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— Un peu maladroits, en effet, acquiesça Émouchet en considérant d’un œil critique la section qui<br />
venait d’être pavée tandis qu’ils passaient à côté de l’équipe.<br />
— Annias doit vieillir, commenta Kurik. Il était plus discret, dans le temps.<br />
— Disons qu’il a beaucoup de soucis.<br />
Ils atteignirent le pont-levis, le franchirent et débouchèrent dans la cour devant quatre chevaliers<br />
indifférents.<br />
Un jeune novice était occupé à tirer de l’eau du puits au centre de la cour, tournant laborieusement la<br />
manivelle grinçante. Avec un grand geste final, Flûte ôta son instrument <strong>des</strong> lèvres.<br />
Le novice étouffa un juron et tendit la main vers son épée. Le treuil glapit comme le seau replongeait<br />
dans l’eau.<br />
— Tout doux, mon frère, lui dit Émouchet en mettant pied à terre.<br />
— Comment avez-vous franchi la porte ? s’exclama le novice.<br />
— Tu ne nous croirais pas, répondit Kurik en <strong>des</strong>cendant de son hongre.<br />
— Pardonnez-moi, sire Émouchet, bégaya le novice. Vous m’avez pris par surprise.<br />
— Ce n’est rien. Kalten est revenu ?<br />
— Oui, monseigneur. Lui et les chevaliers <strong>des</strong> autres ordres sont arrivés il y a quelque temps.<br />
— Parfait. Sais-tu où je puis les trouver ?<br />
— Je crois qu’ils sont avec le seigneur Vanion, dans son cabinet.<br />
— Merci. Veux-tu bien t’occuper de nos chevaux ?<br />
— Bien entendu, sire Émouchet.<br />
Ils pénétrèrent dans le chapitre et <strong>des</strong>cendirent le couloir central. Puis ils grimpèrent l’escalier étroit<br />
de la tour.<br />
L’un <strong>des</strong> gar<strong>des</strong> sur le palier salua Émouchet et frappa à la porte.<br />
— Sire Émouchet est ici, monseigneur, annonça-t-il à Vanion.<br />
— Pas trop tôt, fit la voix de Kalten.<br />
— Veuillez entrer, sire Émouchet, dit le jeune homme en s’inclinant.<br />
Vanion était assis à la table. Kalten, Bévier, Ulath et Tynian s’étaient levés. Bérit et Talen étaient<br />
assis sur un banc dans le coin.<br />
— Quand êtes-vous arrivés ? demanda Émouchet.<br />
— Au début de la semaine dernière, répondit Kalten. Qu’est-ce qui vous a retenus ?<br />
— Nous avons eu une longue route.<br />
Sans mot dire, il serra la main de Tynian, d’Ulath et de Bévier. Puis il s’inclina devant Vanion.<br />
— Avez-vous reçu mes messages ? dit celui-ci.<br />
— S’ils furent au nombre de deux, oui.<br />
— Parfait. Dans ce cas, vous êtes relativement au courant de ce qui se passe en Rendor.<br />
Cependant, Vanion examinait attentivement Séphrénia.<br />
— Tu ne parais pas très bien-portante, petite mère.<br />
— Ça va aller, dit-elle en passant une main lasse sur les yeux.<br />
— Assieds-toi, dit Kalten en approchant un fauteuil.<br />
— Merci.<br />
— Que s’est-il passé à Dabour, Émouchet ? demanda Vanion, dont les yeux trahissaient l’impatience.<br />
— Nous avons découvert le médecin que nous cherchions. En fait, il a bel et bien guéri certaines<br />
personnes qui avaient été empoisonnées par le même produit que Séphrénia.<br />
— Dieu merci ! lâcha Vanion en expirant violemment.<br />
— Ne te réjouis pas aussi vite, Vanion, lui dit Séphrénia. Nous connaissons le remède, mais il nous<br />
faut le trouver avant de pouvoir l’utiliser.<br />
— Je ne te suis pas.