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c’est excellent pour la digestion, à ce qu’on m’a dit.<br />
— Je l’ai également entendu dire, acquiesça Kalten.<br />
— Pourrais-je obtenir une tasse de thé, monseigneur demanda Séphrénia, et du lait pour cette petite<br />
fille ? Je ne crois pas que le vin soit très bon pour nous deux.<br />
— Bien entendu, madame, répondit Lycien joyeusement. J’aurais dû y penser moi-même.<br />
C’est en milieu d’après-midi que Bérit revint en traînant Talen.<br />
— Il était <strong>des</strong>cendu au port, annonça le novice en tenant toujours fermement le gamin par le col de la<br />
tunique. Je l’ai fouillé à fond. Il n’avait pas encore eu le temps de voler quoi que ce soit.<br />
— Je voulais simplement regarder la mer, protesta Talen. Je ne l’ai jamais vue.<br />
Kurik ôtait sinistrement sa grande ceinture en cuir.<br />
— Attends un moment, Kurik, dit Talen en se débattant pour échapper à l’étreinte de Bérit. Tu ne<br />
ferais quand même pas ça, hein ?<br />
— Tu vas bien voir.<br />
— J’ai recueilli <strong>des</strong> informations, dit rapidement Talen. Si tu me punis, je les garderai pour moi. (Il<br />
regarda Émouchet en l’implorant.) C’est important. Dis-lui de remettre sa ceinture et je vous raconterai<br />
ce que j’ai trouvé.<br />
— Très bien, Kurik, dit Émouchet. <strong>La</strong>issons passer… pour l’instant du moins. (Puis il fixa sévèrement<br />
le gamin.) Tu as intérêt à ce que ce soit intéressant, Talen, le menaça-t-il.<br />
— Ça l’est, Émouchet. Crois-moi.<br />
— Écoutons.<br />
— Eh bien, je <strong>des</strong>cendais une rue. Comme je l’ai dit, je voulais voir le port et les bateaux et tout le<br />
reste. Je passais devant chez un marchand de vin quand j’ai vu sortir un homme.<br />
— Stupéfiant, commenta Kalten. Y aurait-il donc à Madel <strong>des</strong> gens qui fréquentent les débits de<br />
boissons ?<br />
— Vous connaissez tous deux cet homme. C’était Krager, celui que vous m’avez fait surveiller à<br />
Cimmura. Je l’ai suivi. Il est entré dans une auberge minable près du front de mer. Je peux vous y<br />
emmener, si vous voulez.<br />
— Tu peux reboucler ta ceinture, Kurik, annonça Émouchet.<br />
— Est-ce qu’on a le temps ? demanda Kalten.<br />
— Il faut que nous le prenions. Martel a déjà essayé de nous coincer à deux reprises. Si c’est bien<br />
Annias qui a empoisonné Ehlana, il va s’efforcer de nous empêcher de découvrir un antidote. Ce qui<br />
signifie que Martel va tenter de rejoindre Cippria avant moi. Nous pourrons en savoir plus long là-<strong>des</strong>sus<br />
si nous attrapons Krager.<br />
— Je vous accompagne, annonça Tynian avec impatience. Ce sera plus simple.<br />
Émouchet réfléchit, puis secoua la tête.<br />
— Je ne crois pas. Martel et ses séi<strong>des</strong> nous connaissent, Kalten et moi. Par contre, ils ne vous<br />
connaissent pas. Si, à nous deux, nous n’attrapons pas Krager, vous pourrez le chercher ensuite. Ce sera<br />
plus facile s’il ne sait pas à quoi vous ressemblez.<br />
— Ça se tient, acquiesça Ulath.<br />
Tynian parut profondément déçu.<br />
— Il t’arrive de réfléchir un peu trop, Émouchet.<br />
— C’est une de ses caractéristiques, lui apprit Kalten.<br />
— Nos capes risquent-elles d’attirer l’attention dans les rues de Madel, monseigneur ? demanda<br />
Émouchet.<br />
Lycien secoua la tête.<br />
— Nous sommes dans une ville portuaire. Il y a <strong>des</strong> gens du monde entier. Deux étrangers de plus<br />
n’attireront guère l’attention.