La trilogie des Joya..

— Ce poison est extrêmement puissant. La seule façon d’en supprimer les effets passe par la magie.
— Ce médecin t’a-t-il donné le sortilège à utiliser ?
— Apparemment, il n’y en a aucun. Il existe en ce monde un certain nombre d’objets qui ont un
pouvoir immense. Il nous faut découvrir l’un deux.
Il fronça les sourcils.
— Cela risque de prendre du temps. Habituellement, on cache ce genre d’objets pour éviter les
voleurs.
— Je sais.
— Es-tu absolument certain d’avoir identifié le poison ? demanda Kalten.
— J’en ai eu confirmation de la bouche même de Martel.
— Martel ? Tu lui as vraiment donné le temps de parler avant de le tuer ?
— Je ne l’ai pas tué. L’heure n’était pas propice.
— Toute heure est propice pour cela, Émouchet.
— C’est bien ce que j’ai ressenti quand je l’ai aperçu mais Séphrénia nous a persuadés de garder nos
épées au fourreau.
— Tu me déçois terriblement, Séphrénia.
— Il aurait fallu que tu sois là pour comprendre.
— Pourquoi ne pas avoir simplement pris ce qu’avait utilisé le médecin pour guérir ces autres gens ?
demanda Tynian.
— Parce qu’il l’a pulvérisé et mélangé à du vin avant de le leur donner à boire.
— Est-ce ainsi qu’il faut procéder ?
— Non, pas du tout. Et Séphrénia le lui a signalé en termes assez vifs.
— Je crois qu’il vaudrait mieux que tu commences au début, déclara Vanion.
— Exact, acquiesça Émouchet en prenant un siège.
Il parla brièvement du talisman sacré d’Arasham et du stratagème qui les avait introduits dans la tente
du vieillard.
— Je trouve que tu te montras fort libéral avec le nom de mon roi, Émouchet, se plaignit Tynian.
— Il n’est pas nécessaire que nous lui en parlions, n’est-ce pas ? répondit Émouchet. J’avais besoin
d’un nom de royaume très éloigné de Rendor. Arasham n’a sans doute qu’une très vague idée de l’endroit
où se trouve Deira.
— Alors, pourquoi n’as-tu pas parlé de la Thalésie ?
— Je doute qu’Arasham ait jamais entendu parler de la Thalésie. De toute façon, le talisman sacré
s’est révélé faux. Martel était là et tentait de persuader le vieux fou de remettre son soulèvement jusqu’au
moment de l’élection du nouvel archiprélat.
Il continua en décrivant les moyens par lesquels il avait tourné les plans de l’homme aux cheveux
blancs.
— Mon ami, je suis fier de toi, dit Kalten, admiratif.
— Merci. Je crois que les choses se sont bien arrangées.
— Il n’arrête pas de se congratuler depuis qu’on est ressortis de la tente d’Arasham. (Séphrénia
regarda Vanion.) Kerris est mort, annonça-t-elle tristement.
Vanion hocha la tête sombrement.
— Je sais. Comment l’as-tu appris ?
— Son fantôme est venu remettre son épée à Séphrénia répondit Émouchet Vanion, il faut agir sur ce
plan. Elle ne peut continuer de porter toutes ces épées et tout ce qu’elles symbolisent. Elle s’affaiblit
chaque fois qu’on lui en confie une.
— Je vais très bien, Émouchet, insista-t-elle.
— Ça ne me plaît pas de te contredire, petite mère, mais tu ne vas pas bien du tout. C’est à peine si tu