br />

— Tu peux vraiment communiquer avec lui ?<br />

— Je lis plus ou moins ses pensées. Il y a longtemps que nous sommes ensemble.<br />

Il se hissa en selle et ils s’engagèrent dans la rue en direction du chapitre pandion.<br />

Ils n’avaient pas parcouru un demi-mille qu’Émouchet eut une soudaine prémonition. Il réagit<br />

instantanément et poussa l’épaule de Faran contre la blanche haquenée. <strong>La</strong> jument trébucha de côté au<br />

moment même où un trait d’arbalète sifflait dans l’espace que Séphrénia occupait un instant auparavant.<br />

— Au galop, Séphrénia ! cria-t-il tandis que le carreau d’arbalète claquait contre les pierres d’une<br />

façade voisine.<br />

Il regarda derrière eux en tirant son épée. Mais Séphrénia avait déjà planté les talons dans les flancs<br />

de sa monture et plongé au galop dans la rue, suivie de près par Émouchet qui la protégeait de son corps.<br />

Après avoir traversé plusieurs rues, Séphrénia ralentit le pas.<br />

— Tu l’as vu ? demanda-t-elle, l’épée de <strong>La</strong>kus à la main.<br />

— Je n’ai pas besoin de l’avoir vu. Une arbalète, c’est un <strong>La</strong>mork. Personne d’autre n’en utilise.<br />

— Celui qui était dans la maison avec les Styriques ?<br />

— Probablement… à moins que tu ne te sois donné la peine d’offenser récemment d’autres <strong>La</strong>morks.<br />

Azash ou l’un de ses Zémochs aurait-il perçu ta présence, là-bas ?<br />

— C’est possible. Nul ne peut connaître précisément l’étendue du pouvoir <strong>des</strong> Dieux Aînés. Comment<br />

as-tu su que nous allions être attaqués ?<br />

— C’est l’habitude, sans doute. J’ai appris à savoir quand quelqu’un pointe une arme sur moi.<br />

— Je croyais qu’elle était pointée sur moi.<br />

— Cela revient au même, Séphrénia.<br />

— En tout cas, il nous a ratés.<br />

— Cette fois-ci. Je crois que je vais demander à Nashan de te trouver une cotte de mailles.<br />

— Tu es fou, Émouchet ? protesta-t-elle. Son poids me mettrait à genoux… sans parler de son<br />

horrible odeur !<br />

— Mieux vaut le poids et l’odeur qu’une flèche entre les omoplates.

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