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La trilogie des Joya..

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17<br />

Un crépuscule pourpre où s’allumaient les étoiles investissait Madel. Émouchet, Kalten et Talen<br />

sillonnaient les rues étroites et tortueuses, obliquant fréquemment, revenant sur leurs pas même pour<br />

semer les suiveurs.<br />

— On n’est pas un peu trop prudents ? dit Kalten au bout d’une demi-heure.<br />

— Ne prenons pas de risques, répondit Émouchet. Martel est tout à fait capable de sacrifier <strong>des</strong><br />

hommes pour nous pister. J’aimerais mieux ne pas me réveiller au beau milieu de la nuit pour retrouver la<br />

maison de Lycien encerclée par <strong>des</strong> mercenaires.<br />

— Tu as sans doute raison.<br />

Ils se glissèrent par la porte Ouest de la ville comme la lumière baissait encore.<br />

— Par ici, dit Émouchet comme ils passaient devant un bosquet à quelque distance de la ville.<br />

Attendons un moment et assurons-nous que nul n’essaie de nous filer.<br />

Ils se tapirent parmi les arbrisseaux bruissants et scrutèrent la route qui venait de la ville. Un oiseau<br />

endormi dans les fourrés marmotta une plainte, puis un char à bœufs passa en grinçant en direction de<br />

Madel.<br />

— Qui va quitter la ville si près de la tombée de la nuit ? demanda Kalten.<br />

— Quiconque aura une raison importante, répondit Émouchet.<br />

— Et cette raison pourrait être nous ?<br />

— Possible.<br />

Un craquement monta de la ville, suivi d’un grondement sourd et du grincement d’une lourde chaîne.<br />

— Ils viennent de fermer les portes, chuchota Talen. C’est ce que j’attendais, dit Émouchet en se<br />

levant. Allons-y.<br />

Ils sortirent du bosquet et repartirent sur la route. Des alignements d’arbres apparaissaient de part et<br />

d’autre et <strong>des</strong> touffes de buissons longeaient le bord <strong>des</strong> champs qui s’enfonçaient dans la nuit. Talen<br />

restait près <strong>des</strong> deux chevaliers, les yeux perpétuellement en mouvement.<br />

— Qu’est-ce qu’il y a, mon gars ? lui demanda Kalten.<br />

— Je n’ai jamais été dans la campagne après la fin du jour, expliqua Talen. C’est toujours aussi<br />

noir ?<br />

— C’est pour ça qu’on l’appelle la nuit.<br />

— Pourquoi n’y a-t-il pas quelqu’un pour allumer <strong>des</strong> torches ?<br />

— Pour quoi faire ? Pour que les lapins voient où ils vont ?<br />

<strong>La</strong> demeure de Lycien se dressait dans l’obscurité <strong>des</strong> arbres, une seule torche allumée au portail.<br />

Talen fut visiblement soulagé quand ils foulèrent le gravier devant l’entrée.<br />

— Alors ? demanda Tynian en sortant pour les accueillir.<br />

— Nous avons eu <strong>des</strong> petits ennuis, répondit Émouchet.<br />

— Je t’avais dit que je voulais vous accompagner.<br />

— Ce n’était pas si grave que ça.<br />

Les autres attendaient dans la grande pièce où Lycien les avait introduits la première fois. Séphrénia<br />

se leva et examina les taches de sang sur les capes <strong>des</strong> deux pandions.<br />

— Vous n’avez rien ? demanda-t-elle d’une voix qui reflétait son inquiétude.<br />

— On a rencontré <strong>des</strong> sportifs, répondit Kalten d’un ton léger. Ce sang leur appartient.<br />

Émouchet rapporta les événements.<br />

— Tu penses que Krager se montre ? demanda Tynian.<br />

— Ce Martel mettrait un ami en danger ? s’enquit Bévier, apparemment surpris.<br />

— Martel n’a aucun ami. Adus et Krager sont <strong>des</strong> hommes de main, rien de plus. Je ne crois pas qu’il

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