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La trilogie des Joya..

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Émouchet poussa un soupir.<br />

— Casse-lui quelques doigts, Kurik, suggéra-t-il, juste pour lui montrer que nous pouvons bel et bien<br />

le traiter ainsi.<br />

Kurik posa le pied contre la poitrine du consul et le rabattit contre le sol, puis il saisit le poignet droit<br />

du prisonnier qui se débattait faiblement.<br />

— Non ! glapit Elius. Pas ça ! Je vous dirai tout ce que vous voudrez !<br />

— Je vous avais prévenu qu’il coopérerait, monseigneur, dit Émouchet sur un ton de conversation<br />

avant d’ôter sa robe rendor, révélant ainsi sa cotte de mailles et son épée… Dès qu’il aura compris le<br />

sérieux de la situation.<br />

— Vos métho<strong>des</strong> sont directes, sire Émouchet.<br />

— Je suis un homme simple, monseigneur, répondit Émouchet en grattant une aisselle couverte de<br />

mailles d’acier. <strong>La</strong> subtilité n’est pas mon fort. (Il poussa le captif du pied.) Parfait, Elius, je vais te<br />

faciliter le travail. Tu n’auras qu’à confirmer un certain nombre de déclarations. (Il tira une chaise,<br />

s’assit et croisa les jambes.) D’abord, ton cousin, le primat de Cimmura, a les yeux braqués sur le trône<br />

de l’archiprélat, exact ?<br />

— Vous n’en avez aucune preuve.<br />

— Casse-lui le pouce.<br />

Kurik, tenant toujours le poignet du consul, ouvrit le poing serré du consul et se saisit du pouce.<br />

— En combien de morceaux, monseigneur ? demanda-t-il poliment.<br />

— Autant que tu pourras, Kurik. Juste de quoi le faire réfléchir.<br />

— Non ! Non ! C’est vrai ! haleta Elius, les yeux écarquillés par la terreur.<br />

— Là, nous avançons, observa Émouchet avec un sourire détendu. Maintenant, tu as eu affaire dans le<br />

passé avec un homme aux cheveux blancs nommé Martel. De temps en temps, il travaille pour ton cousin.<br />

Suis-je dans le vrai ?<br />

— Ou… oui, bégaya Elius.<br />

— Tu vois comme ça devient facile, petit à petit ? En fait, c’est toi qui as lancé Martel et ses séi<strong>des</strong><br />

contre moi, une nuit, il y a dix ans, non ?<br />

— C’était son idée, lâcha rapidement Elius. J’avais reçu de mon cousin l’ordre de coopérer avec lui.<br />

Il suggérait que je vous fasse venir cette nuit-là. Je n’imaginais pas qu’il avait l’intention de vous tuer.<br />

— Tu étais très naïf, Elius. Bon nombre de voyageurs venus du nord ont récemment rapporté à<br />

Cippria qu’une vague de sympathie s’élève chez eux envers les buts <strong>des</strong> Rendors. Martel serait-il lié à<br />

ces rumeurs ?<br />

Elius garda les lèvres closes. Lentement, Kurik commença à lui plier le pouce en arrière.<br />

— Oui ! Oui ! bégaya Elius en se pliant en deux.<br />

— Là, tu commençais à retomber dans tes errements, prévint Émouchet. Je ferais attention, si j’étais<br />

toi. L’idée de Martel est de persuader les citadins de Rendor de rejoindre les noma<strong>des</strong> du désert dans un<br />

soulèvement contre l’Église, exact ?<br />

— Martel ne me met pas dans toutes les confidences, mais je suppose que c’est bien son but final.<br />

— Et il fournit les armes, exact ?<br />

— Je l’ai entendu dire.<br />

— Ma prochaine question est un peu plus subtile. Écoute soigneusement. Au bout du compte, il veut<br />

que les troubles en Rendor attirent ici les chevaliers de l’Église. N’est-ce pas cela ?<br />

Elius acquiesça d’un air morose.<br />

— Martel lui-même ne me l’a pas dit, mais mon cousin me l’a laissé entendre dans sa dernière lettre.<br />

— Et le soulèvement doit coïncider avec l’élection du nouvel archiprélat dans la basilique de<br />

Chyrellos ?<br />

— Cela, je l’ignore, sire Émouchet. Je vous en supplie : croyez-moi. Vous avez probablement raison,

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